Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Le sens de l'existence humaine ...

C'est étrange de voyager dans tous ces écrits, ces caractères qui se lient pour dire des vies plus ou moins lointaines, plus ou moins familières ...

Ce matin je m'interrogeais sur l'évolution de la société, de ce monde, de la vie, de chacune de ces choses qui font notre univers et que je retrouve dans les incertitudes et les interrogations de chacun ...

Ce sentiment récurrent d'euphorie et de lassitude alternés, de bonheurs fugitifs, de souffrances répétées et ces regards qui quêtent leurs soeurs, ces bras qui se tendent vers un giron tendre ou encore ces corps qui courtisent le plaisir comme une soupape à la tension interne ... les hommes se démènent et luttent contre le monde qui les agresse, contre leurs pairs qui les rudoient, contre eux-même qu'ils déçoivent et dont ils doutent. Les hommes tentent de s'élever pour se sentir moins petits ou de se rapetisser pour paraître moins voyants, ils cherchent si souvent dans l'ailleurs le lieu du bonheur promis, du bien-être dû en contrepartie de toutes ces souffrances endurées.

Et l'homme lutte chaque jour pour assumer ce qui le distingue de l'animal, son affectivité pensante et pensée.

L'obsession du sens de l'existence jaillit entre els lignes des magazines, dans les paragraphes d'interminables essais pschologiques, sociologiques, philosophiques, scientifiques ... on court après le savoir, la compréhension, la finalité, on tente de trouver l'utilité à chaque chose, de donner son sens à chaque composante d'un cmonde trop complexe pour être saisi dans son entier. On veut savoir le pourquoi, le comment afin de s'offrir un rassurant "parce que" ...

Et on aboutit à d'innombrables contradictions, séduit tantôt par une vision du monde, tantôt par une autre, toujours indécis à croire mais toujours assez fier pour l'affirmer ou trop peureux ou angoissé de le récuser ... toujours la crainte de tomber nez à nez avec l'effroyable gouffre du néant, le vide de sens absolu qui nierait son utilité à notre existence même.

Et l'homme se sert de son imagination pour s'évader vers l'avant, pour s'inventer des mondes plus simples, plus lisses, plus ronds pour s'y réfugier ...

L'homme bâtit des empires et leur donne des rites, une culture, des habits, des croyances, des traditions pour se construire une identité qui puise son sens en elle-même. L'homme met des dieux dans des doctrines, des puissances dans la nature, des coïncidences dans ses superstitions et guette des signes qui lui confirmeraient qu'il ne tient pas toutes les ficelles à lui seul ... l'homme s'invente un monde qui le décharge de la responsabilité, s'invente des pouvoirs plus haut que le sien, au-delà de sa compréhension, afin de préserver l'espoir d'une destinée orchestrée dans les hémicycles de l'Olympe, les halles de l'Asgard ou encore dans la balance d'Osiris ...

Et l'homme aime et hait pour s'offrir des dégradés de couleurs entre le noir et blanc pour habiter la nuit profonde d'une petite lueur d'espoir, pour garder en pleine lumière un petit point noir qui lui serve de déversoir pour ses idées noires, ses frustrations et ses souffrances.

L'homme aime son prochain ou le maudit, l'adule ou le lapide, l'adore ou le honnit, le récompense ou le spolie. Il trouve son intensité dans le ressac des émotions, dans le va et vient des sentiments ... l'homme aime passionnément, platoniquement, opportunistement et hait viscéralement, déteste cordialement, envie discrètement, agresse ouvertement. Il trouve dans l'amour cet étalon de valeur à chaque chose, chaque personne qui l'entoure. Il pense amour, il ressent amour, il vit haine, il vibre de rage parce que c'est là la modalité d'existence qui donne un sens aux choses et le retire en contrepartie ... l'homme a simplement besoin d'amour pour se définir et ressent simplement une haine profonde lorsqu'il ne sait aimer, être aimé, lorsqu'il est blessé assez profondément pour blesser à son tour sans scrupules, sans regrets les autres ...

Et l'homme souffre et jouit des peines qu'il s'inflige dans sa lutte pour la vie et la survie et des récompenses souvent rares qu'il en retire ...

