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Mea Culpa ?

Bon le voilà ce post à la longueur astronomique auquel le sommeil m'avait soustrait et que je tenais par dessus tout à rédiger ...

Je ne sais pas si je cherche à "me justifier", comme me l'a dit un de mes amis, par le choix que j'ai fait de m'éloigner de chez moi mais j'ai plutôt cette impression d'avoir choisi de m'affirmer véritablement pour la première fois de ma vie. Maintenant, j'ai parfois aussi ce sentiment que ma nature fait que mon affirmation se fera toujours mieux au travers des autres que par moi-même. Lâcheté ? Je ne crois pas, j'ai déjà su trouver du courage pour des choses essentielles; je pense plutôt qu'il y a des gens de premier plan et des gens de second et que j'ai toujours été hésitant et maladroit au premier, avisé et efficace au second. Mais quoi qu'il en soit premier ou second plan, c'est aussi et surtout la situation qui nous amène à nous positionner et non pas un calcul savant que même les plus talentueux à cet exercice, ont eu à subir des revers. Pour en revenir à mon choix qui a été très controversé parmi mes proches, j'ai envie d'exprimer ici ma vision des choses répondant à la leur afin de ne pas seulement m'affirmer, sans tenir compte de la critique de ceux qui me connaissent dans la vie.

En premier lieu il y a cet argument de la justification; justifier plusieurs années hasardeuses, justifier des errements et des revirements nombreux, justifier des dépenses pour des passe-temps inaptes à effacer véritablement la solitude, justifier un manque d'entrain pour la plupart de mes entreprises ... Mais je ne veux pas "justifier" ça, je n'agis pas pour effacer tout ça, je ne rend pas des comptes. J'ai toujours considéré ces années indécises comme nécessaires à mon dévellopement, à l'évolution de mes réflexions: entreprendre quoi que ce soit à ces moments d'indécision était voué à s'écrouler, appuyé ainsi sur ma faiblesse. J'agis non pas pour justifier un passé mais pour affirmer un présent qui ne lui correspond plus.

Ma famille comme mes ami m'ont repproché la soudaineté et la brutalité de mon action, se sont interrogés sur les autres possibilités qu'il y aurait eu pour moi de "parvenir à mes fins". D'une part je répond que l'idée ne m'est pas venur du jour au lendemain, que j'ai été bien loin d'une idée fixe et que j'ai pris la peine d'examiner les éventuelles alternatives. Moi-même je regrette le recours aux conflits et aux ruptures qui ne sont pour moi que des moyens de ne pas assumer une discussion (dans laquelle notre belle certitude se trouve souvent ébranlée). Mais il est faux de dire que je n'ai jamais tenté d'exprimer les choses comme je les ressens ... la plupart du temps ces longs mots explicatifs n'ont bouti qu'à me voir fermer la porte au nez avec le silence pour me répondre. Depuis je me suis dit qu'il était inattentif et indélicat de s'adresser aux gens avec des mots qu'ils ne pourront ou voudront pas recevoir (un jour quelq'un a dit à ma mère "tu ne peux pas écrire en français comme tu écris en allemand, c'est s'adresser à une culture avec une autre culture, ça ne sera pas interprété comme tu le penses"). J'ai donc choisi de m'affirmer non pas à ma manière mais selon celle qui me semblait la plus adéquate pour exprimer à autrui le fait que je me sentais prêt à entreprendre la construction de ma vie. Or il est extrêmement difficile de dire à quelqu'un "jai changé" sans qu'il ne te regarde, considère ton passé et te dise "oui, oui, c'est ça, on verra ça". On enferme facilement les autres dans la vision bien définir que l'on a d'eux. Or plus on a un chemin hasardeux, moins la confiance que les autres ont en nous est grande. Il me semble pourtnt que la confiance des proches est un ingrédient essentiel à nos entreprises futures. Le moyen qui m'a semblé le plus adéquat pour la reconquérir (ou la perdre pour longtemps peut-être) était de tenter, une fois dégagé de toutes ces dépendances, de reconstruire quelque chose avec ma seule volonté comme fondement. Maintenant, il y a effectivement une volonté de justification, mais vis à vis de moi-même et, pour ça aussi, je pense que l'extrême est le meilleur choix car le meilleur révélateur de notre volonté.

