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Lundi (09/08/04)
De dos ...

(William Whitaker)

 

Fascination pour cette silhouette qui se découpe sur le reste, qui rend tout ce qui l'entoure si iréel ...

Comme si là où elle déposait ses pas le décors devenait tissu et carton pâte, que les fleurs et la terre parfumaient le synthétique ...

Sa chevelure sage déposée dans les plis de sa tenue légère, son port droit, son pas dévié, le dos tourné ...

Toute une harmonie silencieuse et sentencieuse, presque théatrale, qui suspend l'attention à l'appréhension du moment suivant ...

Envie d'héler pour appercevoir l'émotion de ce visage qui se dissimule derrière une sérénité de dos ...

Rompre la monotonie de ce spleen ...

 

Prose de Songe, a 07:40 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Dimanche (08/08/04)
Dessines moi un mouton ...

(Rob Alexander - Sinja's World)

 

Il dessine ses histoires sur les trottoirs ...

Des sorties dans le bitume

Vers les mondes qui naissent sous sa plume ...

 

Le petit homme passe sa vie à attendre des réponses

Du ciel

De l'amour

Des amis

Du lendemain

D'hier

Des sciences

...

Puis le petit homme apprend qu'il n'y a pas d'absolu, que le silence reste son premier interlocuteur ...

Mais le silence ça ne veut rien dire, ça se tait, ça met mal à l'aise, ça a un regard trop lourd d'interprétations ...

Alors le petit homme s'invente des réponses, se crée des chimères pour peupler son univers ...

Le petit homme sourit quand sa craie ouvre des sorties dans le macadam, alors le petit homme n'est plus ici, il s'est évadé de ses soucis ...

 

Le petit homme vient souvent me voir dans mon miroir ...

 

* Mylène Farmer - Dessine moi un mouton *

Prose de Songe, a 11:20 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Vendredi (06/08/04)
L'île solitaire ...

(John Howe)

 Tol Eressëa , "l'île solitaire" en Sindarin, la douce et belle langue des elfes qui chante sur les lèvres et ravit les oreilles ...

C'est là que le peuple de l'elfe Teleri Ossë demanda au seigneur des eaux Ulmo de les laisser élire domicile, amoureux des grandes eaux de la Belegaer ...

C'est là, loin des hommes et des peuples Eldars des terres éternelles d'Aman que les blanches voiles des Teleri affrontent des mers déchaînées sous le regard des hautes tours blanches aux coupoles d'or veillant l'horizon ...

C'est là que les elfes firent la première fois couler le sang des leurs, lorsque les fiers Noldor laissèrent les corps gisant de leurs frères rougir l'écume tandis qu'ils leur dérobaient les blancs navires qui allaient celler à jamais leur malédiction ...

***

Un jour mes pas rêveurs se sont aventurés dans les tomes du Seigneur des Anneaux et depuis une partie de moi habite ce monde qui est né de la plume de J.R.R Tolkien ...

Mon refuge pour les heures tristes, ces paysages immenses, ces peuples nobles, ces grandes épopées ...

Je n'ai qu'à laisser mon doigt courir sur le relief de la carte pour sentir les climats me caresser le visage, voir les paysages défiler dans mes regards, sentir le parfum des villes et des terres, ressentir l'histoire du lieu qui m'envahit ...

 

Ce matin je me plonge dans les palettes de John Howe pour retrouver l'enchantement de ces lointaines contrées ...

 

* Secret Garden - Divertimento *

Prose de Songe, a 09:14 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Mardi (27/07/04)
Chant de vie ...

(Vacher - La coquille)

 

J'aimerais t'adresser quelques mots ...

 

Juste te demander de clore doucement tes yeux, de sentir le vent caresser ton visage, t'imaginer ces grands espaces marins parcourus par la brise, ces flots déchaînés qui se précipitent sur des rivages déserts, la douceur de l'air, le silence seulement interrompu par le ressac apaisant de la mer ...

Parfois une mouette pour adresser son cri au grand océan, comme une salutation rituelle venue du fond des âges  ...

L'harmonie du ciel azur et de la mer bleu nuit, quelques grands édifices nuageux qui s'élèvent haut dans les cieux et semblent abriter les royaumes chimériques de peuples vaporeux, éphémères apparitions de grandeurs oubliées ...

Et sous l'écume, ces profondeurs sybillines, mystérieuses et vierges, vastes espaces séculaires inconscients et éternels qui abritent les vestiges de civilisations englouties retournées au règne de poséïdon ...

 Tends tous tes sens et ressens, goûte cette harmonie qui gît hors du regard des hommes et sera encore là bien après que des générations d'hommes y aient posé le temps d'un passage leur fragiles esquifs ...

