Le 05/03/03

Avertissement: ce texte date bien de mars 2003 et ne reflète en rien mon état d'esprit actuel: il n'est là que pour témoigner de l'évolution de ma pensée, de ma personne depuis ce moment difficile de ma vie où le sens manquait bcp à mon existence ...

Résolution … 12 :05

Je suis triste mais résolu à vivre vraiment, à trouver le chemin vers une vie plutôt qu’une morne survie … les gens m’étouffent par leur bêtise et méchanceté, par leur violence quotidienne …

Petite phrase du matin :

-         Ma folie, pourquoi fais-tu fuir tous les gens que je rencontre ?

-         Parce que ces gens ne veulent pas de te connaître s’ils fuient devant moi !

Sur cette réflexion, je retourne faire le ménage pour au moins garder quelque chose de propre autour de moi !

A mes âmes sœurs … 19 :51

Si j’écris un livre je le dédierais à toutes ces âmes sœurs dont j’ai été séparé à la naissance …

J’ai marché, marché toute l’après-midi après mes chimères, mes illusions, les illusions que je trouverais tout à coup un seuil illuminé au-delà duquel un chaleureux sourire m’accueillerais, au lieu d’un regard détourné (suis-je si peu conforme que cela aux apparences habituelles ?) et que les choses se dérouleraient un tant soit peu comme je pensais les trouver … encore des attentes, je sais ! Comme ça on ne trouve jamais que ce que l’on craint, c’est à dire quelque chose de différend de ce que l’on s’obstine à attendre !  Mais bon, si quelqu’un trouve une réponse à mon problème, je veux bien l’écouter le plus attentivement du monde : comment toujours faire « carpe diem » si le diem ne se laisse cueillir qu’avec l’expérience récurrente de la solitude ? Je veux bien rentrer chez moi en me disant que ce n’est pas grave si toute la journée je n’ai eu de sourire que de ceux à qui j’ai filé mon argent, mais quelle tendre étreinte, quel doux sourire me réconfortera le soir lorsque je rentrerais dans mon studio où la seule vie qui s’y trouve se résume à mon petit cœur qui bat au rythme de quelques airs de musique ?

Dur de faire le travail de son âme sœur et soi-même en même temps !!! Dur de se prêter soi-même de la force quand on faiblit … dur de s’affirmer son amour quand on doute de soi … et impossible même de donner de la tendresse à son corps sans entendre son âme crier sa solitude ! Il me faut me contenter d’entendre des voix qui ne me connaissent pas et ne m’aiment pas, me chanter via deux enceintes un amour à rêver pour demain …

Des amis ? Je ne suis pas très doué pour faire naître des amitiés mais je le suis vraiment pour les faire périr avant qu’elles ne s’épanouissent … faut croire que je n’ai pas trouvé encore d’ami véritable ! D’ailleurs je ne vois pas où je pourrais me faire un ami, dans mon studio, sans un miracle ! Mais bon c’est le seul endroit où je ne paye pas trop pour pouvoir respirer. Pour avoir des amis, il faut faire quelque chose qui puisse faire rencontrer des gens mais pour faire quelque chose il faut de l’argent et je n’en ai plus à force d’en dépenser pour m’occuper l’esprit dans les moments où il ne faut surtout pas qu’il vagabonde trop … et qu’on ne me dise pas « fallait y penser avant » ! Ca sonne un peu comme « il fallait y penser avant de penser ! » ; sauf qu’avant je n’avais pas encore rencontré quelqu’un qui me soit si proche que j’en aie le courage de lutter pour pouvoir trouver les autres … on me reprocherait presque de n’être qu’humain ! Quant à aller vers les autres, je laisse cette belle utopie aux charismatiques rodés aux conventions de « l’interaction » … la pluie et le beau temps et autres banalités n’ont jamais été ma tasse de thé ! Et si j’arrive avec mes quatre vérités, elles dérangent tellement les gens qu’on parvient à édifier à nous tous un formidable mur de gêne entre nous … si encore j’étais un de ces férus d’esthétique qui ont fait de la gêne leur ambassadrice, je pourrais m’en distraire mais l’idée que le seul public avide qui en naîtra puisse faire de ma gêne une galerie à petits fours, m’horrifie et me désole tellement que je préfère encore être seul ET isolé … je ne sers pas de petits fours et champagne à mes amis parce que je ne conçois pas de préparer mon amitié toute l’après-midi dans une cuisine ni de l’entretenir avec la sueur des vendangeurs … un peu simpliste comme vision mais je me comprend !

