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Le 12 mars 2003 ...

Le 12/03/03

 

Avertissement: ce texte date bien de mars 2003 et ne reflète en rien mon état d'esprit actuel: il n'est là que pour témoigner de l'évolution de ma pensée, de ma personne depuis ce moment difficile de ma vie où le sens manquait bcp à mon existence ... 

 

 

Self-control … 10 :49

 

Méditation sur les cercles vicieux, les spirales infernales et les éternels retours … 5 jours sans écrire et je n’ai progressé qu’à très petits pas depuis .. la solitude revient sans cesse se rappeler à moi lorsque je tente des efforts allant dans le sens de la lutte contre elle ! L’impression qu’elle s’est agrippée à mon âme, y a élu domicile et se révolte contre l’avis d’expulsion que je lui oppose … et, avec mon bon cœur, je lui concède sans cesse de nouveaux délais ! Mais, comme bien des gens, ce n’est pas la gratitude qui l’étoufferait et à leur image elle ne fait que, au mieux, m’offrir des sursis en retour … je ne parviens pas à comprendre quelle logique peut amener certaines personnes qui comprennent ton besoin, ne manquant pas eux-même d’en ressentir un semblable, de t’abandonner à la méditation de leurs silences ; j’ai bien du mal à le supporter lorsque mon esprit s’évertue à trouver des causes, des raisons là où je crains bien qu’il n’y en aient d’autres que l’inattention des autres.

La solitude est sournoise et profite de l’absence d’autrui (pas nécessairement physique malheureusement, bien au contraire même) pour se présenter au seuil de notre âme avec son cortège de peines, regrets et espoirs déçus, pour nous étendre plus bas que terre avec ses reproches silencieux, ses relents de culpabilisation qui nous paralysent, nous figent dans l’amertume la plus profonde. J’ai beau me répéter qu’elle n’a aucun droit sur moi, qu’elle peut occuper le présent mais ne devrait aucunement ternir le futur ni l’influencer, je la sens s’agripper à moi, me retenir lorsque je tente un pas loin d’elle et finalement gâter ce pas avec le découragement comme ambassadeur qui me ramène en moi-même, ramassé sur la douleur de ce nouvel échec.

Et chaque échec rend chaque pas qui le suivra plus difficile encore, auréolé de la peur, de l’angoisse d’avoir à revivre la douleur à nouveau. On en vient à faire les choses avec dépit comme si l’on devait consciemment marcher sur un râteau qui devait nous revenir douloureusement dans la face … je suis bien conscient que généralement j’ai moi-même disposé ce râteau sur mon chemin mais il semblerait que je n’aie pas l’autorité absolue sur ma volonté et qu’une partie inconnue de moi me dispute la maîtrise du cours de ma vie (sans tomber dans la psychologie !!!). J’essaie d’adopter le système des pancartes lumineuses qui me rappellent à la raison lorsque je m’égare dans des pensées tourmentées, mais à peine viendrais-je de me réprimander en me disant « TU FABULES !!! » que me revoilà à retourner les choses dans tous les sens et à me torturer en vain sur ces choses que je ne m’explique pas dans le comportement des autres … la seule parade qui me vient, bien qu’éphémère, est de faire diversion en pensant à un livre, un film … faire le vide dans mes pensées ? Comme dans la méditations orientales ? Mission impossible tant que je ne suis pas pleinement serein (et alors il ne m’est plus très utile de le faire, sinon pour me relaxer peut-être). Non, vraiment, je ne parviens pas à empêcher le flux des pensées interrogatrices de déferler sur chaque instant de mon quotidien comme une cascade sur le lagon de mes désillusions.

Le drame c’est, qu’harassé par nos sombres réflexions, on en vient à s’isoler de tout ce qui pourrait les faire naître, ayant perdu goût pour toutes ces choses « insignifiantes » du quotidien si banal et vidé de son sens (et qui nous dévitalisent), et finalement on se retrouve seul avec soi-même … et comme tout ménage qui ne laisse pas aérer le séjour, on finit par s’en prendre à l’autre, à soi en l’occurrence si l’on est et reste son seul interlocuteur. On dispute, on perd confiance, on craint les coups de gueules, on fuit et finalement on déteste ce que l’on ne peut fuir en tentant de le détruire d’une manière ou d’une autre pour finalement sombrer dans la folie, en finir si la vie nous semble avoir fait une impasse avec nous … seul, on s’agresse, on se tourmente et on finit par se laisser mourir lorsqu’aucune lueur ne nous apparaît plus dans la nuit de notre solitude.