On m'a dit que je "fuyais pour ne pas assumer le dialogue ... c'est faux encore parce que le dialogue m'a été textuellement fermé au nez par un "on ne veux plus discuter" significatif. Et puis comment pourrait-on discuter quand c'est un acte qui est attendu ? J'ai donc agis ! Et je crois même que le terme de "fuite" est des plus inappropriés quand c'est aussi une volonté de m'affirmer qui m'a amené à faire mon choix. Je me suis acculé à une voie où je ne pourrais justement pas fuir devant mes responsabilités sans perdre toute foi en mes propres compétences, en ma propre valeur. Le fait qu'on m'ait dit que je "reviendrais ventre à terre chez mes parents quand je n'aurais plus de sous" montre bien à quel point il était nécessaire de restaurer cette confiance avant de commencer quoi que ce soit d'autre.

A plusieurs reprises j'ai également dit que j'aimerais orienter ma vie vers les autres, répondre un peu à l'egocentrisme ambiant, ce à quoi je me vois répondre l'éternel "penses d'abord à toi en ce monde" ou encore "tu le fais avant tout pour toi". J'ai suffisament pensé à moi pour avoir compris que MOI ça dépendait beaucoup de VOUS et que m'occuper de MOI sans VOUS contribuerait toujours à faire un MOI seul et aigri, constament frustré sur le long terme. Je me sens intègre quand je donne de moi aux autres parce que j'ai ce sentiment de répondre à l'argument du "cette société est pourrie et en y vivant tu y participes" ... je ne participe pas à la pourriture ! D'autres ajouterons sûrement "guérir c'est bien mais c'est prévenir qu'il faut", ce à quoi je répond que guérir une génération c'est prévenir un peu la blessure de la suivante : les théories quant à elles ne sont lues et défendues que par ceux qui le ventre plein ! On me dira peut-être aussi que verser une goutte d'eau pure dans un étang vaseux c'est rendre la goutte vaseuse et non l'étang pur. Mais l'étang n'est-il pas plus pur d'une goutte en attendant l'élaboration d'un hypothétique système de purification ? Ajouter une goutte n'enlève rien ni à moi, ni à l'autre a priori; alors, que je le fasse pour moi ou non, ça n'enlève rien à personne; tant que ce que je donne de moi n'est pas ressenti comme une perte, je ne conçois pas de ne pas le faire si, de plus, je m'enichirais également de la sorte. L'regocentrisme salvateur et protecteur dans un monde hostile et injuste me semble être, lui, un argument de justification. De quoi ? Je laisse à chacunn le soin de juger, je ne suis pas là pour montrer du doigt ou affirmer arbitrairement.

