STOP !!!!! Maintenant ça suffit ! Aujourd’hui, à cette heure j’ai décidé d’arracher ce masque qui me colle à la face comme une seconde peau, cette chair tuméfiée qui fait courir des mots confortables dans le sang qui afflue à mes tempes. Je ne serais jamais soumis au monde des apparences, je ne l’ai jamais considéré que comme un voile confortable à une longue construction de mon être pour cette passion qui brûle en son fond, cette flamme qui n’aspire qu’à se déverser pour illuminer une vie jusqu’à présent maintenue dans une grise monotonie ! Et ma face serait-elle mise à mal, à sang par ce pas vers l’extérieur, vers la vie, celle qui s’esquive tant lorsqu’on se contente de la courtiser sans jamais faire un pas à elle, je n’en souffrirais jamais autant que de ne pas l’avoir fait. Il m’a fallu connaître la solitude sans fond, des journées si vides de présence, de tendresse et d’attention que mon cœur en gémissait de souffrance, il m’a fallu endurer durant des années les moqueries au nom d’une norme, au nom d’une habitude ancrée si fortement dans le sein de la société, il m’a fallu ressentir si douloureusement la détresse, la solitude d’êtres proches acculés au ravin, prêtes à s’y précipiter, il m’a fallu endurer que jamais on ne m’ai pris dans ses bras, jamais adressé un amour … mais tout cela je l’ai avalé, les lèvres gercées par la froidure du quotidien, je l’ai macéré, les gencives déchirées, le sang à la bouche, le regard injecté de douleur … j’ai tout remis en cause, tout ! L’adolescence m’a enlevé la légèreté de l’enfance, la philosophie m’a enlevé tous mes a priori, toutes mes certitudes, m’a mis face à un monde où je n’avais plus que des doutes à concevoir sur chacun de ses éléments constituants. Mais si je suis resté, évidé, le regard perdu, la tête vide, sur le bord de l’abîme sans jamais y vouloir plonger c’est parce qu’au fond de mon âme, dans ses tréfonds obscurs, là où personne n’a jamais pu porter le fer, brûler la chair, j’ai gardé une foi inébranlable en une seule et unique chose : j’ai une inébranlable foi en la force de la vie !!!! Il m’a fallu longtemps pour me reconstruire des certitudes, emplir à nouveau mon quotidien, écarter les angoisses, les médisances, les doutes, les douleurs pour ne garder qu’une seule et unique obsession, passion à l’esprit : la volonté de m’épanouir pleinement, intensément et donner tout mon être à ceux qui m’entourent est là inscrite au fer rouge dans ma nature ! Je suis un être qui a choisi de dissimuler sa passion pour ne pas la laisser détruire tout ce qui en se construisait patiemment par ailleurs. Ici j’ai trouvé quelque chose d’extraordinaire et tellement rare : une conjonction de sensibilités offertes, ouvertes, légèrement aventureuses et incroyablement riches … mais comme partout l’apparence finit par dicter ses lois, l’habitude enchaîner les uns et les autres, la ferveur d’un instant retombe doucement, reste la tendresse, l’attention. La beauté d’une harmonie est dissipée peu à peu par la résignation de chacun à un « ordre des choses ». Chacun sent ce frisson, ressent l’intensité de moments extraordinaires, mais la banalité, le train-train raffermit son contrôle sur tous. Ici j’ai trouvé la sérénité pour faire le dernier travail sur moi-même : acquérir la certitude de la légitimité de mes rêves, de ma vision autre des choses. Chacun a ses chaînes et craint tellement de s’en affranchir, habitué qu’il est à voir son cœur immédiatement assailli par les affres de la déception, de la frustration, de l’inattention … mais c’est un ordre des choses auquel je ne me soumettrais jamais, parce que mes rêves ne gisent pas au pied d’une statue, d’un mémorial à la vie mais s’élancent à ses côtés … On m’a dit amoureux, mais je le suis de la féminité en général, comme je suis extrêmement sensible à l’amitié véritable (celle qui n’a pas besoin d’un concept pour se délimiter) ; je m’attache énormément à chaque être, chacun de ceux qui me sont proches d’une manière ou d’une autre m’importent mais je ne rentrerais jamais dans le petit jeu habituel des conventions. Je n’ai pas besoin d’un habit, d’un style, d’une culture pour affirmer ma nature, pour affirmer mon appartenance : j’appartiens à ce monde, à tous les styles de musique, à toutes les littératures, cultures … et en même temps je n’appartiens à aucun. Je suis moi, un être bien circonscrit, qui ne veut plus jamais faire de concessions à sa nature. Vous m’avez tous apporté beaucoup mais je ressens quelque chose qui évolue tôt ou tard vers la lassitude imperceptiblement … partout on se lasse, on est blasé, on a besoin de passer à autre chose, à une autre chanson, à une autre activité, à une autre préoccupation ; on en vient à négliger nos rêves d’éternel, à perdre la croyance dans toute pérennité de quoi que ce soit alors que notre monde semble être un chaos face auquel nous sommes impuissants à déterminer un point fixe de repère pour quoi que ce soit. Hier j’avais décidé de m’éloigner de mon blog pour ne pas me laisser aller à une habitude, pour ne pas habituer les autres à ma personne. Ce n’est pas de la prétention, c’est une manière de dire qu’ici je n’ai jamais considéré que c’était ma place mais seulement un point de transition où j’ai eu cette envie de gagner des sentiments d’éternité, donner un peu l’aperçu de mon rêve, contribuer à modifier imperceptiblement « l’ordre établi » des choses. Vous m’êtes extrêmement chers pour beaucoup d’entre vous mais l’essentiel de ma vie est au-dehors, à construire avec ceux qui auront ce même rêve d’éternité que moi. Je voulais vous dire que chacun de vous a enrichi mon cœur à sa manière, l’a amené à apporter quelque chose en plus à ses rêves, que pour chacun j’aurais le désir de rester là, près de lui mais ma présence est essentielle là où j’ai envie de construire quelque chose, c'est-à-dire autour de moi … je resterais cependant toujours près de vous, à un pas de vos vies, près à m’y précipiter si vos cœurs saignent, doutent ou encore pour partager vos joies :o), ça me tient particulièrement à cœur … Changer de vie ? Pourquoi pas … il serait temps non ? Quitter la plage pour la mer, voir ce qui se cache au-delà des flots déchaînés et menaçants de la vie …

Très très très sincèrement à vous