Micro-société bactérienne du bol de céréale …
Il m’est venu à l’esprit d’observer un peu tout ce fourmillement de vie, toute cette stucture complexe qu’est la société bactierienne du bol … je ne vous présente pas un modèle de société, bien loin de moi cette prétention mais tout du moins un exemple pour le moins intéressant d’un autre mode d’existence dont nous avons encore beaucoup à apprendre.
Voilà, je m’explique … le domicile parental s’étant déversé sur les routes de vacance, je me suis retrouvé seul à assurer ma survie dans ce milieu hostile qu’est un foyer lorsqu’on est investi d’une incurable fainéantise … c’est ce que j’appellerais la « loi des piles » qui veut qu’un individu laissé à lui-même hors d’un contexte disciplinaire rigoureux et dépourvu de volonté allant dans le sens d’une discipline personnelle se consacre à un art contemporains des plus originaux : des édifications défiant les lois de l’équilibre et dédiées à des thèmes aussi variés que « mes slips », la « vaisselle », les « ordures ménagères » … je vous arrête tout de suite ! N’allez pas imaginer le grand marché de la Mecque aux heures de pointes après un bombardement américain collatéral ! Ce n’est pas «crasse, dèche et cradition » ! C’est plus subtil que ça, c’est le sacrifice volontaire d’une partie de l’espace vital d’une part naturelle de chaos qui réside dans la nature humaine … cette place restée vacante au départ des autres membres de la communauté familiale …
Mais je m’égare de mon sujet de préoccupation initial … je vois que vous commencez à concevoir l’aménagement de mon cadre de vie ; donc, saisi d’une grande anxiété à l’idée qu’au lever du lendemain il me faille affronter l’idée que le dernier des 13 bols (malheur !!!) trône au sommet du branlant édifice mis en liste d’attente pour la corvée de plonge, je me dévoue … non pas, vous l’imaginiez à une vaste opération de nettoyage qui eut été un attentat artistique mais à celui du dernier maillon de l’édifice (je vous rassure j’ai choisi le fondement de l’édifice par respect pour la serviette où celui-ci tendait à imprimer sa marque concentrique de façon un peu trop insistante au goût de mon fer à repasser). Mais c’est lorsque, la main tendue vers une éponge aussi sèche que le corps momifié de Lénine, je m’apprête à noyer l’objet orné d’un tintin éternellement accompagné de son caniche amélioré, que mon esprit est saisi d’une idée fulgurante … en une semaine (je prends 2 bols de céréales par jour), combien de bactéries auront eu le temps de se sédentariser, de concevoir les fondements d’une société bactérienne et qui aura patienté aussi longtemps pour pouvoir observer un tel phénomène ? Saisi d’une conscience scientifique, j’ai de suite soustrait la porcelaine encore tachetée de substrats alimentaires en décomposition pour la déposer sur une surface plane et me livrer à quelques observations préliminaires à la loupe …
Il s’avère qu’effectivement il y ait de forte chance pour qu’une vie ait éclos à cet endroit isolé du reste du monde par d’abruptes et infranchissables parois : les étendues lactaires figées dans la plaine centrale abhorraient déjà cette verdure fertile à l’agriculture bactérienne tandis que la semi obscurité crée par la présence de 12 bols au-dessus avait favorisé le maintient d’un climat tempéré. Les subsistances céréalières fortement ancrées dans les aspérités des parois en un cercle concentrique correspondant au niveau initial du liquide lors la satisfaction de mes besoins alimentaires, laissaient envisager une forme moins périssable de subsistance pour les jours de disette … enfin je pense que les réserves naturelles en eau étaient amplement compensées par la condensation du matin, lorsque les fenêtres ouvertes laissaient pénétrer l’humidité matinale. Maintenant diverses questions demeuraient auxquelles seul le microscope électronique, à mon humble avis saurait apporter une réponse … j’avais eu un moment des doutes quand à l’origine des bactéries mais l’observation d’une ancienne marque salivaire sur le rebord de porcelaine m’avait donné une réponse : elles avaient entrepris la migration de mon espace buccal vers l’Eldorado du bol opportunément amené à leur portée ; je les soupçonne d’avoir craint le déluge quotidien de dentifrice qui fait des ravages inimaginables dans les rangs de ces paisibles parasites.