Maintenant au niveau du gain effectif qu'il y aurait pour moi dans le choix que j'ai fait ... on me dit "et tes études, tu veux finir ta vie à l'usine ?" ou "tu vas finir clochard, c'est ça que tu conçois comme la liberté ?" ou encore "tu crois vraiment que tu apportes quoi que ce soit à qui que ce soit en te défaisant de tout ou en errant sans but dans des rues ?". Premièrement, je ne suis pas un idéaliste inconséquent et prétentiteux (enfin je l'espère !) qui croit qu'avec des grandes idées et un pas loin de son passé, on refait une vie exemplaire ou je ne sais quoi de grandiose encore. Je me suis laissé une inscription en école d'infirmier en Février et je ne suis pas parti sans un sou en poche mais avec un compte suffisament garni pour me laisser une marge de manoeuvre. J'avoue que j'ai effectivement eu l'idée de véritablement me refaire à l'étranger mais j'ai vu aussi depuis où sont ceux qiu comptent pour moi ... en second lieu, je ne suis pas en train de faire ma "crise adolescente contestataire" à retardement et de rejeter en bloc la société pour choisir une vie d'amour, d'ai pur et d'eau fraîche. L'idée séduisante d'une marginalité auto-déterminnte et autogérée ne m'a pas convaincu et je n'ai pas cette intention, au nom d'une liberté de choix, de me faire distribuer un sandwich ou des nippes par le secours populaire ou encore de concevoir ma liberté avec un chien ou un cran d'arrêt comme garants de celle-ci. J'ai toujours pensé qu'il y a certaines réalités que l'on ne peut appréhender qu'en les vivant, j'ai voulu ressentir celle de ceux dont on dit beaucoup mais qu'on connaît peu. Et si, effectivement, des idées amibtieuses, idéalistes et farfelues me viennent fréquement, je prend à présent toujours soin (pour répondre au conseil d'un ami qui me préconisait de "ne jamais réagir à chaud et de relativiser") de laisser la réalité donner une bonne douche froide pour décondenser tout cxe fouillis et en tirer quelque chose de constructif et de raisonné. Et pour répondre ainsi à la dernière remarque selon laquelle mon choix actuel n'apporterait rienà personne, je peux dire sans hésitation que je pense, tout au contraire, que celui-ci était essentiel pour bien clarifier les choses qui, avec le temps, ont cette tendance à être consiédérées comme acquises et ajoutées au vaste potage de l'ambiguïté et du quiproquo. Qu'ainsi je n'apporte rien à la société que, pourtant, je ne suis souvent pas le dernier à montrer du doigt, est à la fois vrai et faux ... dans l'immédiat il est vrai qu'aucun de mes actes présents ne semble apporter quelque chose de constructif à ceux qu'à l'heure actuelle je pourrais aider davantage dans un engagement parallèle à une vie étudiante. Je pense cependant qu'il y a un moment où on doit faire table rase de ses a priori, de ses prétentions et revendications pour prendre le recul nécessaire à une vision objective des choses ... or c'est chose difficile lorsque l'on se trouve impliqué dans un quotidien empli d'obligations, défragmenté en une infinité de "choses à faire". Or là je me suis retrouvé dans les rues de villes inconnues et sans échéances, repères horaires à respecter, sans non plus toutes ces "occupations" et loisirs qui emplissent subtilement les journées. Il ne me reste alors qu'à observer une société qui évolue devant moi et dont je ne suis, pour une fois, plus l'acteur frénétique, le "busy man". Et c'est à ce moment où notre implication est très faible dans tout ce remue-ménage qu'on accède à une vision objective des choes et des gens et qu'on a les pensées suffisament détâchées pour penser sur soi. ertains choisissent la retraite spirituelle dans un temple bouddhiste isolé, moi j'avais ce besoin de garder l'objet de mes réflexions sous les yeux afin de repenser ma position par rapport à lui. Avant d'apporter quelque chose à autrui, il est, à mon avis, important de bien saisir ce que nous sommes et ce que nous pouvons apporter. Trop souvent, dans un élan de charité, on revendique un bien au nom des autres que, d'une part on ne pourra pas lui offrir et que, par ailleurs, on arbitrairement décidé pour lui. Observer les gens, vivre une nuit avec les SDF ne leur apporte effectivement rien mais m'apprend beaucoup à moi sur la manière de répondre à ceux-ci. Etre aide social ou SDF ne vous offre pas les mêmes confidences et connaisances d'un SDF ... l'un tente de répondre à la misère, l'utre la partage. Je crois que pour répondre aux gens, il faut partager quelque chose avec eux, ne pas seulement créer une relation de don mais aussi de recevoir. Sinon se crée cette impression de dépendance chez celui à qui l'on donne mais auquel on ne montre pas la voie pour donner à son tour de soi et regagner ainsi de la dignité. Je ne veux pas entreprendre quoi que ce soit avant d'avoir ce sentiment d'avoir pris le tmps de comprendre et partager quelque choe avec les autres. Partager le sentiment d'une injustice ne suffit pas à se rejoindre sur une action à son encontre, encore faut-il, non pas vivre l'injustice (il ne faut pas exagérer non plus) mais s'asseoir près d'elle et prendre le temps de bien l'observer et la comprendre pour savoir lui répondre précisément.

