Il y a une beauté discrète dans ce film (Magnolia) ...
Celle des vies qui se croisent et se côtoient pour le pire et le meilleur.
Dans notre vie nous rencontrons des gens, nous les aimons, les apprécions, les méprisons, les détestons parfois, ce ne sont pas toujours les mêmes et nous ne ressentons pas toujours la même chose pour chacun. certaines personnes sont quelque chose de fort dans notre vie puis l'intensité va en s'atténuant ... d'autres prennent une place grandissante dans notre coeur au fur et à mesure que nous les découvrons plus humains, moins idéaux, plus eux-mêmes, plus touchants, plus faibles, plus maladroits qu'au départ ... et on s'attache, on en pleure, on en crie, on en rit, on s'en réjouit, on en jouit de ces qualités et faiblesses de l'autre qui habitent de jour en jour notre coeur et nous attachent et détachent toujours davantage ...
C'est un peu de l'autre qui vient en nous ou au contraire qui nous quitte avec tout ce que nous avions mis en lui et qui grandit ou qui se dissipe avec sa présence.
On marche de l'avant, on attarde un regard en arrière, on gagne ou perd des amis, des amours, de la famille soit que la vie nous les enlève, soit qu'ils s'enlèvent à notre vie d'eux-même ou par notre oeuvre.
Dans tous les cas nous sommes là, nous vivons, certains (se) vivent mal, d'autres sont comblés, et en toutes choses demeure malgré tout cet équilibre qui en tous temps a toujours régi la nature et continue, quoi qu'on en dise, de régir l'humanité ...
J'ai retenu une phrase dans ce film, une image sur laquelle il finit : "Nous devons nous dire toutes ces choses qui détruisent les relations afin que celle-ci ne périsse aussi".
Ce soir, alors que demain je travaille tôt, je ressens ce besoin de fixer ce moment de vérité qui me touche de sa grâce, simplement dire un peu ce que j'ai sur le coeur avant de reprendre ma nuit et demain retrouver la vie que je me choisis et me construit tant bien que mal, compromise par mes défauts et servie par mes qualités.
Il y aurait tant de choses que je pourrais dire à tant de monde mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire parce que tout le monde n'est pas prêt à les entendre et que rien ne m'autorise à m'en revendiquer. Alors je vais simplement dire le sentiment qui m'habite ce soir ...
Je pense connaître mes défauts, je pense savoir aussi quelles sont mes qualités, je me surrestime certainement dans certaines choses comme je me sous-estime dans d'autres, je déprime plus souvent que j'aimerais, je souris aussi parfois plus que je ne l'attendais mais au fond de moi j'aime l'existence, toutes ces douleurs et angoisses qui m'ont arraché la poitrine, ce sentiment de néant et d'inutilité qui m'a saisi si souvent , mais aussi ces joies intenses, ces dépassements grisants de moi-même, ces réussites euphoriques ...
Toujours l'équilibre entre le découragement et la détermination mais je ne cherche pas à atteindre des sommets, je me contente de gravir les pentes en gardant en vue le sommet, parfois je glisse un peu, je me heurte, je me meurtris mais au fond j'ai besoin de mes maux comme de mes réjouissances pour me sentir pleinement vivant et tout simplement humain sans plus ni moins ...
Alors demain peut-être que je sortirais de votre vie ou encore que vous sortirez de la mienne, que nous serons amis, amours, amants qui sait ? Peut-être vous décevrais-je, peut-être serez-vous fiers de moi, peut-être aussi le serais-je de vous ... nous glisserons certainement encore un peu de non-dits et d'hypocrisie entre nous parfois, parce qu'après tout chacun a ses frustrations, ses hontes, ses secrets.
Mais quoi qu'il advienne de nous demain, j'aimerais simplement vous dire que chacun vous avez apporté un quelque chose à ma vie, un quelque chose dont je me souviendrais en chaque lendemain avec un petit sourire : votre singularité qui ne vous rend pas pire ou meilleur qu'un autre mais simplement humains comme moi ...
Petit Renard proposait un jeu sur Alternactif qui consistait à imaginer ce que nous changerions si nous savions qu'il nous reste 20, 5 ou 1 an(s) à vivre; pour ma part je crois que je continuerais simplement le même chemin parcouru jusqu'à ce jour, advienne que pourra et voudra ...
Ici il n'y a personne que je méprise et je trouve chez chacun un petit quelque chose qui me le rend sympathiques ... nin bons ni mauvais, juste des humains, des humains que j'apprend à comprendre et apprécier pour ce qu'ils sont et non ce que j'aimerais qu'ils soient (c'est parfois difficile mais ça vient doucement) :o)
Je vous embrasse et vous souhaite une douce nuit à tous !!!
Songe
Commentaires :
Re:
Epsilon,
C'est toujours avec plaisir que j'accueille tes mots par chez moi ... je crois qu'effectivement l'homme n'est jamais que la tendance vers en tant qu'il évolue en chaque instant à partir de l'instant précédent vers l'instant suivant et ce de façon partiellement arbitraire ...
Nous sommes des êtres en puissance, en devenir ...
Bien à toi
Songe
Take Care ;)
sans voix
j'ai rarement lu une analyse aussi franche et direct
bravo pour tes mots et pour tes pensées
le reste serait superfluuuuuuux
Re: sans voix
Merci Mouah (ou Touah ?)
Je ne vais plus savoir où me mettre après un compliment aussi enthousiaste :o)
C'est un plaisir que de recevoir ta visite et ce le sera de te voir revenir à l'occasion !