 

Parfois je me sens comme abandonné dans une fosse, la lueur du jour au-dessus de moi, mais aucune échelle pour y parvenir … je veux croire qu’il y a une astuce, que la vie réserve une issue à ceux qui croient en elle, mais à la longue je ressens de la lassitude, ayant chuté à chaque tentative d’escalade, ayant torturé mon esprit à l’infini dans l’espoir de trouver une solution et ayant été déçu de mes espoirs à chaque ombre qui se projetait sur les bords de mon abîme de souffrance. J’ai bien tenté à plusieurs reprises, timidement, d’élever la voix pour héler quelqu’un mais j’ai bien peur que les rares réponses que j’ai reçues provenaient de fosses contiguës où vivaient de semblables espoirs. Me faut-il donc crier encore plus fort ? Oser lancer mon hurlement vers le jour au risque qu’il n’y ait, là-haut, que des geôliers de souffrances qui se plairont à précipiter sur moi des roches pour ensevelir mes cris dérangeants ? Je pense intimement que si je commence à creuser un tunnel vers une autre fosse et qu’ainsi je parviens à persuader un de mes voisins de me rejoindre à mi-chemin, nous pourrons envisager une courte-échelle. Maintenant il ne faut pas non plus que je rebrousse chemin par crainte d’un refus du voisin … bon, je commence à creuser ! On verra bien !

 

Aujourd’hui j’ai décidé d’entreprendre un nouveau pas vers les autres, sans appréhensions, sans gâter les choses par avance, mais avec l’espoir, toujours, que mon pas en entraînera d’autres en face vers moi … mais je finis par croire que certains lieux sont empreints d’une malédiction, que certaines villes sont mortes-nées et ne connaîtront jamais qu’une existence moribonde … une âme grise dans un corps gris ! Je sais bien que ma vision n’arrange pas les choses mais je ne pense pas que mon jugement soit altéré au point de faire d’un massif de fleur un nauséabond tas de fumier …

 

Sur ce, je vais méditer cela au bout d’une fourchette, dans le creux d’une assiette … (fin à 12 :37)

 

 

Un repas plus tard … 13 :54

 

Toujours cette impression qu’il y a un paradoxe à manger seul entouré par tant de monde, comme s’il y a avait une mauvaise donne au départ qui pourrirait le jeu jusqu’à son terme …

Cette idée de jeu s’impose chaque jour davantage pour décrire ce quotidien avec lequel je suis en froid depuis si longtemps … quand je n’ai pas l’impression d’être au centre d’un jeu cruel (le Truman show), il me semble être le seul à ne pas vouloir faire joujou avec la panoplie de costumes, de masques et de jouets qu’on met à notre disposition (quand je dis « on », je finis par me dire que même les fabricants de jouets sont pris à leur propre piège et se doivent d’entrer dans le jeu pour le faire évoluer !

Mais enfin, à quoi joue-t-on ? Ca ne me divertit et ne m’amuse pas du tout en tous cas ! Je me sens un peu comme l’exclu des cours d’écoles qui lorgne avec envie et dégoût sur ses « petits camarades » et à qui on vient dire niaisement, d’un air contrit et incompréhensif : « Pourquoi tu ne joues pas avec tes petits camarades ? Viens, on va leur dire de te faire une petite place …». C’est pas possible d’être aussi aveugle et croire qu’en s’éborgnant on arrivera à s’intégrer parmi eux … au royaume des aveugles les borgnes sont rois ? Etre roi ce n’est pas être reconnu comme humain mais comme une fonction, c’est se mettre au-dessus des autres puisqu’on arrive pas à se mettre à leur niveau … au lieu de crever à l’ombre de ceux-ci, on crève à l’ombre qu’on projette sur eux ; l’ombre est seulement moins grande et nous avale moins vite !!!

Je ne parviens pas à comprendre pourquoi les gens compliquent (en prétendant les simplifier à côté de cela) tellement les relations qu’ils entretiennent entre eux et par ce biais nous obligent à apprendre tous leurs codes absurdes et à emprunter leurs mille détours si l’on souhaite ne serait-ce qu’une infime attention de leur part.

