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Réflexion sur la distance ...

Réflexion sur la distance (le 07/10/03)

 

Oui, vous avez bien lu le titre ... il s'agit bien ici pour mes méninges en ébullition de se décharger de leur contenu dans ce modeste post !

Comme souvent ces réflexions auront pris naissance dans le fond d'une assiette, entre les dents d'une fourchette; en effet, il n'y a pas meilleur moment pour susciter mon activité cérébrale que celui où je me soumet, en solitaire, à la satisfaction de mes besoins alimentaires quotidiens. C'est un de ces moments où je ressens toujours intensément le décalage qu'il y a entre le moi qui ingurgite paisiblement ces aliments et le moi qui digère simultanément et tumultueusement la recette d'un quotidien riche en enseignements et en constats ...

De quoi est-ce parti ?  Quelques lectures de blogs, une discussion et voilà que la mécanique irrépressible d'analyse s'est mise en marche pour provoquer au final ce mouvement frénétique de mes doigts sur le clavier ... une réflexion sur la distance !

Quelle distance ? Celle qui semble être ce médiateur invisible et néanmoins omniprésent dans les relations humaines ... comment ne pas, effectivement, sentir cette distance qu'il y a entre nous et l'autre lorsqu'on se retrouve à manger "seul" au milieu de 625 personnes (capacité prétendue du RestoU). Je mange "seul" au coude à coude ! Consternant ...

"Tendresse", "sexualité", "Amour", "manque", "mère-père-enfant", "amant", "ami" ... que de mots qui fleurissent sur les blogs ... que de mots pour exprimer ce fil invisible qui se tend entre les êtres, cette distance virtuelle qui, pourtant, prend plus de place dans tous nos sens que cette distance physique à laquelle ils sont constament confrontés. Des mots qui imprimés dans notre âme au fer rouge, forgent la lame qui nous sert en chaque instant à découper le quotidien en fines analyses; des fines analyses dont la saveur et le goût de chacun fera le festin où la famine de nos sentiments. Les uns défilent patiemment leur pelotte, les autres "tirent sur la corde", d'autres encore se trouvent immobilisés entre deux fils qu'ils craignent de rompre en faisant un geste, d'autres encore s'emmêlent dans les fils, les croisent, les décroisent en toute inconséquence tandis que leurs voisins étudient scrupuleusement chaque mouvement, jouent avec les fils comme s'il s'agissait d'animer des marionnettes ... tous sentent ces fils plus intensément que l'espace qui les contient ! Mais combien prennent la mesure des caractéristiques de ces fils plutôt que de prendre celle de la conséquence d'un mouvement ?

En bref, à quel point est-on préoccupé à mesurer constament cette distance entre nous et les autres et à quel point prend-on conscience de la nature de cette distance ? J'ai mon clavier au bout des doigts, les mots naissent, le lien s'établit, la distance s'abolit entre moi et l'autre dans ce moment où mon esprit est lié au sien ... mais mon corps me dit qu'il a faim, me dit qu'il a froid, me dit qu'il isolé qu'aussitôt je prend la mesure d'une autre distance : la distance physique qu'il y a entre moi et les autres ... deux distances tellement liées et pourtant tellement dissociées ! "Je me sens proche d'une personne et mon corps s'en sent si loin", "mon corps est proche de celui de l'autre, et pourtant je me sens si loin de lui" ... les uns trompent la distance affective par la proximité physique, les autres sentent intensément la proximité affective en prenant conscience de l'éloignement physique ! Les premiers trompent l'appel de l'âme par le plaisir momentané du corps, les autres trompent l'appel du corps par l'intellectualisation, le labeur ... mais les uns comme les autres sentent la cruauté de l'appel lorsque tombe le voile d'un instant d'illusion fabriquée. Or s'il est de fidèles parmi les fidèles dans ces cas-là ce sont bien l'ennui, la lassitude, la nostalgie, la souffrance, l'angoisse et la désillusion  : ils sont les compagnons de nos heures creuses, de l'isolement et la solitude. L'isolement qui voit deux êtres si proches et pourtant tellement éloignés trouve son exutoire dans une surcharge de labeur, dans un agenda en overdose; la solitude qui voit un être pris dans un manque affectif profond, engendre quant à lui cette mascarade d'un plaisir fabriqué sur mesure, recherché jusque dans les extrêmités de l'imagination.

