Une ficelle qui tient ensemble deux bouts de rien avec un bout de vie ...
En ce petit matin gris je me prends à penser à cette petite fille prostrée devant sa fenêtre que les doigts avides d'un souffle froid viennent caresser en ses nuits alors qu'elle gît là, le corps endolori, à même un sol trop dur, un sol trop froid parfois ...
Les genoux nus écorchés par les échardes des réminiscences qui mordent une chair blessée jusqu'à la moelle de l'os et la laissent transie d'angoisse entre ses murs blancs, lisses et uniformes ...
Petite fille agenouillée qui telle sa poupée se sent négligemment abandonnée et rejetée sur le parquet de sa chambre à coucher, le jeu terminé ...
Debout devant cette porte close de l'extérieur on craint parfois de tourner la clé et qu'un courant d'air ne vienne balayer le bout de vie qui s'accroche à deux bouts de rien ...
Avoir simplement envie de doucement se poser auprès de la silhouette fragile et de l'envelopper d'une couverture, de contempler en silence avec elle les spectres qui dansent sur la buée de la fenêtre en lui serrant un peu plus fort la main quand celle-ci se crispe et que les ongles se frayent un chemin aux veines ...
Me laisserais-tu entrer petite fille, si je te le demandais, me laisserais-tu tenter de prendre quelques couleurs à ma palette pour les déposer sur le tableau de tes regards ?
Etre un compromis entre désir de vie et besoin de mort ?
Commentaires :
brrr