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Georges Moustaki - Le Facteur

Le Facteur

Le jeune facteur est mort
Il n'avait que dix-sept ans

L'amour ne peut plus voyager
Il a perdu son messager

C'est lui qui venait chaque jour
Les bras chargés de tous mes mots d'amour
C'est lui qui tenait dans ses mains
La fleur d'amour cueillie dans ton jardin

Il est parti dans le ciel bleu
Comme un oiseau enfin libre et heureux
Et quand son âme l'a quitté
Un rossignol quelque part a chanté

Je t'aime autant que je t'aimais
Mais je ne peux le dire désormais

Il a emporté avec lui
Les derniers mots que je t'avais écrit

Il n'ira plus sur les chemins
Fleuris de roses et de jasmins
Qui mènent jusqu'à ta maison
L'amour ne peut plus voyager
Il a perdu son messager
Et mon cœur est comme en prison

Il est parti l'adolescent
Qui t'apportait mes joies et mes tourments
L'hiver a tué le printemps
Tout est fini pour nous deux maintenant

 

Il y a des vies qui posent trop tôt leur besace, dont les maux sont restés lettre morte, les écrits demeurés en poste restante ...

Il y a des vies qu'ont avait pris tellement l'habitude de voir parcourir le chemin qui mène à notre demeure, l'humeur guillerette, que le matin qui nous trouve sans elles pour nous porter les nouvelles est celui qui nous annonce la venue de l'hiver, celui où nous prenons conscience que l'automne avait déjà depuis longtemps déposé son tapis de feuille sur nos allées, que le vent qui mariaient entre elles nos chevelures avait déjà fraîchi et en avait givré les pointes ...

Il y a des vies qui ne ploient pas comme le roseau dans la tourmente, droites elles sentent leurs racines se tordre avant de casser soudainement, si vite, trop vite ...

Et là quelque part sur la route s'effondre le facteur et dans le ciel volent les lettres, les mots d'un monde qui vivait par lui et qui se disperse avec lui ... et on prend conscience que celui qui usait ses semelles sur le gravier, celui qui gardait dans ses sourires un bonjour pour chaque matinn et pour chacun, celui-là était homme aussi ... et cet homme gît là sur le bas-côté, le corps en foetus, la bouche en soupir, les doigts repliés sur sa lettre à lui que personne n'aura jamais reçue ...

Il y a toujours à deux pas de nos demeures une boîte où viennent se déposer les nouvelles, à deux pas de nos âmes des mots qui se déposent dans nos coeurs ... nous ne sommes jamais qu'à deux pas des autres, deux pas à franchir et si peu ou mal franchis ...

Un sourire, une attention, un petit mot nous font parfois déjà à eux-seuls franchir un pas et alors qui sait si l'autre ne fera pas l'autre pas ?

Un petit songe d'une nuit pour que les facteurs ne meurrent ...

Prose de Songe, le Jeudi 8 Janvier 2004, 03:23 dans la rubrique "Réflexions musicales ...".
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Commentaires :

funambule
08-01-04 à 10:17

Un pas

Alors, même si je ne suis pas facteur...
Un pas, quelques battements de coeur, un sourire.......

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