L'homme, qu'il soit saint ou martyr, puissant ou misérable se rend compte de sa singularité, de l'inégalité qui sépare les hommes et dont il jouit ou souffre selon les jours. Parce que l'homme tire et son bonheur et son malheur d'une singularité qui le rend essentiellement seul; la solitude ronge ou forge, anéantit ou érige, dissout ou construit les hommes, elle est ce lieu impénétrables de chacun, ce sanctuaire de vérité rarement ou souvent visité par tous les hommes un jour ou l'autre. Elle est l'endroit où jusqu'au dernier soupçon de vie reste ancrée l'individualité ...

Et l'homme apprend à vivre et survivre ...

L'homme, qu'il prenne conscience ou non des implications de son existence, apprend à se positionner, se déterminer par la lutte, par la vision du monde qu'il se crée, par l'amour ou la haine qu'il porte au monde qui l'entoure, par l'habitude qu'il prend à être seul avec lui-même, il apprend à exister a son gré ou contre celui-ci, en accord ou non avec lui-même ...

Et moi j'apprend à connaître, accepter et aimer l'humanité ...

L'homme est simplement humain et j'apprends à ne pas le jauger par rapport au surhumain, à le connaître dans ses vices comme ses vertus et puis à l'aimer comme un tout qui fait exister le meilleur relativement à l'existence du pire ...

 

* Ete des Quatres Saisons de Vivaldi *

Prose de Songe, le Mercredi 23 Juin 2004, 11:27 dans la rubrique "Miel et fiel pour le meilleur et pour le pire ...".
Repondre a ce songe

Commentaires :

becassine
23-06-04 à 14:00

Mon cher Songe , En effet nous ne sommes que des humains qui essayons de trouver notre place dans cette société ...nous ressentons tous le besoin d'aimer ,de donner et de partager ...pourquoi sommes -nous fait ainsi ?tantôt heureux tantôt malheureux et je crois que plus on avance dans l'âge ..plus nous nous posons de questions ...peut être cherchons -nous un sens à notre vie ...moi,je ne sais plus ...je réfléchis ..je crois que le bonheur est en chacun de nous et que nous avons tous le droit d'être heureux ...mais la vie nous réserve des surprises ... Tes textes sont pleins de sagesse et m'aide plus particulèrement ces jours -ci à réfléchir ... Bisous Songe et porte -toi bien ...

Repondre a ce commentaire
 
Songe
05-07-04 à 09:13

Re:

Chère Titine,

J'ai retenu une belle métaphore de mes cours de philosophie : que l'âme était dans le corps comme un pilote dans son navire. Nous sommes sur la mer agitée de la vie et dirigeons tant bien que mal notre embarcation. Plus nous apprenons à connaître ces flots, plus nous saurons y naviguer aisément, plus nous aimons cet élément indomptable et plus nous apprendrons à y apprécier la subtilité de chaque instant qui nous voit ballotés par les flots. Nous sommes bien sûr soumis aux caprices des vagues, de la marée mais nous sommes maître de notre navire et ça nous ne devons jamais l'oublier si nous voulons gagner des rivages paisibles où reposer un temps notre âme. Plus nous lutterons sur les crêtes de l'océan déchaîné et plus nous aurons de chances de trouver un "séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie" (Le Port de Baudelaire)

 

Merci de ta présence chaleureuse :o)

Gros Bisous !!!

Songe


Repondre a ce commentaire
 
Grégory
29-06-04 à 14:25

Songe,

Cela me fait plaisir que tu aies abordé ce sujet ; car cette question m'a hanté pendant trois ans et continue toujours d'ailleurs...
Tu écrits que la vie est faite d'ombre et de lumière ; et je suis d'accord, même si je la trouve souvent trops sombre...
Tu dis que cette question est une obsession, mais je ne suis pas d'accord : j'ai l'impression qu'il n'y a pas question plus tabout que celle-ci, tout tourne autour en effet mais on en parle jamais (ton texte n'a d'ailleurs reçu qu'un commentaire?).
Comme tu le dis ensuite, l'Homme préfère s'évader ; pour moi il crée ses groupes, ses normes (comme je t'en avais parlé)...
L'Homme a peur du vide, de la solitude...il préfère s'évader

Mais tu ne conclus pas vraiment en fin de compte!!
Tu dits que tu apprends à aimer l'Homme... mais je te trouve un peu trops compréhensif
Par ailleurs, cela me gène de parler d'"Hommme" et de généraliser les choses à ce point.