Bises
Songe
Comment pallier au sentiment de néant et d'inutilité ???
Bonne nuit...
Re:
Bonjour Anonyme !
C'est un plaisir de recevoir ta visite même si malheureusement je ne sais qui tu es pour pouvoir te rendre la pareille.
En ce qui concerne ta question j'y répondrais, que je pense qu'à ce sentiment de vide et d'inutilité il n'est qu'une réponse, celle qui réponde à la cause de ce sentiment.
Souvent ce sentiment naît de l'impression qu'on ne sait rien, qu'on n'est capable de rien et qu'on ne prend qu'une valeur médiocre au regard d'autrui ... on est "moins ..." que untel ou untel. Je crois qu'à ce sentiment-là on ne répond que par une découverte de ses possibilités, de ses moyens, une reprise de confiance en soi par soi-même ou par le biais de ceux qui nous reconnaissent (dans le sens d'être reconnu et apprécié).
C'est un peu faire rejaillir notre propre vanité sur ce qui nous entoure, voir ce qui nous entoure au travers de notre vide intérieur. Je sais pour ma part que ce vide ne s'est éclipsé qu'au jour où j'ai décidé de chambouler ma vie de ses habitudes et de ses complaisances. Aujourd'hui je porte un regard plus serein et conscient sur la valeur des choses et sur ma propre valeur parce que je suis allé au-devant de mes interrogations, parce que j'ai franchi le pas de mes incertitudes pour m'obliger à faire face à ce qui m'était encore inconnu de moi (ce qui fait que dans telle ou telle situation on réagit ainsi ou ainsi).
La réponse est peut-être un peu courte et rapide mais j'aurais plaisir à m'en entretennir avec toi à l'occasion si tu le souhaites
Bien à toi
Songe
Re: Re:
Merci d'avoir répondu à ma question et désolé, anonyme = Grégory, l'ordinateur ne l'a pas affiché...
La solution de ce problème semble être personnelle car tes solutions ne semblent pas me convenir. J'ai analysé les causes et malgré tout, cela me semble être une dure réalité ... à accepter finalement? J'ai l'impression que beaucoup de gens pallie à ce sentiment (qui est est celui de la solitude je pense) en formant (iconsciemment??) des groupes, en appartenant à une norme : la "jeuns" attitude, l'attitude ados, la rock-attitude, en politique, la notion de nationalité... Le problème parmi le "groupe" : il y a un meneur et des menés, ou un maître et des esclaves. Le maître trouve un sens à sa vie à mener autrui tandis que les "esclaves" sont réconfortés par le charisme du maître. Et tous font parti du même groupe, ce qui rassure... Toutefois, cette réflexion est à affiner... Mais quand on ne veux (en théorie) être ni maître, ni esclave, il semble que le vide apparaisse....
Bonne nuit,
Grégory
Re: Re: Re:
Grégory
J'ai tardé à te répondre à nouveau, pris par des week-end longs et des pensées nombreuses et je m'en excuse.
Je comprends très bien l'objet de tes préoccupations pour en avoir fait le centre de beaucoup de mes réflexions durant ces années de solitude prises entre insoumission et refus de domination ... je ne peux décemment me résoudre à exercer un pouvoir mais je ne peux non plus supporter la remise en cause de mon indépendance et c'est déjà quelque chose qui m'accule à la marginalité et la solitude nécessaire. Aujourd'hui je réfléchis aux compromis d'un pouvoir discret et attentif, d'une soumission apparente mais relative et de concessions mesurées. Le résultat ne semble aps trop mauvais même si souvent j'ai encore ces accès de révolte ou ces phases de cynisme condescendant (encore que ce dernier soit très rare et généralement réprimé rapidement par une conscience aux aguets).
Si tu veux j'ai commencé à réfléchir un peu maladroitement à ça sur mon blog Utopic où je tente de parvenir à l'expression de ces compromis entre être dominé et dominant. Mais j'avoue que le problème est épineux et semble inextricable au regard de l'histoire humaine ... heureusement que l'excepion existe et qu'elle suggère à l'imagination l'éventualité d'une alternative possible.
En espérant avoir répondu à tes interrogations, sinon je serais heureux de disserter de ce problème (de société) avec toi plus longuement ici ou ailleurs.
Au plaisir !
Songe
Re: Re: Re: Re: Re:
Bonne Nuit,
Grégory
je me le demandes lol;)
Re:
Qui vivra verra ... laissons le temps nous dire de lui-même ce que nous lui réservons ;o)
Bien écrit l'ami
Bien poster comme d'hab...Rien à redire...c'est impec.
Bisous mon Songe
Re: Bien écrit l'ami
Je ne sais si on a toujours le besoin d'un songe mais je sais avoir toujours besoin des miens. Ca me fait plaisir de voir que tu aies pu faire ton retour sur joueb et que celui-ci t'offre à nouveau la possibilité de t'évader un peu loin des idées noires.
Tu apportes ta présence dans des mots attentionnés et pour moi c'est déjà précieux ;o)
Merci ma chère Manouch !!!
Bious
Songe
Oui, car faire des hommes (et des femmes :-) ) à l'image de ce qu'ils devraient être, c'est prendre le risque d'envisager la perfection dont on ne sait rien, ni de sa possible existence, ni de son intérêt; je préfère que les hommes "tendent vers" plutôt "qu'ils soient"...cela permet une certaine marge de manoeuvre comportementale sans pour autant toucher les confins de l'inconnu...A+