Vois sur ton chemin
Gamins oubliés égarés
Donne leur la main
Pour les mener
Vers d'autres lendemains

Sens au coeur de la nuit
L'onde d'espoir
Ardeur de la vie
Sentier de gloire

Bonheurs enfantins
Trop vite oubliés effacés
Une lumière dorée brille sans fin
Tout au bout du chemin

Sens au coeur de la nuit
L'onde d'espoir
Ardeur de la vie
Sentier de la gloire

Juste ces voix enfantines qui se saisissent de mon coeur et le poussent à s'avouer dans l'écriture ...

Voilà quelques jours que je passe d'une émotion à l'autre, que tour à tour la colère, la tristesse, la pleinitude, le malaise, l'affection s'emparent de moi ...

Je crois que les dernières miettes de naïveté logées dans les recoins de mon âme et qui la démangeaient viennent de se déloger et de rejoindre toutes celles qui finissent par faire le pain quotidien ...

Je ne la regrette pas cette naïveté, je lui préfère ce sentiment de profonde et humble certitude qui peu à peu se fait jour en moi.

Aujourd'hui, vous savez, j'étais assis là à côté d'une amie infiniment précieuse, dont la présence est comme une chaleur dans chacune de mes journées; j'étais là avec elle sur le pavé parisien au milieu de la foule à parler du monde, à parler de nous et tandis que nous mangions nos muffins premier prix, maigre repas de démunis je me suis dis que ce pain là vaut tous les festins parce que c'est celui du partage simple et sans arrières pensées.

Pourquoi je m'irrite, pourquoi je m'attriste du virtuel ? Parce que derrière cet écran je n'ai pas votre regard, je n'ai pas ces quelques miettes de vies qui attirent les pigeons autour de nos discussions, je ne peux pas sourire de ma gaucherie, je ne peux pas sentir le soleil caresser nos visages ...

Parce que j'aimerais parfois prendre le vélo et passer chez vous , parce que j'aimerais me promener avec vous le long des quais et simplement vous dire que j'aime la Seine à Saint Michel, que j'aime le ciel qui encadre Notre Dame, que j'aime ces gens qui pique-niquent là, que j'aime voir ces danseurs qui projettent leurs silhouettes sur les eaux illuminées du fleuve au soir ...

Parce que j'aimerais simplement qu'on se regarde l'oeil brillant et qu'on se projette demain, dans un de ces moments où nous partagerons ceci ou cela au lieu de vous dire "à demain" dans une fenêtre de 10x10 cm ...

Au fond je ne veux pas changer le monde, il a toujours été semblable à lui-même, blanc et noir, sans plus ni moins ...

Je veux juste être moi, sans prétentions, peut-être un peu m'engager dans des associations parce que j'ai envie de m'investir dans des entreprises humaines ne serait-ce que pour m'enrichir et enrichir d'autres, peut-être apporter mon aide à des personnes quand je le souhaite et peux mais j'aspire aujourd'hui à ces soirées simples entre amis, à ces moments dérobés au quotidien qui font sourire le lendemain, à ces moments d'écriture sur mon clavier, ces moments où je dessinerais et créerais mes mondes imaginaires pour y faire voyager d'autres ...

Sans plus ni moins ...

Peut-être ai-je l'envie, après avoir voulu ne pas être simplement un anonyme invisible, de vivre là sans besoin de me démarquer, avec l'envie de vivre en paix entre passion et raison mais sans vouloir y entraîner d'autres que ceux qui d'eux-même viendront partager ma vie inconstante dans ses rêves ...

Peut-être que je me contredirais aussi demain mais je suis tout bonnement multiple et j'apprends à l'accepter comme j'accepte des défauts et faiblesses auxquels je ne peux apporter de réponse aujourd'hui ...

Voilà, ces pensées m'ont apaisées et je trouve la nuit avec plus de sérénité ...

 Oh nuit vient apporter à la terre
Le calme enchantement de ton mystère
L'ombre qui t'escorte est si douce
Si doux est le concert de tes doigts chantant l'espérance
Si grand est ton pouvoir transformant tout en rêve heureux

Oh nuit, oh laisses encore à la terre
Le calme enchantement de ton mystère
L'ombre qui t'escorte est si douce
Est-il une beauté aussi belle que le rêve
Est-il de vérité plus douce que l'espérance

* Les Choristes - Vois sur ton chemin, La nuit *