Sinon, j'aime beaucoup "l'Eté" de Vivaldi ; parfois, la musique est si boulversante qu'elle laisse la possibilité à l'Espoir de renaître... ou est-ce un nouveau refuge??

Grégory



Repondre a ce commentaire
 
Songe
05-07-04 à 07:05

Re:

Bonjour Grégory,

 

Je réponds toujours bien tard à tes commentaires mais je n'ai su trouver la semaine dernière un moment pour répondre à mes commentaires comme je le souhaitais.

Tu trouves la vie trop sombre mais par rapport à quoi ? La vie est ainsi faite, âpre de nature et d'origine; je me demande si parfois on ne considère pas aujourd'hui la vie au regard du confort qu'offre notre société actuelle, la vie n'a jamais été plus ou moins claire, elle a toujours été pareille à elle-même, une lutte perpétuelle pour la survie. Seulement aujourd'hui la survie est passive, c'est une lutte passive et perpétuelle contre une nature arbitraire.

Je ne sais pas si on n'en parle jamais de cette question du sens de l'existence, je pense qu'on parle effectivement peu des questions essentielles en général, on s'attache souvent aux questions existentielles qui en découlent : on se demande pourquoi avant de se poser la question du comment. Et je pense que ce qui fait que peu s'aventurent à s'interroger dessus c'est parce qu'au fond la plupart des gens se sentent impuissants et ignorant face à une telle problématique quia torturé les esprits philosophes les plus érudits en plusieurs depuis des siècles.

L'homme a du mal à faire face au néant, il a le vertige face à cet abîme sans fond, il doit le combler pour pouvoir faire avancer encore ses pensées. Les mythes, les légendes, les histoires, les croyances, etc. ont toujours foisonné dans les cultures humaines pour leur offrir un dépassement de leur condition humaine et placer le sens hors de la responsabilité de l'homme pour le mettre entre les mains d'un inconnu (auquel on peut supposer tous les attributs qui nous font défaut).

Je ne conclus pas ? Y-a-til réellement une conclusion à cette question ? Cela reste une question ouverte et je ne pose jamais de conclusion, je me contente de livrer mon analyse et de laisser la conclusion à l'état d'intuition : je ne veux pas donner une conclusion à quelque chose qui ne peut en avoir dans l'absolu (après à chacun de trouver la sienne si cela le rassure, moi j'affronte relativement bien le néant ...).

"Un peu trop compréhensif" ? Sans doute que je préfère paraître compréhensif parce que ça me paraît une concession nécessaire pour envisager de construire quelque chose d'humainement viable : je pourrais faire une critique acerbe du monde qui m'entoure et je ne manquerais pas d'arguments (je l'ai déjà fait dans mes phases contestataires et révoltées) mais je me rends compte qu'il vaut mieux établir des fondations sur un sol meuble que de chercher indéfiniment le sol idéal pour bâtir ses réflexions; je suis conscient que j'introduis la fragilité dans mon raisonnement au départ mais l'important après est de faire servir ce raisonnement par une volonté ferme et qui à défaut d'être parfaite tend au moins à s'en donner l'apparence. J'ai toujours considéré la croyance comme un moteur d'évolution plus puissant que la connaissance : je préfère donner l'image d'une vérité rassurante que de tenter indéfiniment d'en trouver une et me retrouver à la fin de ma vie avec la même constatation qu'il n'y a pas de vérité absolue. Je généralise parce qu'à force de singulariser on donne à tout le statut d'exception et on se retrouve avec un monde en petits morceaux, comme un puzzle dont on ne sait plus comment raccorder des pièces sans craindre d'être arbitraire ou injuste. Il faut généraliser pour pouvoir avancer, le tout c'est de conserver soi-même la conscience de la singularité et lui aménager des concessions par la suite.

