J'avais envie d'écrire sur la vie ...
J'aimerais pouvoir mettre dans ces mots toutes mes trippes, tout mon être, m'y consumer tel un phénix en un instant d'éternité lumineux afin qu'il reste comme un soleil dans les cieux de mon existence dans chaque lendemain ...
J'aimerais pouvoir d'un geste balayer toute ces fatigues, ces lassitudes qui s'accumulent comme poussière dans les coins de nos existences, j'aimerais me laisser habiter pleinement par cette passion pure qui frappe au portes de mon être et ne plus la laisser retomber, la laisser me porter jusqu'à ce que rien ne subsiste de moi d'autre que les cendres d'une volonté incandescente consumée ...
Ces instants où je m'ennivre de mes pensées seules, où soudain tous ces soucis matériels me paraissent bien dérisoires au regard de la vie qui brûle en moi. Je suis un être passioné qui se voile dans des mots de raison ... je vibre intensément quand j'entend les cris d'une foule, je pleure de tout mon être quand je vois l'homme meurtrir l'homme.
Derrière mon apparence et mes mots sages je cultive le feu, je cultive un amour brûlant pour la vie que je me retiens de libérer comme si j'avais peur de ne pouvoir me rattraper, comme si j'avais la crainte qu'une fois mon âme offerte aux quatre horizons, elle ne s'y précipite avec une furieuse avidité de vitalité.
J'aime voir ces masses humaines se soulever comme un océan furieux se précipitant vers l'horizon en avalant tout sur son passage, j'aime entendre le son de la trompe courir les montagnes et réveiller le coeur des hommes dans leur chaumières, j'aime imaginer qu'un homme montera un jour sur un toit de nos villes et criera sa passion tellement fort, que Jerricho n'en sera qu'un souvenir, que les murailles que construisent les hommes pour se dissimuler et se rassurer tomberont en un instant de vérité profonde, j'aime m'imaginer qu'une voix puisse prononcer ces mots qui feront naître les larmes dans les yeux les plus blasés qui feront mettre genoux à terre, courber le dos et sangloter de tout son être, en libérant toutes ces frustrations, ces désillusions, ces retenues accumulées de jour en jour ...
Je n'aime pas un idéal, j'aime l'idéal lui-même, j'aime voir les yeux d'un homme briller, j'aime entendre sa voix vibrer et faire frissonner ceux qui l'entourent, j'aime cette lumière qui baigne le visage de l'homme pris par une révélation profonde, j'aime voir l'homme oublier toute sa culture, son savoir, son éducation, ses enseignements, ses expériences pour s'offrir un instant de démesure, de déraison. J'aime tout simplement l'exception, ce petit rien qui se grave dans les chroniques pour des siècles en une anecdote vivante à tout jamais, dans les mots de ceux qui s'illumineront à sa seule évocation ...
Tant qu'il existera cette passion dans le coeur des hommes, l'humanité produira les plus grandes oeuvres comme les plus basses parce que l'homme qui aime avec passion comme l'homme qui hait avec passion s'offriront des moyens inconcevables à la raison ... et le monde sera guerre et paix, beauté et laideur parce que le plus beau engendre parfois le plus laid, parce que le plus laid engendre parfois le plus beau parce que le coeur d'un homme passionné sera souvent sur la frontière de l'amour et de la haine versant dans l'un et l'autre ...
Je ne crois pas en un sens extérieur à nous dans notre vie, je crois à celui que l'on donne à son existence et celui-là naît soit d'une raison forte soit d'une passion forte ... soit que l'esprit sâche relativiser suffisament, soit que l'âme sache sublimer suffisament ... je crois que la pleinitude ne s'atteint que dans ces deux extrême ou lorsqu'autrui vient nous compléter avec ce qui nous fait défaut dans l'instant ...
J'oscille constament entre passion et raison et c'est ce qui me rend vivant, c'est ce qui ressource en chaque jour ma volonté comme mes désirs ...
Tant que je serais sur le fil qui chemine entre celles-ci, je serais en équilibre intérieur pour tenir et avancer sans crainte ni vertige ...