A propos d’entretenir ça me fait penser à internet : la première personne avec laquelle j’ai eu le plaisir d’échanger deux, trois réflexions avait mis comme condition à notre échange que je ne la trahisse pas sous peine de rupture immédiate ! Belle illustration d’attentes excessives qui ne sauraient laisser entrevoir aucune réelle amitié … la toile est si pleine de ces personnes blessées qui s’y sont engluées et redoutent par-dessus tout la trahison de leurs attentes frustrées … elles ont trouvé là un beau confessionnal pour se livrer et se cacher à la foi(s), avec un bouton « eject » pour les mettre hors de portée à l’instant voulu … ainsi je n’ai connu que de l’inachevé sur internet, dans le sens où je n’ai, bien souvent, jamais pu terminer une conversation, pu revoir la personne, reçu une réponse à mes mails, pu aller plus loin que l’éphémère … essentiellement de la frustration, frustration du corps, frustration de l’âme, voilà ce qu’il m’est resté de mes excursions webiennes ! On me dira que c’est encore une histoire d’attentes et que si je m’étais contenté de prendre la chose en elle-même sans en attendre autre chose, je n’en serais pas revenu frustré ! Eh bien moi je répond simplement : si internet est un instrument de communication et que je n’ai pas à en attendre qu’il réponde également à MON besoin de communication, quelle hypocrisie extraordinaire est-ce donc là ? J’ai bien le droit d’attendre des choses qu’elles soient ce qu’elles prétendent être non ? Et le fait même que je ne suis pas le seul à l’attendre, montre bien qu’il y a quelque part quelque chose qui le promettait …

La morale de l’histoire : le corps a ses raisons que la raison ignore et qu’à force d’ignorer effrontément elle finit par entendre dans les plaintes de l’âme que rien ne saurait tenir longtemps séparée du corps dans ses aspirations …     

Si seulement je pouvais prendre mon manteau maintenant et sortir pour aller dans un lieu où je pourrais discuter de tout et n’importe quoi tout mon soûl, le temps que je souhaiterais ! Même pas un lieu de discussion si l’on excepte ces cafés-philo figés et aseptisés … on peut même pas parler politique ! Et sur internet, on doit pouvoir en placer une entre deux conversations croisées, sans certitude que l’interlocuteur aura le temps de lire les deux phrases précipitées qu’on lui aura répondu ! 

Et paf … voilà que ma tristesse revient avec l’air de « Luke », « je me vais comme un gant » … la tristesse de l’inachevé, d’une plaie pansée que l’on ne reviendrait pas panser et qui finira par ressaigner tôt ou tard si elle ne cicatrise pas d’elle-même … cette impression que l’on me doit au moins une réponse ! On ne me répond jamais !!! Et la seule explication que je trouve à cela réside dans ces phrases nées dans un plat de petits pois, au Resto U :

« Tu ne crains pas ce que je dis mais ce que je pourrais dire …

Tu ne crains pas ce que je fais mais ce que je pourrais faire …

Tu ne crains pas ce que je suis mais ce que je pourrais être …

Et tu préfères craindre de te tromper à mon sujet que d’avoir ma réponse à ces craintes … »

Et moi, ce que je crains c’est que, par crainte, tu ne me confies plus tes craintes …

