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Sororité ...

Dans l'attente de rétablissement de ma connexion je publie du travail, cet article a été rédigé hier soir ...

 

Il y a des moments où l’on aimerait pouvoir posséder le plus pur talent d’écriture qui puisse être pour donner à son émotion les mots qui lui conviennent pleinement, ceux qui feraient vibrer le trait autant que vibre le cœur lui-même lorsqu’il s’empare de la plume.

Il y a dans ma vie ces moments si spéciaux, ceux où je m’arrête sur chaque chose et homme, qui fait le monde qui m’entoure, où je dévisage cet univers qui soudain me devient si extraordinaire tant dans ses dimensions que dans sa richesse et diversité …

Dans ces moments-là quelque chose d’ému m’emplit, comme une timidité devant l’inconnu, je me retrouve petit enfant au nez enfoui dans les jupons maternels à observer à la dérobée cet horizon effrayant.

Je suis là, petit songe perdu dans cette immensité, à regarder l’œuvre des hommes, à les voir construire, détruire, rire et pleurer, à être profondément touché de leur singularité. Je les vois lutter pour ou contre les autres, pour ou contre eux-mêmes pour vivre ou survivre et j’ai envie d’ouvrir grand les bras, les doigts tendus d’est en ouest afin d’embrasser chacune de ces vies qui souffre, qui jouit, qui peine, qui hésite ou avance.

J’ai pleuré deux fois aujourd’hui et je sens encore les larmes poindre à cet instant, pour cette journée si spéciale, lente, douce, calme et en demi-teinte … je suis ému, profondément ému par tout ce que je lis, vois et entends aujourd’hui, comme le serait un parent regardant son enfant faire ses premiers pas. J’ai le sentiment de voir l’homme réitérer son premier pas en chaque jour, un pas maladroit, difficile, anxieux mais enthousiaste …

Quand je passe devant le miroir je ne me reconnais pas, je sais que je n’ai pas le corps ni l’allure, ni l’expression de celui qui me fait face, qui me paraît souvent trop négligé, trop hébété, trop incertain, trop peu charismatique … je ne sais pas quoi faire de lui, j’ai le sentiment de m’être vu confier un corps sans le manuel d’utilisation pour le mettre en adéquation avec mon monde intérieur. J’ai envie de piloter ce corps organique vers autrui et lui ouvrir tout ce qui m’habite mais je n’obtiens souvent de l’autre que le témoignage de mon incertitude et de ma gaucherie.

J’aimerais être de ces êtres qui offrent le bonheur d’un sourire, le charme d’un regard, j’aimerais offrir à une personne d’être comblée en me côtoyant ; je le souhaite simplement parce qu’il y a en moi bien des choses que j’aimerais offrir et que j’aimerais les déposer entre les mains de celle qui serait fière de tenir les miennes. Je sais que tout cela n’est que de l’apparence mais je sais aussi que je vis dans un monde d’apparences où celles-ci sont les ambassadrices en presque toutes choses. J’aime regarder un beau couple et me dire qu’ils se dévorent des yeux avec bonheur, qu’ils sont fiers l’un de l’autre parce que c’est là un bonheur incomparable … Mais je ne suis pas de ce monde d’apparence, je suis un être timide qui touche du regard et s’effraie quand il ose effleurer, de peur de briser … j’aime admirer ces apparences mais je ne connais pas le mode d’emploi pour les mettre en œuvre alors je deviens simplement pour chacun un très bon ami, ouvrant mon cœur jour après jour.

Je croise des regards qui s’emparent de mon cœur, je vois des personnes si douces que j’aimerais être celui qui leur offrirait le bonheur de mes bras, les protégeant jour après jour en fermant leurs blessures avec tendresse, en soufflant sur elles la joie de vivre, parce que je n’ai encore trouvé de spectacle qui égale celui-là. Mais je n’ose pas car je me suis toujours vu en retrait, à offrir un petit peu de bonheur en coulisses.

Je crois que j’aimerais une sœur à défaut de savoir offrir l’amour, simplement la sentir se glisser contre moi et se nicher au creux de mes bras en écoutant ensemble le doux Mistral Gagnant tandis qu’elle me dirait ces autres mondes où elle voyage dans ses moments de solitude et où je m’évade dans mes moments d’incertitude ; je la serrerais fort et elle sourirait de la douce folie qui parfois m’habite ; avant de s’endormir, tandis que je la regarderais en silence … simplement parce que nos corps sont si souvent trop seuls et trop souvent trop mal aimés, trop vite épousés. Elle comprendrait mes yeux qui soudain se perdent et me serrerait simplement plus fort pour me ramener de mes moments de solitude.

