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Au revoir Ezekiel, à bientôt ...

 

La semaine passée Ezekiel nous a quitté pour d'autres horizons et je ressens cela comme si un de mes amis quittait le pays pour de nombreuses années; j'ai commencé à lire le récit d'un vampire et j'ai fini par découvrir l'homme sensible, fragile et attentionné qui se cachait derrière ces mots: cette même richesse d'âme que sa soeur, ce même trait qui les caractérise : une constance dans l'inconstance qui les rend tantôt proches tantôt lointains, toujours un peu décalés. L'un comme l'autre sont et restent mes amis et seront toujours accueillis à bras ouverts chez moi parce qu'ils m'ont offerts des mots généreux et emplis de bienveillance qui m'ont beaucoup ému et que je n'oublierais pas.

Il y a quelques temps encore je ressentais ces départs comme une perte, comme l'assèchement d'une rivière d'émotion sur laquelle notre embarcation commune prenait plaisir à naviguer, aujourd'hui je sais combien ces départs sont intimement mariés aux retrouvailles, comme ce sont eux qui donnent toute la valeur de l'être apprécié, aimé dans les émotions de l'absence.

J'ai appris sur mon joueb cette grande chose qu'est la patience et l'intemporalité : chaque chose trouve sa place naturelle dans l'ordre des choses et on ne saurait la forcer dans un instant ou moment inadéquat. Aussi est-ce avec sérénité que j'aborde l'inconnu ...

Certains partent à jamais, d'autres restent pour toujours et cela fait partie des aléas de la vie ... je crois que cette vision pragmatique du ressac des relations humaines m'offre aujourd'hui un regard plus posé qu'il y a quelques mois encore sur les lendemains.

L'absence et la présence sont comme les deux racines d'un même arbre dont la cime traverse les intempéries et les âges avec d'autant plus de noblesse que son tronc se préservera des maladies et des parasites voraces.

J'accueillerais avec le même plaisir, sinon plus, ceux qui sont partis hier que ceux que je n'ai vu depuis maintes années et j'aurais ce même sentiment que nous nous sommes quittés le jjour d'avant avec seulement plus d'histoire et de vie à partager ...

C'est un étrange sentiment que celui de voir toutes ces vies passer sur les jouebs et repartir un beau jour comme elles étaient venues, mes liens s'allongent et les paroles échangées s'additionnent avant qu'un silence entendu ne vienne les recouvrir brusquement ou en douceur ...

Et si tous ceux-là restent dans mes liens c'est parce que je ne leur dit jamais qu'au revoir et à demain !

Prose de Songe, le Lundi 14 Juin 2004, 09:45 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Commentaires :

Ezekiel
15-06-04 à 21:15

Une constance dans l'inconstance...

Comment peux tu lire à ce point le livre de coeur de tes amis...?

J'ai un problème récurent qui me fait souffrir au jour le jour, tantôt calme et étouffé, tantôt aggressif et déterminé... Ce problème, c'est le manque cruel de reconnaissance... Mes parents sont déçus de mon comportement, mes profs déçus de mon attentisme, mes amis déçus de cette "constance" qu'il craigne beaucoup... Je suis passionné par une série TV dont je tairais le nom. Nombre de mes larmes ont coulées alors qu'un personnage témoignait de ses sentiments envers un autre... je ne parle pas de déclaration d'amour, j'évoque plutôt le sentiment qu'éprouve quelqu'un en faisant le bilan de ce qu'il pense d'une personne... Jamais quelqu'un ne m'a témoigné ce genre de chose. Une ou deux personnes l'ont fait sur le net (merci Willow) mais PERSONNE ne l'a jamais fait dans ma vie "physique". Je ne sais pas du tout qui je suis aux yeux de mes amis... C'est comme se regarder dans un mirroir et n'y rien voir... je traverse la vie sans y poser de balises, sans graver quelque part qui je suis... Cela me rend parfois dénué de toute sensation de bonheur... Ne pas avoir la moindre idée des sentiments qu'on inspire aux autres, c'est je pense inacceptable lorsqu'on est entouré d'amis...

Bref je vais dire là où je veux en venir... Je me pose aujourd'hui la question de savoir si c'est ma "constance" qui fait peur à mon entourage, leur faisant craindre un quelconque "jugement" qui les mettrait face à eux mêmes... ou alors je suis tout simplement mal tombé, au beau milieu d'une bande de jeunes qui ont une vision de la vie qui n'implique aucune reconnaissance des uns envers les autres...

Je n'aurais probablement pas la réponse prochainement, mais en tout cas je sais que dans tes pages je trouverais toujours cet interlocuteur, j'oserais même dire cet "analyste" qui lit si bien les consciences et les coeurs. Tant que je pourrais parler et trouver réponse, l'espoir sera permis. Tu a été le premier, et le dernier à acceuillir quelques uns de mes mots... Encore merci pour cela, et j'invite tout blogueur à se poser la question: Songe mérite-t-il votre reconnaissance...? je pense que oui, à n'en pas douter. Alors venez lui dire tout le bien que vous pensez de lui, et pourquoi pas le mal aussi...? Je sais que la lumière l'emporte sur le sombre ici...

Voilà, j'ai dit ce que j'avais sur le coeur... en attendant de trouver sur mon chemin cette reconnaissance aussi rare qu'un flocon de Neige au Brésil, je sais que toi parmis d'autre me laisse droit d'asile à toute heure.

Je te dis au revoir...   et...   à bientôt...

oooo][:::::::::::::::::::::::::::::>      Ezekiel alias Kentin.