Je me demande toujours où se situe la frontière de l’irréparable pour les autres … il faut croire qu’ils la déplacent au gré de leur convenance, au nom d’une fallacieuse sécurité personnelle … et c’est toujours dans ma propriété qu’elle atterrit cette frontière au bout du compte : je finis par être tellement serré par toutes leurs frontières additionnées que si je fais un seul mouvement, j’ai outrepassé toutes ces frontières de conventions ridicules qu’ils m’ont imposé et je me retrouve au milieu de ma propriété dévastée … parce que ces comiques pratiquent la politique de la terre brûlée en plus ! Je me retrouve dans mes ruines à chercher une seule petite allée entre leurs frontières déplacées et hérissées de barbelés et canons, pour pouvoir me refaire ailleurs … mais les « amis » de naguère tirent à vue et ne me laissent même pas m’expliquer ! C’est trop tard, maintenant faut assumer et crever sur ton champ de ruines ! Ridicule ! On dirait des gosses qui ne connaissent que le tout ou rien et ont fait du caprice leur cheval de bataille … il ne me reste plus qu’à trouver une petite graine sous les cendres qui, plantée, donnera un arbre dont les branches s’élèveront assez haut pour que je puisse me hisser au-dessus de leurs bastions et héler ceux qui me sont semblables …mais avant tout débusquer les faux amis qui ne souhaitent qu’une chose dans la recherche qu’ils mènent à notre côté pour trouver la graine : une fois celle-ci trouvée, plantée et soignée, nous jeter de l’arbre pour être sûr d’en recueillir le maximum de fruits ! Mais ceux-là ne me tromperont pas, aussi bien intentionnés puissent-ils paraître (le pire c’est qu’ils croient parfois eux-même à leur bonne foi et finiront par rejeter la faute de notre chute sur nous !), car je sais que quelques-unes de mes paroles bien assaisonnées ne manqueront pas de les faire fuir devant eux-même …

Allez, le test est initialisé ! C’est dommage qu’on ne puisse pas aller se percher ensemble sur l’arbre et qu’il me faille y grimper seul avant de trouver ceux qui viendront m’y rejoindre sans conditions … mais comme je suis un humain avec ses besoins cruels, je sais que demain je souffrirais déjà des implications d’un tel test si le résultat est positif (négatif en sommeL). Et comble de l’ironie, je le regretterais amèrement !!! (ça commence déjà …).

Voilà un 5 mars bien rempli en écriture ! Il faudrait que je tienne un vrai journal en parallèle mais je n’aime pas laisser des traces de la réalité qui pourraient léser un jour par ailleurs … le subjectif est un jugement et un jugement rendu public, s’il est erroné, ne peut pas faire de bien !

Bon, je crois qu’il faut que je m’en tienne plus aux faits et que je spécule moins sur les choses ! Je finis par œuvrer contre moi-même et contre les autres … je me demande de quel droit je me permets de supposer et d’aller vérifier mes suppositions par des tests idiots et indignes … satané franchise !!! Je la demande des autres alors que je n’en fais même pas preuve moi-même … je n’ose pas tirer le lapin moi-même alors je tend ma carabine à l’autre qui sais pas s’en servir nécessairement et la plupart du temps j’essuie moi-même le tir et le lapin court toujours …

En plus maman me l’avait dit … on devrait toujours écouter les intuitions maternelles !

Et maintenant elle me dirait : vas au lit sinon tu vas encore être malade ! Je crois qu’elle a tout à fait raison donc je vais au dodo, méditer sur les faux-amours, les amitiés jouées et les belles graines plantées dans les ruines !  (fin au 06 mars 2003 à 01 :06)

