Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Introspection - 3
--> Je suis mon autre ...

 

Une sieste, un coup de fil réjouissant et quelques litres de sueur en moins plus tard et je reprends ces réflexions que je poursuivrais jusqu'à ce que l'encre se tarisse à nouveau ou que je ressente le vif désir de retrouver l'ensoleillement du dehors ...

Il y a quelque chose qui me perturbe dans l'idée que j'aie pu décevoir certaines personnes qui ont croisé ma route et l'ont suivie un temps ... parce qu'inévitablement cela implique une image que ces gens-là se sont fait de moi, et qu'il ont regreté que je diffère de celle-ci par la suite. Il est vrai que jusqu'à ce jour j'ai fait ressortir des traits très spécifiques dans mes relations à chacun. Je pense que j'apparaîs à certain de façon radicalement différente qu'à d'autres; je pense que c'est un aspect du comportement que bien du monde a et qui explique ces nombreuses questions d'identité. Récemment, et ce par l'entremise de mon blog, j'ai pu opérer un discret mélange d'attitudes qui n'a du manquer de surprendre ceux qui s'étaient habitué à une image très particulière de ma personne.

Pour reprendre l'idée de mon article précédent, puisque ces deux réflexions me semblent liées, je pense que l'exigence que j'ai vis à vis de moi-même, cette exigence de dépassement, cet élitisme intellectuel, m'a amené à jouer le jeu d'une certaine démagogie et à tenter de correspondre à mon interlocuteur en lui offrant une image polie aux angles et sagement mesurée. De ce point de vue-là je dis, redis et redirais que ce que j'exprime sur ce blog n'est qu'une partie plus ou moins importante de ce que je pense être et qu'il y a tout une part de moi que je choisis volontairement de ne pas exprimer ici et que je ne fais ici l'étalage de rien du tout (comme ont pu le penser ceux qui m'ont connu plus discret ou plus mystérieux). J'ai dit certaines choses que je regrette d'avoir dit ici, il y a certaines choses que j'aurais peut-être du exprimer plus tôt mais je crois qu'il appartient à chacun de bien prendre conscience de la réalité de ce qu'il leur est offert de lire, de tout simplement faire la part des choses avant de bâtir des montagnes d'a priori dont ils dégringoleront lorsqu'ils s'appercevront que leur édifice n'avait pas de fondations viables.

Dernièrement je me suis résigné à un individualisme plus grand et je ne compte pas le nombre de gens qui m'avaient conseillé de "penser à moi" et qui sont tout surpris que c'est effectivement ce que j'ai fait par la suite ... je pense que d'aucun de ceux qui me disaient sages ne s'aventureraient à ressortir l'adjectif aujourd'hui. Ce qui me chagrine seulement dans ces cas-là c'est le sentiment de trahison qui en découle sur le moment bien souvent, comme si je n'avais fait que bâtir des châteaux de cartes alors que finalement rien n'était moins tangible que les échanges précieux qui ont pu avoir lieu et que je ne suis pas moins moi aujourd'hui que j'ai pu l'être hier. Je crois que c'est un trait propre à l'amitié que de jour après jour confronter mutuellement nos visions afin de soit corriger ce qui déplaît à l'autre soit le lui faire accepter. Or j'ai pu voir que souvent le changement fait simplement mourir les relations par défaut d'échange et de discussion. Aujourd'hui je vois mourir certaines de mes relations par insuffisance d'échange et je n'y peux rien à partir du moment où j'ai favorisé pour ma part l'échange ...

On nie trop souvent aux autres le droit de changer, on néglige trop souvent de considérer l'autre dans son évolution. Je suis surpris de voir que bien des relations finissent sur le constat du changement. Comme si on parvenait au jour où l'autre a trop changé pour qu'on y puisse plus rien; j'ai le sentiment qu'on s'attache à une personne d'un moment donné et que chaque jour suivant sera jaugé par rapport à ce moment initial jusqu'à ce que la différence soit si flagrante que l'on décide de mettre un terme à notre relation à l'étranger. Une autre expression de ce refus du changement se retrouve dans les blessures définitives que l'un aura infligé à l'autre, comme si l'être d'un instant, d'une parole, d'un geste effaçait soudain l'être de tous les autres instants (il est certain qu'un violeur pourra difficilement être considéré pour toutes les choses positives de sa vie au regard de son geste criminel d'un instant; pourtant je pense que tout autre que la victime devrait conserver cette objectivité dans le regard porté sur le criminel parce que la victime seule connaît toute l'ampleur du crime et de ses conséquences au regard de sa vie propre). Les "je ne te le pardonnerais jamais" sont l'expression outrée de celui qui découvre un étranger dans celui qu'il pensait connaître, c'est l'effroi de découvrir que l'autre pourrait être tout à fait différent de l'image bien précise que l'on se faisait de lui.