Je crois que la plénitude provient de l'abolition des deux distances, la sérénité d'une abstraction d'une des deux ... quel bien-être, quel bonheur sont plus grands que celui d'une proximité tant physique qu'affective et spirituelle ? Tenir contre soi la personne qui répond pleinement à notre besoin affectif et à notre disposition intellectuelle ...

Ceux qui ont appris à ne pas trouver dans l'excès la réponse à leur manque profond, y répondront par le dénuement ... au terme d'un long travail ils parviendront à accepter le manque physique en puisant la sérénité dans le don qu'ils feront de leur richesse affective et spirituelle, ou accepter le manque affectif par le dévouement absolu à une cause qui justifie ce sacrifice ... on trouve beaucoup de ces attitudes chez les réligieux qui, bien souvent, font voeux de chasteté et de dépouillement. Je pense que c'est principalement une discipline personnelle qui permet de parvenir à la sérénité au travers de ces attitudes : un renoncement raisonné, maintenu par la volonté ...

Je crois que la volonté est la clef de notre existence ... quand, on dit "c'est sourire qui rend heureux", je sens comme une vérité profonde et propre à l'existence de chacun : ce pouvoir que l'on a sur notre vision des choses ! Si on prend un amnésique on se rend très bien compte que cet homme là n'a plus rien de commun dans sa relation aux autres avec celui qu'il était avant ... on sent donc bien à quel point on construit cette relation qu'on a aux autres et comme notre dépendance à ces relations conditionne nos humeurs ... ma relation avec untel m'amène à appliquer les jugements que j'applique à celle-ci à tous types de relations similaires.

En bref, je crois que l'habitude que l'on a de tout définir selon des concepts établis, selon nos a priori, nous amène également à construire totalement notre vision de la vie ... quand B. Werber dit dans "les fourmis" qu'on ne peut faire 4 triangles avec 6 allumettes qu'en "apprenant à voir autrement", je vois à quel point, si je prend la peine de repenser chaque concept du quotidien en regardant à quel point il est dépendant de ce que j'ai vécu, ma vision s'en retrouvera complètement modifiée et je rpendrais conscience que certains blocages de mon attitude, de mon comportement, ne proviennent que de ma volonté de correspondre à telle ou telle définition.

Je finirais en reprenant une comparaison d'un philosophe grec : l'âme est dans le corps comme le pilote dans son navire ... imaginez le navire sans pilote et vous aurez une coque qui ne trouve pas son équilibre et qui est ballotée de droite à gauche, l'inverse donnera un pilote qui se sentira impuissant et finira par se noyer de ne pas pouvoir se livrer à sa fonction ... pourtant on n'a pas toujours cette possibilité de se sentir bon pilote dans un bon navire ! Sans doute faut-il apprendre à voir autrement et trouver ces compromis qui prennent leur place entre les extrêmes si chers aux hommes ... fabriquer et entretenir des distances fait parfois plus de tort que de prendre le risque de les abolir !

Pourquoi cette réflexion un peu dense ? Parce qu'au fond j'avais envie de dire ici que moi aussi j'ai mes distances que je ne conserve que parce que j'ai cette envie de les abolir avec vous ... ma distance physique est compensée par une volonté de dépense affective (je suis conscient qu'en conséquence je suis infiniment vulnérable au refus de recevoir), quant à la distance affective, si elle demeure encore assez grande des fois, j'essaie de donner toute sa place à celle que j'abolit plutôt que de souffrir celle qui demeure :o) ... maintenant, qui est ce "vous" que j'aime utiliser souvent dans mes posts ? Je laisse à chacun la liberté de se sentir concerné ou non et de se positionner en conséquence par rapport à ce choix : la chose que je suis parvenu à construire et dont je suis le plus fier est ma patience ...

Prose de Songe, le Mardi 7 Octobre 2003, 15:50 dans la rubrique "Journal Fragmentaire ...".
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Commentaires :

Shadedly
07-10-03 à 19:02

Et beh

Ah oh toi que mon Songe vienne....si seulement tu pouvais avoir des réflexions plus rapides...tu REFLEXIONNES beaucoup trop!!

Voila pour ce comm' maintenant je suis motivée je vais tout lire d'un trait c'est parti!

bzoux ;)


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Shadedly
07-10-03 à 19:20

Fini!

Après avoir eu les yeux qui piquent, le front qui sue devant cet incontestable grande leçon d'humanité je me décide à rétorquer!