Mais cette question éclaircie, je me demandais encore comment s’assurait la conservation de l’eau, la culture des champs de moisissure et le prélèvement à de telles hauteurs des substrats céréaliers. D’autre part j’étais curieux d’observer leur mode de vie, que ce soit au niveau de l’habitat ou encore à celui de l’organisation sociale … reproduction, mode de pensée, hiérarchie … que de mystères qui commençaient à exciter ma curiosité alors que mon œil commençait à se vriller dans les lentilles du microscope !
Eh bien figurez-vous que j’ai découvert un style de vie dont les humains devraient fortement s’inspirer selon moi, tout du moins en ce qui concerne certains points particuliers. Déjà, leur vitesse de déplacement, de reproduction … me laissait supposer que les conceptions spatiales et temporelles devaient être modifiées chez les bactéries. Leur intelligence primitive (naturellement, comparée à la notre qu’est ce qui ne le serait pas ?) conçoit un espace à deux dimensions qui ne se projette jamais vers quelque chose mais se saisit systématiquement de tout ce qu’il rencontre pour le transformer, l’agrémenter à ses besoins … la bactérie se déplace, rencontre quelque chose et s’y adapte pour l’utiliser, elle n’a pas de perception comme nous l’entendons ! que serait l’audition au niveau d’une bactérie ou encore la vue alors qu’on peut voir que les plus petits insectes ont déjà des vues aux capacités bien inférieures aux notres ? Quant à l’odorat, en tant qu’il ne leur est pas nécessaire, n’a jamais dû, selon les lois de la nature, se développer … maintenant le toucher et le goût c’est plus complexe ! La bactérie ne se nourrit pas, elle assimile ce qu’elle touche et favorise ainsi sa reproduction par la suite ; d’autre part son toucher ne doit pas être réellement ressenti puisque comme tout un chacun le sait elles n’ont pas de système nerveux pour l’interpréter. La bactérie se laisse simplement aller au gré des obstacles et assimile ceux qui sont organiques de façon instinctive.
Mais je m’égare dans d’ennuyeuses considérations …
L’erreur que commet souvent l’humain c’est de se demander selon quel fonctionnement « proprement humain » fonctionne ce qui ne l’est, ce qui lui fait oublier de voir tout ce qui diverge radicalement de sa conception (l’art de ne pas voir ce que l’on ne veut pas croire !).
Il m’a fallu quitter tous mes repères pour fourrer mon nez dans ce bol durant de longues heures d’observation !
Notamment à partir du moment où j’avais compris que les bactéries se déplaçaient selon leurs besoins, j’ai compris qu’elles n’utilisaient pas des cordes et grappins pour aller se casser une croûte avec vue panoramique sur les bouts de céréales rivés à mi-hauteur des parois du bol.
Elles assimilaient progressivement les résidus lactés qui comblaient les aspérités de la porcelaine pour parvenir au final aux céréales et cela sans aucune aptitude à la grimpette. Mais, me direz-vous, et les lois d’Archimède ? Eh bien la nature d’une bactérie les défie en tant qu’elle est si petite qu’elle est avant tout attirée par les particules organiques et inorganiques plutôt que par la masse terrestre !