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Songe
17-06-04 à 10:48

Re:

Mon cher Ezekiel,

 

Je ne sais si je sais lire dans le coeurs mais j'essaie parce qu'il m'importe d'être au plus près de ce que mes amis vivent, ressentent et pensent ...

Je ne m'étonne pas de ce problème que tu dis parce que j'avais compris que ton besoin d'être lu, commenté, complimenté et apprécié venait d'un désir profond de plaire, d'avoir des mots pour te dire ce que toi-même ignore : ce fond de toi-même qui t'échappe comme un trou noir dans l'espace de ton vécu et de ton quotidien, qui aspire ton bien-être et ton bien-vivre plus souvent que raison.

Ezekiel, je suis touché de ces mots que tu me confies sur toi-même, touché de les retrouver là pour confirmer ce que me murmurait mon intuition. Tu te souviens qu'aux premiers temps je t'avais dis que je ne pouvais pas encore te considérer comme mon ami et ni moi-même le tien, nous connaissant trop peu. aujourd'hui je te considère comme pleinement tel parce que je connais et certains de tes défauts et certaines de qualités, assez de chaque pour savoir que j'apprécie l'homme que tu es. Tu dis que tu déçois parents, professeurs, amis ... mais saches qu'ici tu n'as déçu personne et que, me considérant ton ami, je ne voudrais pas que tu changes, que tu prostitues cette sensibilité ou cette singularité qui appartient à tes mots. Tes mots cachent leur angoisse dans leur emphase et c'est le ressentir de ton angoisse qui me fait apprécier toute la valeur de ton emphase, comme cet élan émouvant et spontanné de bienveillance que tu choisis pour accéder à l'autre.

Et si vraiment tu souffres de celui que tu es ou que tu souffres de ne pas savoir qui est celui qui te regarde dans les miroirs, alors laisses-moi simplement te dire une choses : tu n'as rien à prouver à qui que ce soit sinon à toi-même, tu n'as pas à te faire aimer, tu es quelqu'un d'aimable, ne cherches pas à ramener l'amour des autres à toi, sois simplement là pour l'accueillir quand il t'effleure. Et alors les sentiments qui fuient devant tes sollicitations, s'adresseront tout naturellement à toi lorsque tu ne vivras plus dans leur attente. Ce sont l'angoisse et la douleur qui figent dans une constante indécision, ce sont elles qui te retirent et la volonté et la confiance et l'enthousiasme et qui finissent par te ruiner de l'intérieur avec la peur de paraître ruiné à l'extérieur. Tu déçois par peur de décevoir ... dis-toi simplement que tu as un chemin de vie qui comme tout un chacun est sinueux et semé de pierres acérées, d'ornières dangereuses et que c'est souvent la peur du gouffre qui y fait tomber celui qui tente de le sauter pour pouvoir poursuivre sa route. Dis-toi simplement que ce chemin là d'autres le suivent non moins mal et que seul compte ce que tu désires faire ... et peu importent alors els avis extérieurs, leurs déceptions, leurs frustrations : ce qui ne te réussit pas au jour d'aujourd'hui n'est pas l'échec irrémédiable de tes efforts, seulement une impasse qui n'avait d'ouverture en ce jour mais t'en offriras peut-être à nouveau une demain. Tu as la vie devant toi et s'il te faut deux jours pour avancer là où il en faut un à ton voisin, alors prends ces deux jours sans t'en sentir coupable au regard de ceux qui te le reprocheraient. L'important dans ta vie est ce qui t'importe, ce qui t'apporte; si c'est de vivre aux côtés de tes amis mais chichement alors c'est ainsi que tu dois vivre, chaque choix qui est le tien t'appartient pourvu qu'il ne lèse ou ne profite abusivement de personne et qu'il t'offre du bien-être.

Ne cherches pas à savoir ce qui dérange ou effraie les autres et dis-toi simplement que tu es différent, que tu n'es pas parfait, que tu ne saurais l'être, que tes amis sont ceux qui sauront t'accueillir et t'apprécier ainsi en connaissance de cause et profites de ce qui es profitable, vis ce qui est vivable et ne regrettes rien : ce qui aurait pu être mieux, ce qui t'a paru un échec t'a appris à te rapprocher de l'idée de ce que sera un succès ou une réussite. L'échec, la déception, la tristesse, les peines, les douleurs sont des maîtres plus sévères que les réussites, les joies, les récompenses mais ils n'en sont pas moins riches d'enseignements, sinon plus.

Saches que même si mes mots mettent parfois du temps à répondre, il n'est pas un jour où je ne pense à tous ceux à qui je désire offrir ce que je peux en réponse à leurs maux. Et saches surtout que ma boîte email et mon compte msn te sont ouverts pour chaque jour où tu voudrais partager de tes pensées, de tes doutes ... je ne sais si je mérite une reconnaissance, il est un fait qu'elle me réchaufe le coeur quand je la trouve pour m'assurer ou me rassurer mais je n'oserais jamais la demander ou l'attendre. Le partage en lui-même m'est déjà un bien infiniment précieux.

Merci beaucoup de tes mots Ezekiel, chez moi sera toujours chez toi et je ne doute pas qu'on te reconnaisse au hasard de ton chemin de vie et qu'alors on t'adresse ce que ton coeur désire le plus : le tout est d'y croire sans l'exiger comme un dû, de le désirer sans en faire un voile au regard porté sur toute autre chose d'un monde riche en beautés discrètes ...

Au revoir et à bientôt ... bonne route à l'espoir d'Ezekiel !

Songe alias Joël


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