Autrui ou cet autre haï
La liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres … ainsi que chaque pays a trouvé sa frontière dans un obstacle opposé par la nature ou par l’homme lui-même, ma liberté trouve-t-elle sa seule légitimité dans le conflit avec les libertés voisines ? Faut-il que ma liberté comme ma propriété soient accolées à celles des voisins, qu’elle trouve le dessin de ses contours dans le seul obstacle que constituent les libertés des autres ? Ne nous est-il pas permis d’imaginer qu’il y aurait comme un espace entre nos libertés respectives et qui admettrait que nos libertés s’y étendent infiniment, s’y rencontrent mais ne s’arrêtent pas respectivement dans leurs progressions ? Ne peut-on imaginer qu’il ne nous appartienne pas constamment de faire des concessions à nos libertés pour garantir celles des autres ou restreindre celles des autres pour garantir la notre ? Faut-il que constamment l’un profite des failles de l’autre pour s’y engouffrer avec force et violence et étendre sa propre liberté au détriment des autres ? Faut-il que chaque jour notre liberté trouve sa condition dans le refoulement de celle des autres ?
Je suis las de lutter chaque jour pour faire reconnaître ma liberté, devoir chaque jour redonner ma définition de cette liberté afin que vous cessiez de tenter de vous l’attribuer, consciemment ou non (le drame est que la plupart du temps on fait si peu attention à ce qu’est la liberté des autres qu’on la piétine allègrement sans même se rendre compte des saccages perpétrés). J’aimerais pouvoir seulement vous dire que nous pourrions envisager de construire une liberté commune, prendre le temps d’y réfléchir mais vous aurez déjà commencé à m’agresser, à me dérober un peu de ma vision pour vous l’attribuer avidement et égoïstement pour ensuite me dire que l’utopie c’est bien mais « il faut du concret » ! J’espère que vous vous rendrez compte que votre considération est pleinement dépendante de ce que vous aurez nécessairement pensé à toutes les concessions que vous pourriez faire à votre liberté (ou même à la mienne) afin de favoriser celle des autres et que cela même vous aura paru tellement paradoxal que vous serez parvenu à une impasse et une renonciation réconfortante. Je ne vous parle pas de concessions mais de construction commune, d’une liberté harmonisée à tout un groupe … à ces mots vous me direz tous « c’est beau de rêver », mais je vous répond que si Martin Luther King n’avait pas « eu un rêve » et ne l’avait fait connaître, ne l’avait partagé, sa réalisation n’aurait pas paru aussi accessible que lorsqu’il l’énonça publiquement … les plus grandes réalisations humaines sont nées de rêves et en ont engendré à toutes les époques suivantes …
Commentaires :
Re: Infinitudes.
Ils te répondront...
... Que M.L.King, c'était d'un autre temps... Qu'avant, il y avait des combats justifiées ( ségrégation...) Mais qu'aujourd'hui, plus la peine de rêver car on a tout ce qu'il nous faut. Nous, on est bien, on est heureux, on a tout fait, tout dit et tout compris. Et comme on a tout compris, il faut que le reste du Monde comprenne et admette les mêmes choses que nous. Comme la relation animale de prédateur-proie, le Monde s'est construit ainsi. Et avec en haut de la pyramide, le roi de la jungle qui tyrannise qui il veut, au nom de sa seule volonté d'agir, "le bien contre le mal".
Re: Ils te répondront...
Mais il y a toujours eu de ces hommes qui ne se sont pas reconnus dans ce système, qui ont affirmé l'humanité en ce qu'elle a de différent du monde animal, la société ! Or la société demande à ce que chacun y ait conscience que du respect de la place d'autrui dépend la sienne propre et que du soin qu'il apportera aux autres dépendra celui que les autres lui apporteront :)
J'ai écris un jour ceci et je crois que ça illustre parfaitement ce que je pense de la hiérarchie de pouvoir:
Etre roi ce n’est pas être reconnu comme humain mais comme une fonction, c’est se mettre au-dessus des autres puisqu’on arrive pas à se mettre à leur niveau … au lieu de crever à l’ombre de ceux-ci, on crève à l’ombre qu’on projette sur eux ; l’ombre est seulement moins grande et nous avale moins vite !!!
