(Howard Faria)

Lustre, calme et volupté ...

Le soleil, la douceur de l'air, les vibrations du son dans mon être, le calme ...

Curieux sentiment que celui de se retrouver ainsi après bien des passions qui retrospectivement me paraissent un peu infantiles au regard de l'essentiel ...

Non pas cet amour qui tyrannise les plumes des uns et des autres, qui tord le trait jusqu'à le faire grimacer de douleur ou l'entraîner dans des courbes d'une euphorie disproportionnée, qui dépeint comme prime beauté ce qui bien souvent donne à leurs visages et actes pire laideur ...

Non pas ce besoin de reconnaissance tant sociale qu'affective qui rend les hommes esclaves de leurs obsessions, fous-furieux aspirants frustrés d'un idéal qui se présente à eux comme carotte en bout de bâton au baudet ...

Non pas cet argent qui s'achète la compromission de la sensibilité comme celle des aspirations véritables, qui fait regarder le monde avec une pièce de monnaie en guise de lentille, qui place en bout de chaque désir un mur infranchissable d'euros ...

Non pas ce pouvoir qui fait de dominés des dominants encore et toujours dominés par leur ambition, celle de contrôler jusqu'à l'incontrôlable, d'être empereur du sens de l'existence lui-même; de fait, le pouvoir ne fait jamais qu'être roi sur l'échiquier, exposé constament à la mise en échec, obsédé par la crainte du mat ...

A cette heure je me sens bien loin de ces passions, envie de suivre simplement la voie du papillon, de butiner le nectar des fleurs qui m'entourent, que ce soit dans l'intimité d'un rayon de lune ou sous le regard bienveillant de l'astre solaire ...

L'homme peut fouler toutes les fleurs aux pieds, il ne foulera jamais l'idée de fleur, l'image de fleur qui demeure dans mon coeur ...

I'm following the butterfly's way, calmly, day after day ...