Me voilà amené à arrêter ces intéressantes réflexions, pressé que je suis par l’heure qui avance vers le prochain rendez-vous de la vie … nouvel échec, nouvel espoir ? Verdict au prochain épisode !!! (fin à 14 :17)

 

Prose de Songe, le Mercredi 13 Août 2003, 05:27 dans la rubrique "Pages passées de vie ...".
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Commentaires :

cc-la-vraie
13-08-03 à 09:50

C'est le spleen

Connais-tu Baudelaire ?
Ton texte me fait penser à l'un de ses poemes, par le questionnement infini et l'imagination descriptive :

"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."


Cet homme, si triste et si brillant, m'a sauvé la vie, en un certain temps.


Où en est tu auj ? es-tu tjrs au fond de ta fosse ? as-tu trouvé qqun pour t'aider ? essaies-tu de remonter les parois par tes propres moyens ? en es-tu sorti ?

J'ai appris à faire de la solitude une amie et une force, plutot qu'essayer de la combattre ; car je crains qu'il n'y ai pas bcp d'alternative en ce monde : la solitude ou la mascarade.
Il est peu de gens qui refusent de jouer la piece quotidienne. Et quand bien meme tu essaie d'ouvrir les yeux des personnes que tu chéries, tu as pour toute réponse de la peur, de la colère, et encore plus de masques...

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Songe
13-08-03 à 14:10

Re: C'est le spleen

Ce poème décrit avec beaucoup de beauté ces heures où le ciel n'est jamais qu'orageux et où l'âme se débat avec ses démons.

Où j'en suis aujourd'hui ? C'est vrai que je n'ai pas vraiment décrit encore mon état actuel ... en fait ces écrits où j'ai clamé, exprimé cette souffrance devant l'inconséquence, l'ignorance et l'indifférence cruelle d'autrui, m'ont amené à dévoiler peu à peu toute cette aversion que je conservais pour les choses, tout ce que mon âme reprochait au quotidien mais qui ne m'apparaissait pas aussi distinctement. J'ai perdu mes illusions une par une, la solitude m'a fait tellement de mal que je me suis accroché à une unique lueur, un petit sentiment tellement intense ... et finalement ce sentiment a été blessé, meurtri à son tour de la façon la plus douloureuse: par le manque de considération de celui-ci. Je crois que c'est ce qui m'a fait voir à quel point je m'étais enfermé dans un comportement, des a priori, des attentes, une éducation, des conventions, une vision du monde ... et curieusement s'est fait ce déclic qui tout à coup donne un sens à la vie là où on ne pensait plus le trouver; mais je ne l'ai pas eu tout de suite, je l'ai eu peu après qu'une personne soit survenue dans ma vie et s'y est trouvée prise au pège par sa nature; j'avais compris que tant que ce que je suis au plus profond de moi y resterait terré, je ne serais jamais qu'une ombre de ce que pourrait être ma vie. J'ai envoyé ces textes un par un ... comment sa générosité aurait-elle pu ne pas tenter de répondre à ma cruelle solitude ? Mais il y a, comme tu le dis, des gens qui ne comprennent tout simplement pas, ressentent l'émotion exprimée mais ne peuvent concevoir la nature du sentiment. Et, effectivement, là où je pensais trouver un regard, je n'ai trouvé qu'un masque !

Etant donné que je ne supporte pas de mettre qui que ce soit en dépendance ou d'être dépendant, j'ai décidé de me reconstruire seul, peu à peu ... j'ai compris qu'il me fallait donner un sens à ma vie malgré la solitude, qu'en mettant tant bien que mal ma conscience du monde au service de ceux qui ne l'ont pas (aussi crûment présente à l'esprit en permanence), je trouverais autant de réconfort que j'en dispenserais :)

Maintenant ça va faire près de 2 mois que mes angoisses qui faisaient la loi dans mes journées se sont dissipées, que j'envisage demain avec bcp de bonne humeur et que je ne suis plus systématiquement, blessé, écorché par les attitudes d'autrui ... j'ai toujours cette maladresse dans la confrontation directe avec les autres mais ce n'est plus ce malaise palpable d'auparvant. Le fait d'avoir trouvé ici des mots que le quotidien ne nous donne que rarement à lire ou à entendre, m'a donné bcp de confiance dans ce que j'ai envie de construire dans cette société, c'est à dire ma place et celle de ceux qui m'entourent et s'en sentent aussi dépourvus que je ne le suis ...