Maintenant la question était, ont-elles une organisation sociale ? Et c’est là que ça devient intéressant (sisi, je vous assure !), il y a une véritable collectivisation des biens : une bactéries ne pouvant occuper la place d’une autre … je m’explique : leur modèle social est naturellement calqué sur leur conception spatiale, à 2 dimensions ! Chez l’homme, on ne cesse d’avoir une échelle de valeur, d’avoir des classes, des pouvoirs qui nous placent les uns au-dessus des autres, en constante compétition ascensionnelle ; la bactérie n’a pas du tout ce schéma-là de société. La différence n’est pas un facteur déterminant, c’est la répartition égale qui l’est. En effet, les bactéries ne peuvent progresser que grâce à leur prolifération et cette prolifération dépendant des ressources, ces dernières sont réparties avec une parfaite équité. En effet, si une bactérie venait à dépérir, sa place demeurée vide absorbera une autre bactérie et empêchera que de nouvelles s’ajoutent à la périphérie de leur groupe social. C’est un peu comme une flaque d’eau : plus y’en, plus elle s’étend et plus elle a de chance de rejoindre une autre flaque et résister plus longtemps à l’assèchement en cas de manque d’approvisionnement … si on enlève de l’eau, ce n’est pas un trou qui reste mais c’est toute la flaque qui se rétracte. Pour les bactéries c’est pareil : leur déplacement à 2 dimension ne leur permet pas d’édifier quelque chose, elles doivent se reproduire pour s’étendre jusque là où il y aura à nouveau des ressources qui leur permettront de continuer la prolifération. Or, ce qu’il est essentiel de voir c’est que l’augmentation de leur nombre est immédiatement lié à la « nourriture » donc il est important, pour éviter qu’un élément du groupe disparaisse, d’assurer la même subsistance à tout le groupe quitte à le voir dépérir en entier … mais au moins on peut dire qu’elles ne se seront creusé leur tombe par la dissension et la concurrence pou l’espace vital qui a si souvent tendance à se dissoudre dans les sociétés humaines axées sur la compétition.
En ce qui concerne la reproduction, les bactéries en assimilant des résidus organiques grossissent et subissent une sorte de mitose, soit donc une division de leur corps en 2 parties égales qui reprendront leur croissance avant « d’engendrer » à leur tour.
Pour finir, je dirais donc que les bactéries n’ont jamais qu’une propriété commune et qu’elles n’ont pour cela aucun de ces besoins humains d’édifier des demeures qui d’une part abritent de l’autre et d’autre part reflètent le niveau social.
Les bactéries ont une intelligence génétique qui fait dépendre leur survie de leur adaptation à l’environnement d’accueil … or si l’homme utilisait son intelligence pour s’adapter autant physiquement que mentalement à son environnement, il n’aurait pas cette conception étriquée de la propriété puisque celle-ci ne serait pas comparée à celle d’autrui mais partagé équitablement avec lui …
Conclusion, d’un œil endolori à force d’observation minutieuse : quand on nous parle de grande chose on nous répond que c’est de l’utopie alors que les petites choses qui nous sont invisibles contiennent bien souvent tous les ingrédients de cette utopie …
Emerveillé par cette découverte, j’en ai complètement oublié le nettoyage de l’objet de mes attentions d’une matinée pour construire quelques utopies … au lit J !!!!!
Commentaires :
Rha lala !
J'adore !!
Encore !! encore !!
:)
N'empeche, tu as raison : si on prenait le temps de regarder un peu plus attentivement toutes les choses qui nous entourent, on en apprendrait de bien belles choses !
Bravissimo !
J'ai pour ma part vaincu la flemme de la vaisselle en reduisant mon attirail de cuisine a un item de chaque categorie, savoir 1 fourchette, 1 couteau, 1 assiette, etc. Ce qui m'oblie a laver pour pouvoir manger (a moins de finir par manger dans un truc ou trois semaine de nourriture auront seche a divers degres, et risqueraient fort de donner un gout confus a ma pitance). Seul inconvenient (outre mon manque de pitie evident pour la faune bacterienne) : lorsque j'invite du monde, on est obliges de manger chacun notre tour.
Je t'admire songe ...
tu portes tres bien ton nom...et oui tu es bien le seul que j'ai reussi à lire jusqu'au bout alors que je lisais des choses que je hais (c'est a dier la biologie,enfin tout ce qui rapporte à une forme plus ou moins éloigné de ce qu'on nomme ,arbitrairement parfois d'ailleur,les matieres scientifiques...) Et oui ,moi, la litteraire à 200%, celle qui a depuis son plus jeuneage detesté tout ce qui avait rapport aux chiffres, à la biologie etc vient de lire un article entier sur des pitites bestioles qui en général n'ont aucune entrée dans mon quotidien
Ne vous trompez pas, je ne dis pas que je suis une folle de ménage qui ne laisserait jamais un bol sale dans l'évier ...au non non bien au contraire ...mais en général ma seule pensée à la vue de la somme totale des bols à ma disposition couvert de crasse est "merde maman ou est ce que tu peux bien ranger d'autre bol..." ou alors "ou est cce que je vais bien pouvoir alelr prendre mon petit dej"...rien de tres folichon je l'avoue mais je n'aurais jamais cru pouvoir trouver quelqu'un qui me parle de biologie et que j'ecouterais ....