Dernier point, la crainte qu'on formule d'une "rupture" de ma part avec ceux qui "font mon passé". Je dois dire que mes propres mots n'ont rien fait pour le démentir mais, qu'on me croit ou non, je sais depuis toujours que je suis incapable de "rompre" véritablement avec qui ou quoi que ce soit. Mais comme je l'ai dit précedemment, il était important que ce soit ressenti ainsi afin que chacun sorte de l'ambiguïté et prenne véritablement position, que je sache qui est qui. A présent que j'ai constaté les réactions des uns et des autres, je sais sur qui je peux compter et sur qui non. C'est une façon peut-être un peu autoritaire de faire mais je tiens à savoir sur qul fondment je peux établir ma vie future dans laquelle j'aurais certainement besoin de ce soutient. Pour finir et répondre au reproche de "l'hypocrisie" dont je ferais preuve pour "parvenir à mes fins" , je crois que le plus adéquat est de répondre "là où ce que un omme considèr comme juste n'est pas entendu ni compris, il convient de le voiler derrière un mensonge" : l'important ne sera pas pas ce qu'on pensera de nous a posteriori mais ce qui aura effectivement été ccompli par ce biais; dissimuler l'essentiel que l'autre ne veut pas entendre dans des mots certe vides mais qu'il lui est agréable d'entendre ...

Voilà j'ai fini ce long exposé introspectif ... je n'ajouterais qu'une chose : faire tomber son masque apprend beaucoup de choses sur ceux des autres et sur le voile que chacun maintient encore derrière celuici lorsqu'on ôte noblement celui-ci pour faire contempler celui-là en-dessous duquel se devine le visage. Je pense avoir dit tout ce j'avais envie de direet à présent, comme dit dans le post précédent, je reprend ma place auprès des autres car je n'ai pas le besoin de m'affirmer davantage ... non pas que je m'en retourne hez moi mais plutôt qu'à présent je construis ce qui m'importe en toute discrétion et que ce j'exprimerais sera, soit adressé aux autres, soit l'expression métaphoriqu de la manière dont je ressens le monde (la métaphore est comme la fable, elle échappe à la ritique car chacun en tire ce qui lui importe sans devoir se justifier).

Sincèrement votre

Songe

Prose de Songe, le Dimanche 21 Septembre 2003, 15:42 dans la rubrique "Journal Fragmentaire ...".
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Commentaires :

Shadedly
30-09-03 à 12:50

Quel bonheur...

Ah quel bonheur de te revoir mon Songe...

Je venais par hasard, visionner ton blog en me demandant si peut-être tu aurais poster...

Et je suis bien surprise de voir que j'ai effectivement loupé quelques uns de tes épisodes...

Alors je tombe sur ce poste d'un longueur interminable, qui me donne envie de le dire puisqu'en effet je me demande quelle mouche aurait piqué mon Songe pour qu'il prenne du temps à écrire un si long monologue...Alors je décide de m'armer de courage et je lis! Et je dis "qu'est ce que tu songes..." je n'apporterais pas vraiment de commentaire en rapport avec ce poste parce que j'estime qu'il s'agit d'un petite part de ton intimité et qu'à part le fait que j'ai eu un certain droit de regard sur ce poste, il ne me convient d'en mettre des tartines... En revanche je suis certaine d'aimer les autres autant que toi, je pense qu'il est souvent plus facile de se battre pour les autres que pour soi-même parce qu'il est plus commode de cerner les autres, et que ce sont eux qui t'apprennent de toi...

Tu m'as manqué mon Songe! bzou"x


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Shadedly
30-09-03 à 12:51

arf

Je sais pas ce que j'ai fais avec les couleurs mais ca l'fait pas!

:p


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Songe
01-10-03 à 11:30

Re: Quel bonheur...

Hello ma chère Shadedly :o) !

Je suis touché de trouver ces mots sous le post qu'il m'importait de publier ... certes c'est une part de mon intimité mais qui concerne mon rapport aux autres et, comme tu le dis, ceux-ci occupant la place essentielle dans ma vie, il me tient à coeur de clarifier la relation qui me lie à eux.

Il est surtout plus facile de trouver un sens à sa vie en en donnant à celle des autres je crois ... facilité ou non, ce n'est pas en m'exprimant moi que j'existe le plus mais en exprimant les autres. J'apprend à éclipser ma nature pour mettre celle des autres en valeur :o)

Je suis vraiment heureux que tu sois là Shadedly, c'est une présence chaleureuse que tu apportes en ces lieux !

Grosses bises à toi aussi (et je ne suis jamais loin si tu souhaites t'attarder chez un voisin de blog) :o) !!!!


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Shadedly
02-10-03 à 18:37

Re: Re: Quel bonheur...

mmmmm quel voisin?....

bzoux


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