Quand les rois cesseront de considérer que le mal n'est jamais qu'intimement lié au mal, ils n'auront plus besoin d'aller courir la planète avec leurs roquettes mais sauront user intelligemment d'un art séculaire qui s'est toujours vu bafoué: la diplomatie !!!
Re: Ils te répondront...
Re: Re: Ils te répondront...
Euh... Barjac, c'était de l'ironie ;)
Tu crois quand même pas que je pensais sincèrement que nous avions tout compris sur tout ?! Aaaah la chaleur alors...
Re: Re: Ils te répondront...
Re: Re: Re: Ils te répondront...
Re: Re: Re: Ils te répondront...
Tu as raison Alezia, il y a quelque chose de désanchanté dans beaucoup de regards ... si seulement ces regards se tournaient vers l'horizon de leur vie et y imaginaient des édifices aussi grandioses que le firent leur temps des peuples emplis de croyance (bon, je n'oublie pas que els rêves des uns se faisaient au détriment de ceux qui trimaient pour les réaliser).
Ce qui m'attriste un peu c'est cette anxiété de tant de gens de risquer un petit pas vers les autres ... on a l'impression que chacun s'observe, crée déjà les raisons qui désamorcent une relation et puisent du réconfort dans l'idée que de toutes façons les autres ne les auraient pas laissé plus approcher qu'ils n'ont osé le faire. Peurs de découvrir une voix, un être au-delà des mots virtuels et emplis d'espoir qu'ils laissent jaillir sur le clavier.
Je peux donner mes mots, donner leur réconfort ici et ça m'apporte beaucoup à moi aussi, ça me fait du bien, mais demeureront-ils s'ils ne sont pas réaffirmés par le quotidien ? J'aimerais être au seuil de ceux qui ont besoin d'une étreinte et d'une présence pour épancher leurs pleurs bien souvent ... avant de penser à ces grandes choses que l'on souhaite faire, je crois qu'il nous appartient de remplir notre quotidien de ces petites attentions, de ces petits gestes qui fondent une nouvelle attitude envers la société ... la révolution commence par une remise en cause de nous-même. Trop souvent on laisse de belles pensées nous entraîner dans un tourbillon puis là, tout à coup, saisi d'appréhension devant la proximité on se rétracte, on retrouve sa distance rassurante. Mais pourquoi ? Perdra-t-on plus d'illusions à essayer qu'à renoncer par avance ? Bien sûr qu'il y a la maladresse, la gêne, l'incertitude, ces blancs, mais que sont-ils si chacun sait que ceu-ci sont partagés au même titre que le désir qui les a introduits ?
Enfin voilà ... essayons et voyons dis-je ;) !!!!
Merci pour le brillant commentaire que tu as écrit dans mon joueb, il est tres interressant et merite reflexion.
Cela ne fait pas tres longtemps que je suis sur joueb.com et la creation de ce joueb m'amuse beaucoup,en effet j'y glisse des annecdotes, de l'humour...( car je ne suis pas du genre a etre triste, je le construit au gres du vent ).
Amitiés.
Nyme
il y a des libertés qui se créent à l'intérieur d'un groupe....
mon groupe était comme ca, j'essaye de l'appliqué ici mais souvent c'est pas compris...
l'espace c'est la personne qui le donne à l'autre et l'autre alors sait qu'il peut saventurer dans le dédale de ton âme et tenter de te connaitres mais l'autre doit savoir attendre ce moment... et pas se le prendre... ca c'est la liberté...
Infinitudes.
"Si tu marches vers l'Ouest, tu finiras par rencontrer l'Ocean
Si tu marches vers l'Est, tu finiras par rencontrer la Montagne
Si tu marches vers le Nord, tu finiras par rencontrer la Foret
Si tu marches vers le Sud, tu finiras par rencontrer le Desert.
Maintenant, leve les yeux vers le Ciel
Et montre-moi le premier obstacle dans cette direction."
Le monde du corps est fini, limite, ferme. Tout y nait et y meurt, tout y a un debut et une fin, tout y commence et s'y termine. C'est a celui de l'esprit qu'appartient l'infini, l'eternite.