Dame des neiges
Dans le silence de ma nuit, je ne sais comment trouver les mots pour me dire ... en ma demeure je me sens observé, les regards posés sur mes mots qui te chercheront en eux. Mais j'ai toujours souhaité la sincérité et peu me chaut que les imaginations travaillent et interprètent ... j'ai écrit bien des lettres silencieuses dont chacune me paraît plus maladroite que la précédente. J'ai cherché bien des mots qui diraient de ces vérités qui s'imposent pour décrire mon sentiment ... mais encore et toujours ma plume reste obstinément muette, comme si le silence était devenu mon médiateur avec toi. Cet insondable silence qui ne veut rien dire, qui ne sait rien dire, qui ne laisse derrière lui que des doutes à terme ...
J'ai pensé prudence devant la crainte de l'inconscience ou l'inconséquence et me voilà face à un silence ... pourquoi toujours ce silence ? A croire qu'il est une modalité de mon existence ... il est mon plus fidèle confident, mon confesseur de pêchés comme de vertus. Il transforme mes murs en confessional, distille dans l'air cette pesanteur qui précède les honteuses révélations ... mais qu'ai-je à lui avouer en cette nuit ? Qu'ai-je à t'avouer en cette nuit, Dame des neiges, aux mains blanches, au coeur blanc ? Sinon que le silence me crie tes absences et me fait prendre conscience de la cruauté des miennes passées ... sinon que je maudis mes négligences ... à trop poursuivre ses idées fixes on en vient à se poser des oeillères.
Dans ma nuit je me sens petit, "petit rêveur butté par défaut" ... j'ai un grand rêve que je défend à coups de dents, de griffes, de tête mais il me rend butté parfois oui ... comme si l'obsession était la condition première de l'avancée. Mais oui, je me sens effectivement souvent un peu petit par rapport à mon ambition ... je me donne parfois l'impression de construire un édifice sur des fondations incomplètes, de sculpter avec du vide des arcs-boutant pour mes constructions chimériques. Pourtant j'y crois, c'est mon moteur, c'est ma dynamique ...
Mais je suis homme et j'ai besoin de partager, de donner comme de recevoir alors j'ouvre plus de portes que je ne devrais, je laisse accéder à un jardin secret en chantier qui promet des plattes-bandes communes là où il n'y a encore que friches ... et de sentir que je promets malgré moi plus que je ne possède, me pousse à puiser en moi pour offrir, à me vider pour regarnir la devanture jusqu'à rupture des stocks et fermeture momentanée ...
L'aube vient déjà me trouver avec un air chargé de souvenirs (I'm with you - Avril Lavigne), je me souviens d'un train attrapé un matin par passion ... et je me demande pourquoi il a fallu que je jugule cette passion pour pouvoir préserver mes rêveries. Parce que je crois que je ne souhaite plus l'épancher ailleurs que dans un regard croisant le mien ... et j'aurais envie de lézarder les murs, m'asseoir un moment sur un banc avec toi, te raconter enfin qu'il faut aimer la vie, aimer aussi le temps assassin qui emmène avec lui le rire des enfants ...
"Take me by the hand, take me somewhere new, I'm with you ..."
J'aurais aimé que la nuit se prolonge, que le monde reste endormi encore quelques heures, qu'il me cède encore quelques heures de douces rêveries nocturnes ...
Je vais fermer le rideau pour garder encore un peu de nuit, un peu de rêves ...
Commentaires :
Re: Re: Re: Une seule chose à dire.
Excusez-moi Torcida et Kyra d'avoir effacé vos deux commentaires mais l'émotion qui m'a amené à écrire ces mots m'est trop précieuse et me tient trop à coeur pour les mots que vous y avez apposé ... j'ai hésité à effacer ton second commentaire Torcida pour ne pas tronquer une partie de tes commentaires mais je tenais à te dire que j'appréciais ton passage chez moi en en laissant demeurer la trace ...
J'aurais dû interdir les commentaires ... c'est la première fois et la dernière je l'espère que je censure les mots qui me sont adressés mais la Dame des neiges a en mon coeur un sanctuaire de silence où je ressens le besoin de me recueillir ...
Merci et excusez-moi encore ...
Bises
Songe
Re: Re: Re: Re: Une seule chose à dire.
Merci Songe pour tes paroles suite a mon chagrin. Moi aussi je suis comme la Dame Blanche, si fragile et plein de sentiments. LAL LE MEC!
briget yeux rouge E.T.
Re: Re: Re: Re: Re: Une seule chose à dire.
Je sais Briget ...
Tes mots parlent pour toi et tes larmes te disent encore davantage quand on les recueille entre ces mots.