Enfin ne nous fais pas ca trop souvent songe il y a des limites ;) donc pour nous eviter que tu ne deviennes un brillant professeur froid et sans poésie je te conseille d'adopter cette solution:trouve le moyen de convaincre tes paretns qu'un lave vaisselle leur améliorerait de facon remarquable leur vie, le temps passer à faire la vaisselle pourrait alors leur servir à pratiquer des loisirs dont ils ont toujours réver ... Quand aux restes des ustensiles pour la vaisselle ...ma foi moi barjac quand mes parents partenet et bien ...j'investis immédiaatement dans le necessaire à cuisine en plastique ...tres pratique ces merveilleuses assiettes,verres en carton que tu pourras jeter des la fin de ton repas ou jeter en catastrophe dan sla premiere poubelle venue si tes paretns ont la merveilleuse idée de te fire la surprise de rentrer avec quelques jours d'avance :)
Re:
Un grand merci à tous mes fans qui ont su apprécier le faramineux travail d'observation et de réflexion qui a été nécessaire afin de parvenir à ce résultat ...
Ptite dédicace spéciale Choupinette :) :
Si je fais le compte, ton admiration ajoutée à la mienne parvient à un total de 300 %: 100 % scientifiquement prouvé, 200 % littérairement éprouvé ... (et tout ce savant calcul modestement réprouvé ;).
Si tu portes aussi bien ton nom que tu dis que je porte le mien, j'en déduis qu'une Choupinette est quelque chose comme un big-bang de plaisir dans une explosion de big sunshine ébloustouflant !!!
Hum ... une aversion pour la biologie qui ne date pas dier ... depuis c'est la grêve des fins scientifiques, un jeûneage digne de la carême (chantilly ... dsl, pas pu résister ...).
Sinon, je te prends tout de suite comme folle de ménage pour chasser les pitites bestioles de mon évier quotidien ... je ne voudrais pas contrarier la cce :) !!! Et puis là tu peux y alelr, y'a de quoi faire !!!
Rassures-toi, Choupinette je te conserve tout plein de poésie rien que pour toi et le froid professoral je le garde pour l'affrontement frontal avec mes Paret(n)s sur les questions ménagères ... je retiens le plan du plastoc jetable dan sla première poubelle ...pratique oui !!! Je n'ose imaginer mes parents me fire une ball surprise ... de quoi faire fondre ma froide assurance :)
(Merci Choupinette pour cet excellent exercice de creuse-méninge sur les subtilités linguistiques :)
Suivez les liens et n'oubliez pas le guide ;) !!! (Burp vais me coucher, pas encore dormi moi ...)
Re: Re:
mon dieu j'ai honte ... oh et puis non je n'ai pas honte ...
c'est vrai j'avoue je tape tres vite au clavier et j'ai bien souvent la flemme de revenir en arriere pour retaper un mot sur lequel j'ai fait une erreur de frappe ...mais bon c'est aussi ,en partie tout au moins, parce que je tape mes pensées comme elle vienne et bien souvent elles arrivent si vite que je me depcehe :) et voila ca recommence ..."depeche" c'est mieux!
Quand aux accents que je ne mets jamais la ce n'est pas de ma faute c'est mon clavier qui est tellement vieux qui ne veut plus les mettre ... sinon ca donne cela : ^^e et je ne suuis pas bien sur que cela soit plus comprehensible ...
tu ne m'en veux pas trop mon cher songe j'espere?
Re: Re: Re:
A ton avis, je t'en veux très chère Choupinette ;) ?
A ton avis, tu crois que je privilégie la forme de tes mots ou leur contenu :) ?