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Mots d'un instant ?

 

Les Mots

 

 

 

 

A quoi bon ces mots que je jette sur le papier froissé, ces mots de passion, d’amertume et d’incertitude lorsqu’ils demeurent invisibles à ceux qu’ils quêtent vainement ?

 

A quoi bon ces mots qui hurlent en silence lorsque seul l’écho lointain du souvenir leur répond ?

 

A quoi bon ces mots qui ne font qu’entretenir les maux par le cruel aveu qu’ils arrachent sans fard ni ambages au papier ?

 

A quoi bon ces mots que nul ne dit ni ne vit plus ?

 

A quoi bon des mots qui s’épanouissent tels des chrysanthèmes enracinées sur le tombeau de le jeune suicidée lorsque la mort qui les entoure de son voile de tristesse et son cortège d’ombres les cache à l’œil luisant de l’aimant ?

 

A quoi bon des mots qui devinent ce que nul ne veut révéler ?

 

A quoi bon des mots qui brisent la plume et répandent l’écume d’une encre d’amertume ?

 

A quoi bon des mots qui font vivre la mort dans l’âme ?

Prose de Songe, le Dimanche 3 Août 2003, 20:17 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Commentaires :

BarJaC
03-08-03 à 23:03

Pourquoi des types comme Hugo, Zola, Balzac ont-ils passe leur vie entiere a les aligner, les melanger, les entrecroiser, ces mots, voila un mystere. Ecrit-on pour soi ou pour les autres ? Ecrit-on pour son temps ou pour le temps a venir ? Ecrit-on pour exorciser les douleurs, ou au contraire pour les maintenir en vie ? Ecrit-on pour partager, ou pour exprimer qu'on ne le pourra jamais ? L'acte d'ecrire - cette partie des mots qu'on couche sur le papier - recele bien des mysteres, des pourquoi pas toujours explicables, des raisons qui nous echappent parfois meme a nous ecrivains. Sans doute y a-t-il un monde, une vie, dans les mots, un monde que l'on batit, et ou l'on vit GRACE aux mots. Un monde qui n'est pas moins reel ni moins vaste que ne l'est celui dans lequel notre corps evolue, mais qui, a la difference de lui, continue a vivre, enferme dans le papier, bien longtemps apres que le corps soit mort. D'une certaine maniere, il est un monde ou l'on peut encore rire avec Rabelais, nous plaindre avec Rousseau, reflechir avec Pascal, exister avec St Exupery, et aimer avec Camus. Et si les mots etaient justement cette source d'eternite que tant d'hommes ont vainement cherche a travers les ages ?

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Songe
04-08-03 à 00:19

Re:

Je crois que que les mots sont ces ambassadeurs pour nos consciences ... plus la conscience d'un monde est aigüe plus ces mots trouvent de richesse et de diversité; celui qui voit sa conscience confronté à un monde d'une complexité infinie cherchera une infinité de mots de façons de l'exprimer ... plus la conscience de ce monde gagne en sérénité, s'ordonne, plus il me semble que les mots deviennent pratiques. Avant, dans le doute et l'incertitude, on cherchait à faire avouer quelque chose aux mots ou à arracher par les mots une vérité de la bouche d'autrui et après, lorsque l'on saisit qu'il n'y a pas de vérité qui nous soit extérieure mais une vérité que l'on se donne, l'acte détrône le mot et le mot se contente d'agir. Je n'ai repris l'écriture que récemment mais plus comme un acte que comme un témoin discret de mes interrogations (écrire sur un blog est un acte en tant que le choix a été de fait de faire un pas vers autrui). Le monde qui s'enferme dans le papier est un témoin pour tous ceux qui cherchent l'impulsion comme le ferait le danseur ... le monde de papier est une richesse qu'il ne nous faudra plus chercher par nous-même dans de longues et douloureuses périodes d'incertitudes mais je crois que c'est surtout la fondation qu'il faut à l'édifice de demain pour ne pas s'établir sur un sol meuble :) ... celui qui vit avec le papier d'hier et n'entretient que l'encre de celui-ci ne donnera rien de plus à la vie du lendemain ... les mots sont sources déternité en ce qu'ils abreuveront toujours les âges qu'ils traversent je crois ...

 


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Vendredi
05-08-03 à 07:34

Cher Songe,

Tu as écrit « A quoi bon ces mots que je jette sur le papier froissé, ces mots de passion, d’amertume et d’incertitude, lorsqu’ils demeurent invisibles à ceux qu’ils quêtent vainement ? »

En lisant ces lignes, j’ai tout de suite pensé à un texte, extrait du Manuel du Guerrier de la Lumière, de Paulo Coelho, que j’ai lu il y a longtemps, :

Ses amis demandent au guerrier de la lumière d’où lui vient son énergie. « De l’ennemi caché », dit-il. Ses amis lui demandent qui est cet ennemi. Le guerrier répond : « quelqu’un que nous ne pouvons pas punir. »

Ce peut être un gamin qui l’a battu lors d’une bagarre durant son enfance, la petite amie qui l’a quitté lorsqu’il avait onze ans, le professeur qui le traitait d’imbécile. Quand il est las, le guerrier se rappelle qu’il n’a pas encore eu l’occasion de prouver son courage.

Il ne pense pas à la vengeance, parce que l’ennemi caché ne fait plus partie de son histoire. Il pense seulement à accroître son habileté, pour que ses exploits fassent le tour du monde et parviennent aux oreilles de celui qui l’a blessé autrefois.

La douleur d’hier s’est transformée en force d’aujourd’hui.

Il faut du temps et du courage à chacun d’entre nous, je ne t’apprends rien.

Le doute fait partie du chemin, tu le sais aussi.

Continue d’écrire !

Bises !


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Songe
05-08-03 à 09:48

Re:

Hello !!!

J'aime beaucoup ton exemple qui montre que l'ennemi est généralement enfoui en nous, qu'il est moins un obstacle qui nous fait face qu'un obstacle auquel notre esprit fait face ... nous construisons notre ennemi, lui donnons consistance bien souvent; je dis bien souvent car il y a bien sûr toujours de ces ennemis avérés présents dans notre quotidien bien que j'ai tout de même tendance à me dire que la notion d'ennemi est extrême et subjective, qu'elle fait d'un ensemble de comportements, de jugements, de préjugé, un tout désigné sous le mot "ennemi".

C'est comme à la guerre, notre ennemi n'est jamais notre ennemi que par la position qu'il occupe vis à vis de la notre mais qu'a-t-il souvent contre nous au fond ? Nous pouvons choisir qu'il est l'ennemi et tirer ou bien nous dire qu'il n'y a ici que deux hommes ignorants l'un de l'autre et choisir de repartir l'un et l'autre (c'est l'ennemi que l'on construit, celui qui tirera si l'on ne le fait pas qui nous fait tirer; on construit ses ennemis).

Le doute est un espace qui ne doit pas nous vider de nos certitudes mais nous servir à toujours remettre en cause nos préjugés et ainsi nous permettre d'éclairer le chemin sur lequel nous cheminons ... écrire me détâche de mes préjugés, te lire éclaire mon chemin :)

Merci

Gorsses bises aussi :) !!!!


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Vendredi
05-08-03 à 18:31

Re: Re:

Oh ! Comme c'est gentil !

Je compte sur toi aussi pour éclairer mon chemin lorsque la nuit arrivera, et que je prendrait les branches d'arbres pour des monstres !

A très bientôt !


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