Prends soin de la dame blanche qui se trouve en toi ;o)
Bises
Songe
Songe...
Faut-il se poser des questions ??? Je renvoie la balle...
A part qu'une fois de plus, ta plume a su trouver de très jolis mots pour décrire tes pensées...
Je ne veux pas en dire long de peur de te dire des bêtises et de pas avoir bien compris le sens...
mais si j'ai compris...
chaque pièce que tu construis et que tu ajoutes à ton édifice te permet de te construire et de grandir quitte à ce qu'il y en ai une qui s'écroule pour mieux la reocnstruire et allez plus haut et toujours plus haut...plus loin...
On ne construit pas son édifice, son futur sans incertitude, sans doute, sans crainte, sans douleur...
Quant à porte laisse là toujours ouverte...mais préserve là aussi... sans jamais oublier les autres, sans jamais s'oublier soi.
Bizz songe
Re:
Bouclette,
Oui, je construis jour après jour l'édifice de ma vie sans le fragiliser pour une pièce qui menacerait de s'en désolidariser ... je prend simplement le temps de la rétablir dans son logement délicatement ...
Mais pour ce faire il faut se poser les questions qui permettent de trouver le ciment et la pierre adéquats ...
Construire est un investissement tant mental que physique et suppose bien des peines, des sueurs, des cris, des larmes et du sang consacrés à la tâche ...
Mais jamais je ne fermerais la petite porte qui mène au coeur de l'édifice même si elle se trouve dans un sas où ne pénétrent que ceux qui le souhaitent au plus profond d'eux-mêmes ... parce que nul n'entre sans les clés de l'âme et du coeur qui ouvrent les portes de mon monde intérieur secret.
Bisous :o)
L'âme des neiges
Dans son voile silencieux de flocons déposés,
La dame des neiges a notre monde enveloppé.
Tout revêt son manteau de paisible éternité,
Et comme en Songe à notre oreille susurré:
Es-tu là petit d'Homme pour écouter,
Le bruit sourd de tes pas sur ma robe foulée?
Cette sensation parfois froide, parfois mouillée
Quand dans ta main tu me prends, je suis liquéfiée.
Mais mon silence gêné lui a répondu,
De son absence j'étais encore convaincu.
Dans mon errance je ne l'avais pas perçue
Quand sa présence indiciblement m'apparut.
Paisiblement je me suis réveillé espérant la trouver à mes côtés,
Mais ne restait d'elle que la froideur de sa place désertée.
J'aurais bien encore pour quelques heures souhaité rêver,
Mais le jour annonçais ses lueurs: dehors il avait neigé...
Songe...
Une fois de plus, ton article m'a transporté aux pays des Songes.
Ecrivains de talent, tu mérites bel et bien le pseudo que tu t'es donné.
Cette Dame des neiges à plusieurs réprésentations, plusieurs interprétations possibles au regard d'un skieur égaré tel que moi, qui skie sur de vastes étendues tout de neige tantôt meubles, tantôt fragiles, couvertes.
Est ce un risque que de laisser libre passage à ceux en qui tu accordes confiance, au chantier de ton fort intérieur en restructuration ?
m'est avis que oui dans la mesure où tu as beaucoup de discernement pour déterminer la nature profonde déjà, pour trouver les mots et te faire comprendre.
Certaines cloisons et certaines poutres sont encore instables certainement. Il n'est pas d'édifice parfait, et se risquer à l'enrichir de présence et d'intervention tierce, c'est aussi donner propension à un enrichissement culturel et humain, affectif même.
Certaines pièces très petites de ton fort intérieur n'en sont pas moins très fréquentées. Certains sentiments destructeurs mais néanmoins prisés, irrémédiablement humainement attisés deviennent propensions à exutoire intérieur, et s'en libèrent parfois,
mais devant la grandeur de l'harmonie bienfaitrice, sage et chaleureuse de l'ensemble des lieux, ils ne sont qu'éphémères.
Dans ce fort, il est déjà des salles de grandes beauté, vastes, destinés à accueillir beaucoup d'amour, mais... peut être encore vide, malgré toutes les fragrances des plus subtiles que tes songes puissent concevoir et diffuser.
Des fragrances uniques, pour des pièces vastes qui ne demandent qu'à acceuillir personnalités que ton coeur et ton âme y invitent.
J'ai été vraiment ravi et honoré de te concontrer, et ne peut en tout celà que te souhaiter de t'ouvrir encore davantage, en espérant que tu n'acceuille pas dans ton lieu de masqués aux seulles pattes de couleur blanche.
Que ta confiance soit récompensée.
Au plaisir Songe.