Et toi Cc-la-vraie ? Je suis toujours un insatiable curieux de ces sensibilités, ces personnalités particulières qui surgissent dans ma vie ... une façon de contourner les masques pour y trouver les trésors qu'ils dissimulent et qui, je le pense, ont bcp de valeur pour tous ceux qui souffrent d'être dissimulés derrière les apparences. Une façon aussi de donner un démenti à la solitude maîtresse de maison ;) (mais généralement j'évite de détailler autant les choses, ça effraie les gens ... mais là ce n'est qu'une réponse honnête à une sollicitation n'est-ce pas ?).

 


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cc-la-vraie
14-08-03 à 09:46

Re: Re: C'est le spleen

Un jour, tout s'écroule.
On tombe dans un gouffre sombre qui semble n'avoir jamais de limite.
Il fait noir mais on voit clair.

On vois tout comme jamais auparavant de sa vie ; et même plus encore. Trop peut-être car on n'est pas vraiment prêt, on espère encore que derrière le voile du jeu, il y a quelquechose de mieux, de bien. Mais on s'enfonce plus profond sous le poids d'une telle révélation.

On voit comme si on était en backstage : les trucages, les effets, les fils, les cordes, les costumes, les masques...
On se rend compte qu'on le savait depuis toujours mais on a fermé les yeux parce qu'on voulait être "comme tout le monde". Maintenant que l'on sait et que l'on a vu, on ne peut plus revenir en arrière.

C'est d'autant plus douloureux que le ruisseau d'incompréhension qui nous séparait déjà des autres est devenu un gors fleuve boueux de vérités et d'hypocrisies...
Il n'y a personne sur notre rive pour expliquer ou guider. Ou parfois juste un autre être aussi paumé que soi...
De l'autre côté, on ne nous écoutait pas ; maintenant on ne regarde plus.

Alors commence une longue marche désertique, peuplée de dunes, de scorpions, de mirages, de serpents, d'oasis et de vautours.

Et puis un jour arrive le bout du chemin : la plage.
Que faire ?
On peut faire demi-tour et méditer d'errance en errance.
On peut longer le rivage et quêter d'autres âmes échouées.
On peut construire un bateau et voguer vers la destinée inconnue.

Moi je suis là, sur cette grêve, assise sur le rocher, les yeux dans le bleu, les pieds dans la vague.
Et j'attends. Quelqu'un, quelquechose. Un signe.

J'ai ôté mon masque. Je le tiens encore dans mes mains.
Quand j'entends approcher, j'ai le réflexe de le remettre.
Mais non, je n'en veux plus. Sans pour autant arriver à le jeter.
Les gens viennent sans crainte, échangent avec moi, mais ne restent pas.
Chacun doit trouver sa propre Voie.

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Songe
14-08-03 à 14:14

Re: Re: Re: C'est le spleen

Chère inconnue au visage et à l’âme découverts,

 

 

J’aime beaucoup ces mots qui semblent jaillir d’un passé très proche (sans doute encore trop proche pour ne pas être du présent encore), des mots qui font tant défaut à un quotidien qui voit toujours braqué sur les lui les feux de la rampe, le regard fiévreux des foules attachées à la capture des apparences, leur culte, mais ne dévoile que très rarement les coulisses …

 

J’ai moi aussi gambadé dans les vertes prairies de l’enfance (qui malheureusement se teintent trop souvent déjà du sang de l’automne) avant de saisir ma solitude, de prendre conscience qu’entre nos demeures il y avait tant d’espace et toujours ce gouffre, cette vase nauséabonde pour les séparer, nous laisser espérer qu’au prochain saut nous seront parvenus à ne pas nous écorcher les mains, ne pas nous retrouver brisé sur un relief saillant que nous avions pris pour cette prise qui nous ramènerait vers le haut … le « comme tout le monde » n’est jamais que le « avec tout le monde » au lieu du « en plus de tout le monde » … l’impression que les ponts n’ont jamais été entretenus vers chez nous tandis qu’ils semblent relier les autres.

 

Oui, parfois, comme tu le dis, une perche nous semble tendue, prête à nous ramener à elle mais ce n’est jamais qu’un bambou qui se brisera sous le poids de nos attentes, nos espérances … et cet autre qui nous tendait le bras semble avoir aussi peu de force pour nous hisser que nous n’en avons pour consolider ensemble la perche qu’il nous a tendu.