Comme je l'avais écrit une fois, on est souvent porté à reconnaître l'autre avant de le connaître ... les fameux coups de foudres de ces miroirs aveugles qui se rendent compte ensuite qu'il ne saurait y avoir un seul moule pour deux êtres et qui se scandalisent de différences qu'ils avaient volontairement ignorées par avance dans leur certitude d'identité. Je pense qu'une relation tant amicale que d'amour ne trouvera sa profondeur que dans la prise de conscience et l'acceptation de l'autre avec ses qualités comme ses défauts, avec ses différences comme ses affinités avec nous.

L'intuition est une réalité mais elle ne doit pas devenir le point d'appui d'une perception de la réalité dans son entier. Il y a des regards que l'on croise, des attitudes que l'on enregistre et dont on sait que ce sont ceux d'un être qui nous est très proche sous certains aspects, c'est une intuition forte mais qui ne doit pas devenir le fondement de toutes nos projections ... aujourd'hui j'ai enfin adopté la philosophie du "wait and see" après avoir connu toutes ces phases d'une intuition trompeuse ayant pour conséquence des illusions douloureuses. Je me contente de relever, constater, apprécier sans pour autant m'en faire un plat cuisiné avant même d'avoir rassemblé les ingrédients qui garantissent l'équilibre.

Je vais conclure cette réflexon-ci avec le sentiment que ceux qui resteront dans ma vie longtemps encore sont ceux qui m'ont regardé le plus objectivement et ont su se saisir de mes faiblesses que de mes qualités, qui ont su faire la mesure de ce que je suis. Les autres disparaîtront de jour en jour tandis que nous éloignerons mutuellement de ce que nous fûmes à l'instant de rencontre. Je ne souhaite pas les retenir et je me dis que la possibilité existe toujours de voir les routes qui se sont éloignées l'une de l'autre se recroiser plus tardivement ...

Voilà, je suis cet autre aussi qui ne se dissimule pas à vous mais qui n'a peut-être tout simplement pas de raisons de s'exprimer avec vous, le tout est de supposer son existence pour ne pas se sentir trahi par son apparition ...

(Réflexions à suivre)

Prose de Songe, le Lundi 7 Juin 2004, 19:29 dans la rubrique "Journal Fragmentaire ...".
Repondre a ce songe

Commentaires :

Inconnu
12-06-04 à 18:33

Salut Songe,

Moi qui suis tellement idéaliste, j'essaye de me tempérer un peu, de redescendre un peu mes images absolues d'amour, d'amitié... histoire de ne pas être trop en décalage avec la réalité. Je crois qu'on souffre tous de ça, ce fucking décalage.

Par rapport à ce que tu disais sur le changement ou l'évolution d'une personne, qui entraine inexorablement des éloignements, ça aussi ça fait partie de la vie. Même si c'est horrible et que je ne sais pas si je m'y ferais un jour, j'ai découvert que dans l'amour et l'amitié, il y a certes la part d'alchimie, MAIS AUSSI une grande part de mathématiques. On s'aime souvent pour des raisons précises, pour des points communs, et rares sont les gens radicalement différents qui deviennent les 2 doigts de la main. Ca existe, certes, mais rares. L'alchimie a du etre plus forte dans ces cas là. Des "Friends" comme dans la série avec la délurée, la maniaco-dépressive, le marrant, l'intello ensemble... Rare.

Je ne crois pas qu'il faille être triste de ces rencontres éphémères, de ces bouts de vies partagées avec quelqu'un, qui quoiqu'il en soit demeurent dans la coeur à jamais. On évolue, on passe à autre chose, on découvre d'autres gens, mais on n'oublie rien. "On n'oublie jamais rien, on fait avec", au secours, me voilà qui cite hélène ségara lol... Donc je ne pense pas que ce soit négliger l'autre, ou ce qu'il est devenu, juste que la part d'équation ne joue plus son rôle, et puis lorsque l'on a connu quelqu'un très très bien, on a tendance a lui mettre une étiquette avec ses caractéristiques essentielles, ce qu'on aime, et on ne veut plus en changer, c'est indélébile. J'ai des amis que j'ai connu pendant 10 ans, mais à un moment donné, on n'a pas évolué pareil, et que partager alors ? On cesse de voir quelqu'un quand on ne sait plus quoi partager avec lui.

Mais la note positive, c'est que comme tu l'as dis, la porte est toujours ouverte ...

bises

Repondre a ce commentaire
 
Inconnu
12-06-04 à 18:34

Re:

Oups j'ai oublié de signer

Alezia le fantôme de joueb...

Repondre a ce commentaire