(Siudmak)

Les images de Siudmak, souvenirs des romans extraordinaires de Moorcock où aucune parcelle de l'histoire n'est jamais acquise, où tout est envisageable mais rien n'est jamais prévisible, où ces images en couverture étaient comme l'illustration adéquate d'un monde sans géométrie spatiale ni temporelle ...

Ce joueb représente pour moi un de ces endroits asymétrique et intemporel, comme si ici tout suivait une logique interne qui m'échapperait parfois moi-même, comme si l'acte d'écrire à la fois inconséquant et mesuré, à la fois passionné et raisonné, était pour moi une aventure dont je ne connaissais pas les implications mais dont je pressentais intuitivement qu'il serait partie prenante (pour ne pas dire décisive) de mon devenir.

Je suis parfois étonné de voir quelle puissance peut receller la personnalité humaine quand je vois qu'une seule voix peux fouetter une foule et la précipiter corps et âme dans le sacrifice le plus désespéré ...

Je me rends compte comme l'émotion est un moteur puissant d'existence et comme une personnalité qui la suscite a d'influence sur les autres existences en mal comme en bien, selon les motivations de la personne en question ...

Quand je me relis je sens que l'essentiel bout encore à l'intérieur, qu'il est encore en suspens, que j'ai envie d'exprimer quelque chose de fort mais qui n'a encore jusqu'à présent trouvé ni les mots ni le déclencheur pour se révéler sous ma plume. C'est comme quelque chose d'essentiel que j'aurais perçu du monde mais que je n'arrive pas à circonscrire avec précision encore.

Sans doute n'ai-je pas encore assez vécu pour m'autoriser à ouvrir des vannes qui déverseraient des flots trop tumultueux et mal canalisés par le manque d'expérience ou de recul. Quand je lis les autres blogs, quand j'écoute les autres vies, quand je vois les mots de mon frère je me dis qu'il y a comme une pièce vicieuse dans la mécanique mais je n'ai pas les mots adéquats pour la décrire encore.

Parfois j'ai le sentiment de voir une partie de la société aux aguets, en attente d'un signal qui bouleverserait radicalement le système, comme s'il devait y avoir un sanglot long de violons automnaux pour que les rivages de la société actuelle soient pris d'assaut dans une vague violente et déterminée, comme si le sacrifice était déjà gravé dans les esprits et qu'il ne lui manquait que le motif pour canaliser toutes les frustrations et privations vers cet acte désespéré.

Pour clore cet article je veux bien m'affliger d'une étiquette de mythomane afin d'offrir une rationalité à cet article pour ceux qui ne l'y trouveraient pas : nous dirons que j'ai l'imagination fertile :o)