End ? 12 :29

Voilà … je voulais mon test et j’en ai le résultat à présent ! Pas de réponse au final ! Et étant donné que je ne supporte pas qu’on me réponde par des silences, j’ai décidé de finir ce petit manège de pensées qui me faisait plus souffrir qu’il ne me faisait du bien (on ne tient pas les gens à bout de bras sans faiblir à force s’ils ne vous permettent pas de les prendre au creux de ceux-ci …). Une vraie malédiction !!! Ne suis-je pas fait comme les autres pour qu’ils ne me condescendent même pas les insultes, les reproches en réponse à mes mots ? Ils voudraient m’acculer au précipice qu’ils ne s’y prendraient pas autrement ! Et quand ils m’écoutent, on dirait qu’ils ne font que comprendre sur le moment pour l’oublier ensuite … je me surprends à devoir recommencer à chaque fois à zéro ! Un peu comme une rééducation qui durerait infiniment et serait chaque jour réinitialisée : de quoi déprimer tout médecin … 

C’est un peu le syndrome de ces groupes de musique que tout le monde écoute mais que personne n’entend … ce n’est que le jour où ils perdent quelque chose que les gens se rendent compte de ce qui leur manque et ce qu’ils auraient du préserver …

Ca me fait une belle jambe si je suis enfin entendu à titre posthume !!!

C’est curieux mais je me sens soulagé de m’être livré avec franchise : un poids de moins sur mes épaules ! J’ai bien peur qu’il ne soit passé simplement à un autre porteur mais j’aurais tout fait pour que ce ne soit pas le cas, tentant même de le soulager du sien (c’est peut-être là que j’ai pêché par excès de zèle !). J’ai posé mon poids à terre et ce n’est pas ma faute s’il est ramassé au lieu de servir d’exemple … on dirait presque qu’un fardeau à terre fait si négligé qu’il faut de suite lui trouver un autre propriétaire qui en serait presque volontaire si cela peut faire de lui un martyr ! Je tiens cependant à préciser que les martyrs aussi ne sont reconnus que post mortem et encore, pas toujours ! La plus vieille vocation du monde a pourtant encore de « beaux jours » devant soi …

Je ne ressens pas de regrets de l’avoir fait, seulement d’avoir du le faire … de toutes façons, un mail envoyé ne peut pas plus être récupéré qu’une lettre … alea jacta est ! Plus d’attentes, juste l’espoir que ce soit bien reçu ! Je préfère cet espoir que celui, douloureux (par l’incertitude de chaque instant qu’il engendre), d’avoir une réponse à mes besoins vitaux essentiels … je remets cet espoir à sa place, dans le long terme et je laisse la vie me surprendre au détour d’un chemin !

Il y a tout de même une chose qui m’intrigue : les coïncidences ! Comment se fait-il qu’il y en ait eu autant et de si troublantes ? Je serais tenté de dire qu’on les fabrique un peu pour embellir les rencontres et leur donner un caractère merveilleux si je n’avais pas eu affaire à des coïncidences un peu grosses à plusieurs reprises … la question reste ouverte et je veux bien concevoir un petit ange accroché à une étoile ou une autre si le fait de penser à lui me redonne un peu de courage … j’en fait quelque chose de très abstrait auquel j’évite de trop réfléchir (ce qui serait bien inutile par ailleurs) et que je pose en réponse aux a priori usuels de ceux qui croient à la non-croyance et sont bien hypocrites dans leur démarche … tant que je n’en restreint pas ma liberté par des devoirs imaginaires que j’aurais envers des puissances occultes qui nous gouverneraient (elles n’auraient qu’à se signaler si elles attendaient quelque chose !). J’essaie juste d’obéir aux valeurs et principes qui sont les plus proches de ma vision du monde et de mon bien-être dans celui-ci … et je sens très bien quand je m’en éloigne !

J’ai encore envie d’écrire après m’être tu si longtemps mais je n’ai plus d’inspiration dans la continuité de ce que j’ai dit avant ; vais donc me remettre à la lecture de Jacques Salomé, Le Courage d’Etre soi, très à propos et juste enthousiaste à souhait pour me redonner un peu de poil de la bête … je lis plus assez à force de traîner ma caboche devant un écran et à guetter des réponses qui ne viendront jamais … sur ce, BLACK OUT !!!! (Fin 13 :56 bien que j’ai fait des pauses à plusieurs reprises …).