J'aime tout simplement tellement la vie que je relativise toutes les peines et sublime toutes les joies et je tiens la mort et ses sbires loin de moi avec leurs discours fallacieux ...
Je ressens tout intensément et très ponctuellement et je sais que c'est là ma principale force d'existence ...
* Sans logique - Mylène Farmer *
Commentaires :
Re:
Merci Titine, tes mots chaleureux et gentils me font toujours beaucoup de plaisir :o)
Le bonheur est en nous ;o)
Bisous !!!
Je fais une première apparition sur ce site et j'avoue que je suis agréablement surprise de trouver encore des personnes qui ont ce respect des autres, de la vie, cette façon de penser dans ce monde d'arrière pensées et de bassesse d'esprit (c'est une grande majorité ou alors je ne fais quentendre plutot qu'écouter ce qui se dit autour de moi).
Merci à toi Songe de donner autant de beauté dans tes écrits ; c'est une leçon de vie que bon nombre d'entre nous devrait tirer partie...
Bizouxx
Fab.
Re:
Bonjour Fab,
Voilà des mots qui me réchauffent le coeur et me disent que les valeurs qui me tiennent à coeur se retrouvent dans les mots où je tente de les exprimer, j'essaie simplement de transmettre celles qu'on m'a transmises et qui me paraissent justes et nobles.
Merci à toi de goûter ce passage en ma demeure :) !
Bisous
Songe
Re: Re:
Au risque de me répéter ; Encore merci pour ces si belles choses que tu retranscris.
Doux bisoux (pardonnes moi si je m'égare)la distance et le virtuel peuvent permettre certaines choses ; je suis de La Rochelle où le soleil pointe son nez difficilement le ciel se dégage et la mer est belle ; de quoi faire envie...
Fab.
Re: Re: Re:
Fab,
Il est vrai que je ne réponds pas toujours aussi rapidement, soit que le moment ne s'y prête pas, soit que c'est le temps lui-même qui me fait défaut mais cette journée est paisible et j'y trouve cet espace de quiétude pour m'imprégner pleinement des mots que l'on m'adresse et y répondre sereinement.
L'écriture est une chose formidable oui et aujourd'hui elle a pris une dimension bien plus grande pour moi depuis ce temps où je décrivais en elle une aventure solitaire qui m'offrait un point d'appui pour mes élancements de pensées; aujourd'hui, le partage, la mariage de mes mots à ceux qui leur répondent est pour moi un monde à part entière, comme une alchimie secrète sans précédent qui m'offrirait de couler mes pensée dans un creuset commun. Sans ces mots pour servir mes émotions assez fidèlement, je n'aurais jamais pu exprimer ce qu'est mon monde intérieur, jamais pu le décrire ... or il m'importe de m'ouvrir dans un monde qui me paraît trop souvent renfermé, replié sur lui même, recroquvillé dans son individualité, trop ignorant de la richesse qu'il y a dans la communion. L'écriture m'offre de communier avec mon lecteur, de lui offrir l'émotion qui est mienne et c'est une chose extraordinaire qui se retrouve dans les arts en général mais le plus explicite dans le trait de la plume.
L'écriture a effectivement cette beauté d'être indissociable de notre évolution, la plume suit la pensée invariablement ou alors la trahit; si elle la trahit elle se trahit elle-même et devient artificielle je pense. Il n'y a qu'une véritable émotion qui sache sublimer un écrit ...
Quant au mot FIN, si mon écriture est véritablement une dimension indissociable de mon existence alors elle ne se brisera qu'avec celle-ci et le mot fin sera mon épitaphe ...
Merci à toi de me témoigner tant d'attention, de chaleur et si égarement il y a, il est de ceux que j'aime tout particulièrement : ce petit zest d'inconnu qui un matin marque une de nos pages de vie d'une signature encrée de vie ...
Doux bisous en retour à toi qui m'offre un peu du soleil de la Rochelle en l'enveloppant dans un souffle marin, je serais heureux de regoûter à ce sel si savoureux dont tu assaisones mes mots ...
Songe