C'est sur un air magnifique de Muse (Bliss), un de ces magnifiques ciels de Ted Nasmith, que s'ouvre cet article qui ne sera pas le dernier ni le premier a annoncer le retour à la sérénité de mon jardin intérieur ...
Everything about you is how I wanna be
Your freedom comes naturally
Everything about you resonates happiness
Now I won't settle for less
Give me all the peace and joy in your mind
Everything about you pains my envying
Your soul can't hate anything
Everything about you is so easy to love
They’re watching you from above
Give me all the peace and joy in your mind
I want the peace and joy in your mind
Give me the peace and joy in your mind
Everything about you resonates happiness
Now I won't settle for less
Give me all the peace and joy in your mind
I want the peace and joy in your mind
Give me the peace and joy in your mind
A l'image d'un rosier blanc et d'un rouge qui marieraient les couleurs de leurs floraisons comme ils marient leurs racines, votre sensibilité se marie souvent tellement étroitement à la mienne que je ressens avec intensité tous ces mots qui me sont adressés ...
Ceux qui me disent de trouver refuge dans un silence salvateur comme ceux qui murmurent à mes mots qu'il ne leur sera aucun refuge ailleurs que là où ils ont élu domicile, ceux-là sont, les uns comme les autres, dans mon coeur, prennent leur place dans mes émotions par la justesse, la sagesse et la modestie de leurs paroles.
Aujourd’hui la fleur qui s'était givrée dans mon coeur, dont j'avais cru n'avoir eu qu'un bourgeon promis à ne connaître jamais de floraison, cette fleur-là s'est révélée aussi fraîche qu'au premier jour et dans mon désir et dans mon sentiment ... car il n'est fleur plus persistante que celle qui a pour parfum notre souhait le plus profond, comme corolle les délicats pétales de nos sentiments, les flêtris comme ceux de dernière fraîcheur, et comme pollen les mots et les gestes de nos désirs, timidement butinés et par l'un et par l'autre, jour après jour. Un attachement aussi mystérieux que celui qui lie l'Edelweiss aux terres glacées des hautes cîmes, aussi pur que l'air qu'elle respire, aussi beau que l'est sa symbolique aux yeux de ceux qui l'ont interdite à la cueillette ...
Il est des vies qu'on choisit par facilité parce qu'elles feront moins souffrir et sauront même se compenser par quelques petits plaisirs, il en est d'autres qu'on choisit en sachant qu'elles mènent parfois à la croix, souvent au deuil, rarement à la paix ... s'il me vient en quelques heures des passions si violentes c'est parce qu'intimement je crains à ces moments-là de m'être édifié, en toutes ces années, une vision erronée, un idéal arbitraire qui me porterait à risquer mon existence dans cette seconde vie de crainte de perdre toute estime de moi-même en m'engageant dans la première. Mais vos mots sont autant d'engrais qui vient enrichir le terreau de mes pensées, autant de rayons matinaux qui viennent caresser les engelures de la nuit, celles qui voudraient laisser croire qu’au zénith, à l’heure estivale, il n’y aura pas de fruit pour nourrir les bouches avides. Ils me rappellent que même les années sans fruit ont vu les fleurs offrir leur semence et féconder l’environnée, que les années à suivre n’en seront que plus abondantes. L’homme qui lorsqu’il a faim partage son pain sait qu’en un lendemain sans rien il aura cet ami pour lui rendre son pain : ce n’est pas parce que je souffrirais les affres d’une faim plus grande en offrant un maigre pain qui est mien que je dois m’en abstenir si j’y gagne un ami qui saura peut-être me tendre la main demain. Je me dois de croire qu’il le fera, je me dois de continuer à illustrer cette foi par un don de moi-même quotidien, parce que sinon me retrouverais plus affamé après trois bouchées esseulée qu’après une seule partagée …
De même je ne cesserais de m’écarteler sur dix mots si le dixième pourvoit à enrichir autrui et moi-même par ce biais … parce que je sais que peine qui a pour récompense richesse d’âme et de cœur n’est de loin pas vaine.
Aujourd’hui je pose doucement ma main sur mon cœur et je sais que ce qui repose sur elle, auprès de lui, ne saurait m’être enlevé par le souffle violent d’un vent prochain parce que mes doigts doucement se replieront et protègeront la douceur qui s’est confiée à ma paume, qui s’abandonne à mon cœur.
Il est souvent tellement cruel pour un homme de ne sentir l’ami ou l’amour auprès de lui, de trouver des heures évidées là où il les souhaiterait tant partagées et dans les peines et dans les joies, il est souvent tellement cruel de ressentir l’absence, que nous en sommes fous de douleur, déments mis à nu par notre souffrance courrant les allées de notre vie la peau ravinée de plaies saignantes, le regard perdu sur un horizon où l’on sait ne devoir espérer y voir la silhouette aimée en ce jour … ces jours là, de n’avoir le pouvoir de trouver les mots à s’adresser, nous les adressons à des cieux muets, nous leur offrons des tourments qui se savent sans réponse, dans l’infime espoir qu’ils soient entendus par quelque apparition angélique …
Mais je sais que ces heures n’ont pas ce droit de renier les promesses silencieuses que nos sentiments se sont faits secrètement hier … et aujourd’hui il y a à mon cœur une beauté, une douceur, une candeur qu’il lui importe de préserver afin que demain ne voit les griffes du temps la lacérer, ne voit l’oubli s’emparer d’elle … pour elle je conçois de prolonger mes heures solitaires, de ne trouver présence pour partager et la splendeur du levant et celle du couchant, pour dessiner des rêves sur fond étoilé ou azuré, ensemble écarter les nuages qui menacent par des souffles confondus … vouloir pour aujourd’hui ce qui ne demande qu’à mûrir pour demain, c’est cueillir le fruit sur la branche au printemps de peur de le voir véreux à l’été, c’est lui préférer son acidité actuelle, à la crainte qu’il ne lui soit offert de donner couleurs à sa robe, douceur et saveur à sa chair demain … mais je veux attendre qu’il mûrisse avec sérénité, le veiller avec tendresse et délicatesse plutôt que de laisser une impatience souffrante et incertaine mettre elle-même le ver dans le fruit, lui ouvrir la voie qui mène au cœur de celui-ci, lui sacrifier et l’espoir et le bonheur par trop grande crainte du malheur.
Je sais avoir besoin de cette sérénité pour marcher vers l’horizon jour après jour, pour forger et l’espace et le temps avec l’envie comme outil, le rêve comme modèle … je vous sais là pour m’aider à la préserver, comme pour me rappeler les heures où je crois la posséder mais où je ne tiens entre mes mains qu’une pâle copie au vernis cassant. Vous êtes là pour me ramener au tourment nécessaire d’une remise en cause et c’est là ce qui me donne la valeur de tous ces mots qui me sont offerts : ils m’offrent plus que leur forme attentive, ils m’offrent leur présence attentionnée comme un gage que la saison prochaine ne sera pas sans fruits, qu’il y en aura toujours un petit à partager avec bonheur …
Je ne sais si vous avez comme moi la vision de Minas Tirith (la « Tour de garde » dans la langue des elfes) au loin, cité des hommes libres, cité des nobles dunedain restés fidèles à l’idéal des sentiments, à la noblesse du geste … je ne sais si vous voyez vous aussi ce ciel pastel qui fait honneur à l’Arbre Blanc symbolisant l’union des peuples libres, que les le chevalier gondorien abhorre fièrement à son plastron …
Je les vois, ils habitent mon imagination qui elle-même se plaît à dessiner le jour à venir avec ces mêmes couleurs pastels …
Je suis là
...