Je ne pouvais pas rester sur des mots aussi écorchés, le spectacle d'une désolation alors que j'ai toujours, jusqu'à présent, laissé flotter le pavillon de la détermination au-dessus des phrases de ce blog.

Des mots ... autant en quelques jours, des mots forts, des mots doux, des mots chaleureux, des mots souriants, des mots las, des mots souffrants ... des mots touchés par la grâce de l'émotion, transcendés, transportés par le souffle de la vie qui s'accroche aux dédales de nos âmes pour en tirer des mélodies tour à tour enjouées, tourmentées ...

Ce matin j'ai senti que je ne pourrais pas me lever, que je ne pourrais pas avoir comme décors pour le défilé de toutes ces pensées, un rayon de supermarché, des pots de condiemnts. Tout ça devait s'extraire le temps d'une journée du train-train épuisant de l routine ... et pour une fois c'est le jour qui m'a accueilli au réveil, la douceur de la lumière, plutôt que le voile pesant d'une fatigue nocturne.

Intuition ou non, c'est la "Cité des anges" qui a été l'objet de mon choix pour emplir les premières heures de m journée. Je crois que rares sont les films qui m'ont autant touché, rares sont les visages, les personnages qui ont reflêté avec tant d'intensité mon sentiment du moment. Je sais pourquoi j'ai ouvert mon blog, je sais pourquoi aujourd'hui encore je ne saurais m'en détâcher; ce matin une digue a cédé, les flots se sont déversés avec l'énergie sauvage de l'écume libérée après avoir croupi si longtemps : je n'ai plus envie de mettre un voile pudique sur la profondeur dess sentiments exprimés sur mon blog ... j'ai pleuré sans retenue, à chaudes larmes, tout du long, devant cette incomparable beauté que sait produire la sensibilité humaine en certaines heures. Pleuré devant la pureté des regards, la tendresse des gestes, la beauté profonde d'une image ... Je n'arrivais plus à pleurer et j'ai pleuré, tout mon soûl ...

Cet ange qui ne sait sentir de ses sens tandis qu'il ressent intensément, qui ne peut toucher, goûter la beauté, la tendresse, la douceur qu'il a à porté de main ... cette part d'ange qui gît en nous et nous laisse à distance de nos désirs les plus profonds, cette part d'ange qui nous réunit au coucher du jour, sur la magie d'une harmonie et nous laisse seuls, à notre labeur, dns no journées ... tout à coup mon corps a senti l'empreinte de cette part d'ange, je me suis senti si près de la douceur d'un toucher, la saveur d'un contact sur la peau et si loin de pouvoir le réaliser. Comme s'il me fallait déchoir pour m'autorier de dénuder, caresser autrement qu'avec un tendre regard. J'ai arrêté la bande lors de la chute de l'ange pour ne conserver de lui que cette touchante présence pudique, cette attention  distante, cett pureté et cette grâce dans la retenue ...

"Plus tard, j'aimerais être un ange mais avec des ailes ..." une si belle candeur qu'il est charmant de découvrir précieusement conservée au travers des années par des êtres qui sauront toucher la beauté de la simplicité. Sans cesse tiraillé entre angélisme et démonisme, nous sacrifions trop souvent le premier sur l'autel du second sous l'égide de la lassitude, du désespoir, de la colère,n de la rancune, de la résignation, de la colère, de l'orgueil ... mais ces derniers jours m'ont fait accéder à ces parts d'ange qui s'accrochent tant bien que mal à la vie de ceux qui m'entourent et distille de la chaleur dans leurs sourires, de la douceur dans leurs regards et leurs voix ... et là mon âme sourit, pleure d'émotion de sentir toutes ces douleurs, ces peines et incertitudes garder un sourire aussi charmant et généreux au plus profond de leur coeur.

Et même si demain ces sourires sembleront s'être voilés et que nos pas auront divergé, il restera toujours au plus profond de notre coeur les racines des arbres que nous avons ensemble mis en terre; il restera toujours au creux de nos mains la clef qui nous mène à l'autre pour peu que nous ne l'ayons de désespoir fondu dans le moulede la mesquinerie, de la rancune mortelle ... "il faut une nuit pour apprendre à boxer mais il faut toute une vie pour apprendre à combattre" dixit Pak, mais je pense que savoir combattre c'est apprendre que le poing qui défend ne meurtrira jamais autant de corps et d'âmes que celui qui s'abat rageur sur notre prochain. Que l'arme qui tient la raison ne se retournera jamais contre notre être au contraire de celle que tient la passio : un coup porté avec passion  l'est pareillement aux deux adversaires je crois ...

Chaque jour je me rends compte comme quelque chose de fort lie plusieurs de nos jouebs, lie nos âmes timides par nature entre elles par l'émotion, par cette vitalité qui, même si elle nous tire souvent vers l'arrière, nous pousse aussi, malgré tout, toujours vers l'avant, vers un inconnu inquiétant, incertain où nous redoutons de retrouver la douleur. Des liens si peu ordinaires, comme si le blog n'était plus une philosophie individuelle qui modifie essentiellement l'évolution de l société mais une philosophie commune, nouvelle, qui nous conduit, jour après jour, à des relatoins sans précédent, à l'avenir insoupçonnable ...

"Dans la fumée des dieux s'effondre Babylone" mais même lorsque les dernières fondations babyloniennes ne seront plu que poussières dans désert, il y aura encore un homme qui se souviendra d'elle et nourrira de son enseignement, de son souvenir, la génération qui suivra la sienne. Les fondations des sociétés des hommes sont ancrées dans le coeur de ceux-ci et c'est pourquoi cet homme s'accroche au plus profond du gouffre à la vie de ce coeur; parce qu'il dépend finalement tellement d'une société qu'il ne conçoit de mourir que le jour où cette société est totalement morte en lui. Nous sommes la fumée des dieux qui voile la ruine de Babylone et lui fait écrin ... et comme il ne saurait y avoir de fumée sans feu, en nous brûle malgré tout, toujours, la flamme de la vie jusqu'au jour où la mort se décide à nous la ravir en nous courtisant, prenant par surprise ù nous accueillant au terme d'une longue route ...

Ce matin j'ai pleuré pour des mots, des émotions, pour le creux de mes bras, la tendresse ... et dans toutes ces larmes il n'y avait pas  une once d'amertume car je ressens la chose la plus essentielle : je vis !!! Même si l'amertume reviendra sûrement rapidement dans une heure creuse, une heure de manque et me laissera le sentiment de seulement survivre ... mais mes amis combleront l'essentiel de cette heure-là ...