Petit 1) haha

Petit 2) Personnellement les mots "tendresse, amour" et autres thèses du même genre ne font pas partie de mon vocabulaure... Les mots fafatrain et chiot se font beaucoup plus ressentir!

D'autre part il est bien evident que ce n'est pas en racontant mes dernières prouesses aux gogues que je vais laisser l'opportunité aux gens de me connaître et j'en suis consciente.

Mais qu'atends-tu des gens? de les connaître? d'apprendre à les connaître derrière un écran? Qu'elle est cette distance qui t'affole?

mmmm il faudrait que tu m'expliques tout ça, ce poste est long certes, mais ce que tu ressens n'est pas assez explicite....Il me faudrait plus de précisions

Je te bzou"x SoNge


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Songe
08-10-03 à 13:17

Re: Fini!

Mmmmmhh ... quelle intransigeance ;o) !

Je tiens, par respect pour ces yeux qui se seront soumis à cette tâche ingrate de parcourir mes réflexions dans leur entier, à faire l'immense effort de répondre brièvement et avec concision ;-)

Commençons par le commencement :

1) "Grande leçon d'humanité" ? A vrai dire quand j'écris de façon aussi dense c'est par un besoin pressant de me libérer du surplus, dans un jet incontrôlé et indifférent de ce qui l'entoure ... j'appellerais le résultat une "flaque de pensées" ! D'habitude je réserve ce genre de réflexion à mon pauvre cahier ...

2) Je comprend parfaitement ce que tu veux dire mais bon ... si je n'utilise même plus le vocabulaire usuel, je ne vois pas très ce qui resterait de compréhensible dans ce que j'écris ...

Les gens préfèrent souvent adorer tes prouesses que de tout simplement apprécier ton intégrité ... ce ne sont pas les modèles de bien-être qui touchent des cachets de plusieurs millions et qui font la joie des feuilles de chou il me semble !

Ce que j'attend des gens ? Good question ... c'est là qu'il s'agit de ne pas esquiver la question avec une semi-hypocrisie du genre "je n'attend rien des gens" ! Parfois je m'attend à les trouver plus généreux qu'ils ne le sont mais c'est un réflexe que je réprime rapidement ... généralement j'attend simplement qu'ils me donnent un minimum de ce que mon affectivité a besoin pour garder sa sérénité, mais bon j'ai appris à bouffer en moi-même le vide que crée la désillusion : un travail de quelques jours et le baromètre remonte ...

Si j'attend de les connaître ? En fait j'attend de connaître ceux qui partagent avec moi une partie de ma vision de la vie et des choses parce que je sais que seule cette présence non loin de moi donne assez de sens à ce que j'entreprend ... la solitude ne trouve généralement pas assez de ressources pour engendrer quoi que ce soit de constructif ! La distance qui m'affole est celle que je trouve souvent en réponse à mon ouverture : je m'ouvre, ça déplaît, ça inquiète ou ça intimide et on se ferme et s'éloigne par prudence ...

Je ne suis explicite que quand je sais que je ne trouverais pas un silence pour me répondre ... ma véritable hantise est ce silence qui ne signifie rien et qui ne m'est absolument pas familier ni compréhensible ! Et si je prend toujours le temps de me livrer à de longues explications c'est pour ne jamais laisser autrui se débattre avec ce genre de silences insignifiants ...

Je pourrais choisir de m'ouvrir ici mais, derrière un écran, comme tu le dis, je ne suis pas sûr d'en voir le sens ... je ne m'ouvre pleinement qu'à ceux qui franchissent mon seuil à coeur ouvert ...

Bisoux à toi Shadedly :-) !

Songe


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pherine1
07-10-03 à 21:56

Ce que j'aime chez toi

C'est que tu me pousses à réfléchir et à me poser les bonnes questions.
Cette distance physique permet justement ici de développer plus profondément notre moi : sans honte, sans cet inconscient face aux autres (physiques) qui nous pousse sûrement à donner l'image que l'on souhaite donner. Peur de décevoir, peur de l'échec dans les relations, peur du jugement (certains diront non mais au plus profond d'eux même???, peur de décevoir, de faire du mal... La vie en société nous amène à nous comporter d'une certaine façon. "Les fils" nous relient plus ou moins aux autres. Oui, je me sens plus proche des gens ici que de "mes collègues" (bien grand mot) du bureau d'en face. Une distance affective bien plus grande nous sépare (des collègues)... Mais peut-être nous sentons nous rassurés par la distance physique (qui limite les risques de confrontation) pour nous épanouir alors dans cette relation affective que les uns et les autres entretiennent sur le net. On est plus entreprenant, moins timides, plus NOUS en tapant sur le clavier... Le rapprochement physique ne détruirait il alors pas ce lien créé??? Enfin chais pas.

