C'est souvent que j'ai trouvé le petit matin les traits tirés, le regard déclinant, assis à une fenêtre après une nuit sans sommeil ...
C'est maintenant tous les matins que je me lève avec le soleil pour traverser la ville silencieuse où seuls les oiseaux matinaux ouvrent le bal quotidien avec leurs chants légers ...
Cette image fait remonter bien des souvenirs ...
Cette aube enflammée où à mon hublot je guettais l'apparition de la terre scandinave après de longues heures de navigation nocturne bercées par le bruit irréel des énormes machineries ...
Ces matins sur l'herbe humide devant la tente, à contempler l'horizon d'une mer paisible, caressée par un doux vent salin ...
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J'ai reçu les quelques mots griffonés par mon frère sur une feuille de carnet de voyage jaunie au cours de son périple Bulgare; un matin je prendrais mon baluchon pour aller courir ces horizons avec lui et avec ceux qui savent encore se nourrir de peu et vivre pleinement sans confort ni exigences. Je n'ai encore jamais pu partager véritablement un de ces moments de symbiose avec mon frère, un de ces matins figés dans la beauté d'un moment où la nature est seule actrice du spectacle ...
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Ces jours-ci je me rends compte du chemin que j'ai parcouru ces derniers mois, je me rends compte de tout ce dont mon regard s'emplit en chaque instant et qui glisse à côté de la perception des autres, tous ces détails qui disent le monde et qui pourtant sont si peu appréciés pour la vérité profonde qu'ils recèlent.
C'est un peu comme si on passait devant un tableau impressioniste à distance et qu'on n'en retenait que cette perception fugitive sans se rapprocher et apprécier toute la finesse du travail qui a abouti à rendre sa forme et son volume à la peinture ...
On s'abîme indéfiniment à comprendre et explorer son monde intérieur alors que celui-ci n'est que la continuité du monde extérieur, que la compréhension intuitive et profonde du second offre souvent bien des clés à la l'exploration du premier.
Avant de chercher à se comprendre, je crois qu'on doit apprendre à connaître son environnement, le monde qui nous entoure, de même qu'on ne saurait saisir pleinement le sens d'un évènement isolé de son contexte historique.
Comment s'étonner de ce que l'homme semble indéfiniment reproduire les mêmes schémas alors qu'il n'a que rarement conscience de déjà reproduire au quotidien toutes ces négligences qui fondent la société et son histoire ?
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Tous les matins j'ai le sentiment d'être à l'aube de l'humanité quand je vois le soleil se lever sur tant d'inachevé, d'inabouti ...
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