Quel est ce vent qui courre sur l'horizon et menace sans cesse de se lever ?
Quel est ce vent qui caresse la fleur de peau des hommes qui m'entourent et les fait tour à tour fleurir au soleil et fâner à l'ombre ?
Quel est ce vent qui gronde en fond et souffle dans quelques regards humides perdus en surface ?
***
Mon frère trouve que son monde ne tourne pas rond ... il a appris et compris là-bas, dans ce pays où la vie est plus rude et plus simple, il a vu ce que mon regard voit depuis longtemps derrière les murs plâtrés et sous le bitume ...
Il a vu les planches de la scène et le carton des décors, les costumes et le maquillage, vu le drame du côté coulisses, là où les costumes se racommodent, où les cernes sont effacées par le fard, où on confectionne les décors sous les néons pâles ...
Il vient de comprendre que le véritable acteur n'a pas son nom souligné en lettres d'or, n'est pas celui qui se plie en révérences pour accueillir les bouquets d'applaudissements, c'est celui qui donne tout son talent, son amour, ses espoirs, ses larmes, son coeur et ses cris à la chaleur moite et ombragée des arrières-salles, dans les coulisses du grand monde ...
***
Aujourd'hui je ne me fixe pas un but, un objectif, un point de chute parce que ma vie et ce monde ne sont pas fait pour me garrantir l'arrivée, que je peux me fustiger ou maudire indéfiniment ce monde de ne pas parvenir à réaliser mes projets ...
A tout mettre en attentes, on finit par avoir en tout l'exigence d'une perfection, on finit par tout détruire par angoisse de ne savoir construire, de ne savoir prendre les outils et les matériaux pour faire jaillir avec les premiers un chef d'oeuvre des seconds ...
On veut tout trop vite et tout de suite aujourd'hui, tout le monde aimerait que tout lui soit servi comme caviar sur plateau d'argent sans avoir pensé qu'avant de finir sous la dent le fin met était le fruit du labeur de ceux qui le récoltent ...
On saborde gaillardement toutes ses relations à grands renforts de doutes et de passions furieuses et sans frein ... comme s'il fallait boire le nectar dans la seconde car l'instant suivant le verra gâté.
Le "vis l'instant présent" est un refrain parjure qui semble effleurer toutes les lèvres comme ces mythes urbains qu'on colporte mais qui n'ont de réalité que dans l'imagination; et ceux qui y parviennent n'en nourrisent que rarement l'instant suivant; ils jouissent, haletants, et retombent dans une torpeur morne dès que revient la nuit, la distance et le silence de leur solitude ...
Aujourd'hui je vois mes amis et j'aime, apprécie leur compagnie, leurs rires et sourires timides, leurs vies hésitantes, en besoin de d'amour et de certitudes, j'aime les voir se débattre pour vivre même s'ils sont si souvent emportés dans les spirales du désespoir et du malaise sourd ... je glisse parfois discrètement ce petit mot qui rassure et fait reprendre la route tant bien que mal. Mais la plupart du temps je reste là et je regarde, je ressens, je jauge, j'éprouve, je capte les regards, les gestes, les souffles, les tremblements, les égarements, les envies inavouées, les soupirs et les convoitises ... je regarde la coquille de noix ballotée par les flots et parfois quand je le peux, je lui redonne une poussée et je me rassois rêveur sur le rivage à regarder les vies se lier et se délier ...
***
Je ne veux pas attendre ou espérer que chaque jour soit celui où on m'offrira l'escale et le repos d'un moment de doux abandon, c'est trop d'incertitude au regard de la force que je me dois de conserver en chaque jour pour avancer, pour moi, pour eux, tous ceux que j'aime ...
Voilà le petit bout de fatigue que je voulais consacrer à quelques fragments de sentiments ce matin ...
Commentaires :
C'est vrai qu'on voudrait tous voir tout arriver sur un plateau d'argent...du moins y at-il quelqu'un qui pendant une seule minute ne l'as pas penser ou souhaiter ?
C'est vrai aussi que la récompense d'un travail après de dur labeur...et un sentiment de joie extraordinaire...
"Vivre l'instant présent...", parfois c'est prendre le risque comme tu le dis de retomber dans l'instant suivant dans une solitude pire que le moment d'avant et d'en accroître sa souffrance !
Mais parfois vivre sans trop réflechir pendant quelsques instants permet à l'homme de vider son esprit et de l'apaiser même si la chute est douloureuse mais parfois le besoin d'évacuer est trop intense et alors il faut vivre qqes minutes en démesure pour mieux se retrouver...
l'homme est trop instable pour vivre en dosant, mais il cherche et continue d'essayer de trouver son équilibre. C'est cela qu'il faut...pêtre car ça lui permet de poursuivre son chemin...
L'homme à besoin de tester, de sentir, d 'énormément de choses...pour savoir après comment les apprécier dans leur juste mesure...mais un brin de folie ne l'habites toujours t-il pas ? pour parfois tomber dans l'excès...
Etre là pour ses ami(e)s en totue simplicté et naturel...voilà quelque chose d'essentiel à la vie...en disant tout ce que tu as dis ! je n'ai rien à redire...!
Je ne veux pas attendre ou espérer que chaque jour soit celui où on m'offrira l'escale et le repos d'un moment de doux abandon, c'est trop d'incertitude au regard de la force que je me dois de conserver en chaque jour pour avancer, pour moi, pour eux, tous ceux que j'aime ...
> La sérénité et la paix intérieur...une fois trouver sans trop la chercher t'amèneront cette force qui t'accompagnera sans le savoir discrètement; cette force qui te donnera le chemin de continuer pour toi, tes ami(e)s..."pour tous ceux que tu aimes"...
Je te le souhaite et je te souhaite à cette heure ci à ce moment ou cet état d'esprit te réponds que le petit bout de fatigue ce soit transformer en petit bout de pleine forme avec un jolie sourire !
voilà...je n'ai rien prétendu là dedans juste une autre vision peut-être !
Bisous o:)
Ps : tu peux corriger les fautes sit tu veux