Ceci dit je n'étais pas venue pour ça juste pour déposer ces quelques lignes que je lisais et que je voulais laisser à songe :
"La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, (SONGE?)
Et vous aurez vécu, si vous avez aimé."
Amour=rêve
Songe est un amour?

Phérine

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Inconnu
08-10-03 à 13:35

Re: Ce que j'aime chez toi

Bonjour Phérine :-) !

Je suis heureux que mes mots désordonnés et un peu lourds puissent t'apporter des pistes de réflexions ...

Je suis d'accord avec toi, l'isolement physique associé à la solitude qui en découle a été mon enseignant le plus érudit de la vie. La distance sociale qui nous donne une apparence, une fonction, une appartenance sociales sont bien, à mon avis, des sécurités pour notre intérieur, notre individualité ... j'ai pu constater comme le fait de quitter toute appartenance, position et fonction sociale pouvait nous rendre invisible à la société où ce sont les signes de reconnaissance qui te font exister au regard de l'autre (physique). Mais, quelque part, ce qui me dérange dans ça c'est que si on ne se reconnaît dans aucune de ces images sociales, comment exprimer ce qui repose dans notre for intérieur, ce qui fait notre intellect et notre affectivité ? C'est évident que internet m'a permis d'exprimer avant tout ce qui est fondamentalement moi alors qu'au quotidien je ne peux pas exprimer mon intégrité, par respect pour la distance prudente des autres et par précaution au su de ma propre vulnérabilité ... mais je n'aime pas dissocier ces deux aspects de mon existence parce que je sens que l'une souffre inévitablement à terme de ne pas avoir de réalité physique et l'autre de ne pas pouvoir exprimer dans la réalité son identité virtuelle ...

Si le rapprochement physique détruit ce lien ? Je peux t'assurer que j'ai vécu les deux cas, l'un où effectivement il n'est resté que très peu d'une proximité virtuelle et le deuxième où je peux dire qu'il reste une proximité spirituelle forte ... après je crois que l'affectivité, elle, est toujours en décalage et doit toujours s'adapter à la rencontre physique. Personnellement je pense qu'il est important de ne pas dissocier relations virtuelles et physiques indéfiniment, ce n'est jamais assez enrichissant pour répondre à nos besoins je crois ...

C'est une belle phrase que tu m'offres ... je ne sais si le Songe est amour mais sa vie est sommeil où son amour est rêve certainement ... maintenant une intuition m'a fait rajouter "éphémère" derrière "songe", est-ce le sommeil qui est éphémère ou le rêve, je crois que ma vie seule connaît la réponse :o)

Grosses bises à toi :o)

Songe


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pherine1
08-10-03 à 21:29

Re: Re: Ce que j'aime chez toi

Songe, sommeil, vie, amour ... tout est et sera éphémère sur cette terre...

Phérine

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oanga
13-10-03 à 20:58

distances????

grand not que celui la.... distance, est-ce les kilometres qui font la distance ou ce qe tu sens dedans? dans un cas comme dans l'autre cette distance se fait sentir différement... pour moi da distance en kilometres compte seulement en Italie... peut etre parce que ici je suis moi meme et que les gens je les sens proche de moi... la distance du dedans je la sens en Blegique... avec ces moments ou tu voudrais appeler, prendre un train mais tu ne peux pas, tu as d'autres engagements... et cette distance la est bien pure que celle des kilometres.... c'est celle qui te ronge, celle qui te fais mal et qui en meme temps te laisse un arrere gout de sucre... de tendresse ou d'amour... DISTANCE.... la distance tu la sens quand les personnes que tu aimes ne te parlent pas, ne te repondent plus... la elle fait mal... parce que tu sais que des pays te separent de cette personne... la la distance compte... mais si on regarde le monde on s'apercoit que celui-ci devient de plus en plus petit, 35 euro aller retour pour 1500km!
mot ambigu qui a plusieurs signification...

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