J’aimerais tout simplement franchir le pas qui me sépare de ces êtres que je sais seuls mais qu’une vaine pudeur tient en respect, leur dire que mes bras ne sont pas des chaînes mais un peu de tendresse habillée, un peu de douceur partagée pour reprendre un bout de chemin moins seuls, plus assurés … parce qu’il y a trop de solitudes du soir et trop peu de gens à qui les confesser. Parce qu’il y a trop de psys et trop peu de mots d’amis aujourd’hui … parce qu’on s’enferme trop dans ses silences et ses douleurs par politesse et qu’on finit finalement si souvent le corps brisé sur la grève au pied d’une falaise, un jour de pluie, un jour trop gris.

Je souhaite voir bien des gens et finalement je n’en vois que très peu parce que les montres tournent, parce qu’il fait trop ou pas assez chaud, parce que c’est trop loin, parce que toutes ces vies courent et que dans leurs tours de piste je n’ai le temps de les arrêter qu’une fois sur dix. Et je m’assois alors seul sur un banc à regarder l’horizon et à me dire que l’air est doux et le moment parfait … sans tristesse, juste un soupçon de regrets …

Mais je poursuis ma route avec mes sourires et mes regrets, mes larmes d’émotion ou de peine parce que j’ai une profonde foi en l’équilibre de toutes choses, d’une harmonie discrète de toute cette alchimie complexe … et je murmure à l’oreiller les mots à une petite sœur qui a oublié d’exister, et je rêve de mondes qui n’intéressent que moi, que je n’ai jamais fait partager à personne d’autre, sous les étoiles du soir …

Ce soir, puisqu’on me l’avait évoqué, j’aimerais avoir, ne serait-ce que le temps d’une soirée dérobée, une sœur à adopter, vraiment … une qui me demanderait qu’on oublie un soir nos gênes, nos conventions et nos prudences respectives juste pour se sentir moins seuls et écoutés sans plus ni moins …

Prose de Songe, le Lundi 21 Juin 2004, 07:39 dans la rubrique "Journal Fragmentaire ...".
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Commentaires :

bouclette-charnel
21-06-04 à 12:45

sans titre !

Je te le souhaite pleinement d'avoir tout ce que tu mérites !!! :)

Bizooo !

 


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Songe
22-06-04 à 07:41

Re: sans titre !

Merci :o)

Je te le souhaite tout autant !!

Bisous


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Inconnu
22-06-04 à 01:18

Très cher songe

C'est toujours magnifique ce que tu exprimes. J’aime beaucoup les images que tu as évoquées au début. J'ai souvent ue se comportement avec des sentiments profond sur chaque choses et personnes sens pouvoir mètre de mots dessus. Tu à un grand coeur songe, j'aime quand tu parles du monde de ses veriter en passant par ses mauvaises facettes, comme les plus merveilleuses. C’est beau d'écrire toutes ses émotions comme tu le fais, avec tendresse et élégance. La dimension de ton coeur est dissimulée dans cet écrit. C’est une sorte d'invitation et de sentiment fabuleux. Merci...

Je suis persuadé que tu trouveras un moyen pour avoir ce que tu souhaites. J’ai l'impression que tu vie sous le bonheur des autres et j'ai peur que tu te néglige. C'est un miroir de beauté et de malaise que tu transcris si bien avec les mots les plus exacte possible. Je pense que ta plume a su toucher mon coeur en cet soirée. J'espère qu'un jour tu pourras vivre des moments merveilleux avec celle que tu aimes, en vous comblant de cet sensibilité. 

J’ai peur d'être moi, j'aimerais ne plus être acteur de ma propre vie... c'est comme ça que l'on s'enferme. J’aimerais pouvoir parler sens gène avec ma soeur et raconter les sources de notre existante. Le tapi de bon moment, les pluies de perle qui a caressé son visage trop souvent. Qui a plissé ses yeux la noyant dans la déprime trop de temps.

Sur ceux prend bien soin de toi, je t'embrasse fort. Et te souhaite de passer une douce nuit.

homme de l'ombre

 


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Songe
23-06-04 à 08:53

Re:

Merci Julien,

J'essaye simplement de mettre mes mots à moi sur des émotions humaines que je pense partager avec tant de mes voisins, j'essaie de me mettre à nu dans mon écrit faute d'avoir la possibilité de le faire pleinement dans ma réalité quotidienne ...

J'essaye de trouver dans mon monde intérieur les chemins qui portent mon pas vers un horizon serein du monde extérieur, c'est une quête longue, pleine de vexations et frustrations mais que j'aimerais juste et que je sais nécessaire.

Ne regrettes pas ce qui n'est encore définitif, dis-toi que tu ne saurais offrir à d'autres ce que tu n'auras encore sur préserver et assurer en toi ... le jour où tu le pourras cela viendra tout naturellement avec ton assurance, ta sérénité et ta certitude, crois-y :o)

Nous avons encore beaucoup de chemin à faire et pas toujours la certitude d'avoir toute la force pour le faire mais rien ne presse, courir sur un chemin escarpé ne fait pas parvenir au sommet plus vite mais épuise des forces qui se distillent dans chaque instant et permettent de s'accorcher tant bien que mal au suivant ...

Prends bien soin de toi aussi et passes une douce journée

Je t'embrasse mon très cher Julien

 


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