La musique n'est pas vraiment un refuge pour moi, c'est comme une dimension émotionnelle, c'est un langage commun qui n'est pas soumis à toutes ces contradictions que peuvent receler nos mots; faire une référence à de la musique permet parfois au lecteur de trouver l'émotion du texte et d'en comprendre le sens intuitivement. La musique c'est une sorte d'incarnation de la sensibilité, c'est un mode d'expression pour celle-ci qui nous fait renaître quand elle traduit si subtilement et pleinement notre émotion, parce que je pense qu'on y puise une reconnaissance.

Merci de ton commentaire !


Repondre a ce commentaire
 
Grégory
08-07-04 à 20:12

Re: Re:

Bonsoir Songe (ou Joël?),

Merci pour ta longue réponse ; prends ton temps pour me répondre, il n'y a pas de problèmes!

Pour "la vie un peu trops sombre", il s'agit d'un sentiment personnel, je ne vois pas vraiment de référence...
Cette idée de lutte pour la survie est intéressante ; dans le cas de l'homme elle semble s'être transformée (concours, concurrence, individualisme...)

La question du sens de l'existence semble effectivement sans réponse ; pour me récomforter, je me dis parfois que si la vie avait un sens, alors elle devrait être subordonnée à d'autres évènements de sorte que l'on ne serait pas libre (de toute manière on n'est jamais réellement libre).

Je suis d'accord : c'est une concession nécessaire ; ce qui n'empêche pas de voir la réalité en face...

Par contre, pour la "vérité rassurante" : on croirait que tu préfères te bercer d'illusions ; cela me fait penser à une copine boudhiste qui est passée du mal être à un état de contemplation que je trouve un peu excessif...

J'ai beaucoup aimé cette idée du "Port de Baudelaire" et c'est ce que je ressent en ce moment après six mois de stage envahissant

Enfin, je pense qu'on peut essayer de généraliser, à condition de rester ouvert aux critiques.

A bientôt,

Grégory

Repondre a ce commentaire
 
Songe
12-07-04 à 17:10

Re: Re: Re:

Bonjour Grégory,

Cette idée de lutte me semble liée intimement à la notion d'existence elle-même même si effectivement l'homme a fait de la lutte contre LA nature une lutte contre SA nature, l'homme se dénature et s'en retrouve déraciné et désorienté, déséquilibré.

Nous ne sommes jamais réellement libres, la liberté n'est pas un état physique je pense mais un sentiment profond : l'homme enfermé dans sa geôle au plus profond d'un pénitencier obscur, s'il se sent libre ne pourra être contraint tant que son esprit saura s'évader je crois. La liberté est un état d'esprit et c'est celui-là que j'essaye de ressentir ... le sens vient alors de lui-même au moment où on ressent cette liberté, cette pleinitude. Le sens je le trouve justement dans la préservation de ce sentiment de liberté qui me prend viscéralement parfois.

Je ne perds jamais la réalité de vue, on peut tricher un peu avec les apparences pourvu qu'on soit honnête avec soi-même ...

Pour la vérité rassurante ce n'est pas à moi que je la sers, sinon effectivement je me bercerais d'illusions, c'est simplement que je la brandis comme un étendard de ralliement au-dessus de ma tête et que j'affirmerais haut et fort des certitudes pour lesquelles je me réserverais bien de rester sceptique. Douter est tout aussi essentiel que de rassurer et assurer les autres (en bref, je cache mon scepticisme derrière de l'assurance). Je suis un sceptiqu de nature mais le montrer n'apporte rien alors je le garde pour moi.

Le Port de Baudelaire est pour moi une très belle illustration de l'état d'abandon, de refuge paisible pour une vie tumultueuse; aujourd'hui j'ai fait en sorte d'aménager ce port dans mes journées pour amarer mes fatigues et je te souhaite de trouver ou ménager aussi un havre dans ta vie qui puisse te ressourcer.

Je suis d'accord sur la généralisation, c'est un peu là où je voulais en venir : donner une généralité ouverte aux critiques du singulier qui ne s'y trouve pas inclus, ne s'y reconnait pas.

Merci de tes réponses ...

A bientôt !

Songe

 

 


Repondre a ce commentaire