Effectivement, vient un moment où la mise en scène nous devient routinière et où nous nous soustrayons au jeu pour nous résigner à cheminer dans notre domaine, le regard vers l’horizon, les pieds endoloris, l’âme enfermée dans sa carapace …

 

Et finalement, oui, la plage ! Cet endroit décisif où dans l’attente d’un signe nous construisons des châteaux que l’écume vient reconquérir en chaque jour … cet endroit où l’appel de l’océan se fait chaque jour plus fort tandis que nous paraissons chaque jour plus petits, plus démunis face à lui.

 

Depuis peu, je ressens quelque chose de changé sur cette belle plage … j’ai ce sentiment que j’ai trouvé un endroit où l’alchimie de la lumière, du temps, des éléments a créé un tableau saisissant de vérité … une vérité qui s’affranchit maladroitement des masques, une inconnue à laquelle je me livre (comme BarJac aux bras tendres de ses sentiments) candidement … chaque jour mes émotions, mes sentiments sont surpris, mon âme troublée de trouver des mots qui s’affranchissent de leur masque et expriment leur souhait de prendre la mer … mais je me méfie des illusions, je reste prudent tout en étant ouvert, tout en donnant ce qu’il m’est permis d’offrir sans souffrir par ailleurs …

 

Chacun doit trouver sa voie ? Mais si cette voie était confondue à celle des autres ? Si notre âme sentait qu’un chemin solitaire ne trouvera jamais la direction que prendraient les chemins communément arpentés ? J’ai ce sentiment au plus profond de moi et c’est celui-là qui m’attache à une vision d’éternité plutôt qu’à celle d’un instant fugitif …

 

Dis-moi … penses-tu que nous pourrions dérober un peu de son éternité au rêve, pour prendre le temps de  nous attarder sur la grève, d’y cheminer sereinement dans l’échange des sentiments, des pensées ?

 

Mademoiselle, puis-je m’asseoir à vos côtés sans que vous ne remettiez le masque ?


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cc-la-vraie
14-08-03 à 15:52

Re: Re: Re: Re: C'est le spleen

Ce passé est déjà vieux de presque une décade ! Mais la traversée fut lente et pénible. Egarée, assoiffée, affamée, souillée, je faillis abandonner. Me coucher là, sur le dos, le regard dans les étoiles, voir une dernière fois la Lune, l'amie des pöetes, et attendre qu'une bête cruelle s'empare de ma charogne encore tiède. Mais je me suis relevée, j'ai continué ; La Dame était trop belle, pleine et lumineuse, je ne pouvais la quitter.

Jusqu'à il y a peu, je pensais mon cas unique, persuadée de ne jamais trouver un alter-ego, ou simplement quelqu'un qui comprendrait. A m'éloigner ainsi, on me disait stupide ou folle ou droguée. Mais je ne regrettais pas ma démarche et tournait le dos aux dernières personnes qui tentait de me rendre raison.

Je remarque aussi que quelque chose a changé sur cette belle plage : entendu des murmures de voix dans le vent, aperçu des traces de pas dans le sable.

"Je reste prudent tout en étant ouvert" : prudent car maintes fois avons été abusés et maintes fois avions trop espéré ; ouvert car parfois c'est une fragile orchidée, tendre et délicate, qui s'offre à nous dans toute sa splendeur !

Je ne voyais personne sur le chemin à venir, mais peut-être est-il vrai que, si peu nombreux soyons nous, une nouvelle communauté pourrait s'établir au pied de ces falaises ? Je ne sais...

Il me ferait très plaisir de promener à loisir nos deux carcasses chahutées sous ces embruns étoilés

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Songe
14-08-03 à 17:17

Re: Re: Re: Re: Re: C'est le spleen

 

 

C’est lorsqu’on gît face contre terre que l'on voit enfin pour quelle valeur de la vie on choisit de demeurer … une valeur à laquelle on croît au plus profond de nous, envers et contre tout …

 

Cette conscience de notre marginalité que nous assumons tant bien que mal pour faire vivre la vision de ces beaux atours, de cette gracieuse silhouette qui se cache derrière son paravent et caresse de ses mains ces orchidées que nous désirons tant nous être offertes …

 

Prenons le temps de courtiser la belle, de ne pas l’enfermer dans des espérances, des attentes, des exigences … et peut-être les falaises abriteront-elles bientôt un beau jardin où les orchidées se plairont à fleurir délicatement …

 

Eh bien gente demoiselle,

J’aurais beaucoup de bonheur,

Lorsque la nuit sera belle,

A cheminer à vos côtés en ces heures

 

Très heureux de sentir la fragrance de vos pas sur le sable de ces lieux ...


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