Emplis-toi de chaque infime parcelle de cet espace sauvage, infini et dis-moi si tu m'accordes de t'offrir ce moment à flanc de vie, dans le partage du silence avec juste la nature pour nous servir de langage ...

 

Gardes encore un peu les yeux fermés et le coeur juste assez entrouvert pour que j'y glisse ces horizons lointains ...

 

* Enya - May it be *

May it be
An evening star
Shines down
Upon you

May it be
When darkness falls
Your heart
Will be true

You walk along a road
Oh how far you are from home

Mornië utúlië [Quenya: 'Darkness has come']
Believe and you
Will find your way

Mornië alantië [Quenya: 'Darkness has fallen']
A promise lives
Within you now

May it be
The shadow's call
Will fly away

May it be
A journey on
To light the day

When the night is all gone
You may rise
To find the sun

Mornië utúlië [Quenya: 'Darkness has come']
Believe and you
Will find your way

Mornië alantië [Quenya: 'Darkness has fallen']
A promise lives
Within you now

A promise lives
Within you now...

 

Ecoutes le chant des elfes, fluide comme l'onde, chantant comme le vent, doux comme l'air du matin levant d'été, gracile et parfumé comme ces fines herbes folles ornées de fragiles et délicates corolles et tu entendras le chant de la terre, le chant de la vie, le chant de l'oubli ... 

 

Prose de Songe, a 08:56 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Jeudi (08/07/04)
Roses des sables ...

"Le désert est la seule chose qui ne puisse être détruite que par construction"

Boris Vian

 

J'avais envie de dédier quelques mots à un Petit Démon qui rêve de sable fin et de grandeurs passées.

 

Les hommes ont meurtri Geb, le dieu égyptien de la terre, violé les secrets de Nout son épouse au corps constellé d'étoiles, déesse de la voûte céleste, et puis ils ont rendu le désert au premier, le silence à la seconde après que leurs empires se fussent éteints ou retirés ...

Nous sommes peu de choses, grains de sables dans désert aride ...

 Tellement de petits grains qui frottent les uns contre les autres, s'entrechoquent, s'usent et se divisent, se fragmentent puis s'en vont en poussière fine avec le vent levant ...

Soudés par un ciment sans oxygène, élevé vers les cieux sans plus de prise au vent ni d'appartenance à la terre, déraciné et emprisonnés, les petits grains forment des villes, des tours, des civilisations avant que de se fissurer sous les coups répétés d'un temps assassin ... petits grains au piège du sablier cosmique, entassés sous vide, emportés dans un mouvement perpétuel ...

Mais parfois deux grains de sable se soudent puis un troisième s'ajoute à eux et ainsi de suite jusqu'à ce que la rosée matinale se recueille entre eux et fassent naître la vie foisonnante et verte que le désert offre en certains endroits, où au soir s'abreuvent dans le silence les habitants millénaires d'une demeure désertée ...

 

Un sage d'orient a dit que "notre âme était un monde dont notre coeur était le ciel" ...

En ce monde-là il est des déserts silencieux, des sanctuaires de paix dissimulés sous des cieux immenses et vierges, des sanctuaires pasibles où puiser la force de sérénité qui guide le pas dans un monde extérieur souvent hostile, parfois cruel, toujours chaotique ...

Petit Démon, en tes heures de colère, de douleur, de tristesse et de doutes, fermes les yeux et voyages sur ces horizons intérieurs, puises-y la paix et l'équilibre qui raffermissent le pas et adoucissent le regard  ...

Trop d'hommes meurtris blessent leur prochain, trop d'hommes seuls isolent leurs proches, trop d'hommes aigris gâtent le nectar de la vie qui les entoure, trop d'hommes tristes évident le quotidien de leurs voisins ...

Ne suis pas le chemin de ces hommes déracinés, sans identité dans laquelle se réfugier, sans culture pour se rassurer, sans sanctuaire pour se ressourcer, penses toujours que ta colère amène l'orage sur ton désert, que ta peine souffle un air glacial sur ses dunes, que ta rancoeur est comme un séisme dans tes oasis ...

L'harmonie de ta vie se ressource dans l'harmonie de tes rêves et inversement ...

 

"En automne, je récoltais toutes mes peines et les enterrais dans mon jardin.
Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles"

Khalil Gibran

Prose de Songe, a 09:30 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Mardi (22/06/04)
De natura ...

Symphonie d'Haydn pour matin de travail et ciel de plomb ... j'ai toujours trouvé que les violons donnaient leur grâce et noblesse aux heures de pluie, elles les habillent de langueur, d'intemporalité ...

Ici à Paris je n'ai pas ces horizons infinis chargés d'orage et de pluie dont le relief est épousé par les volutes de bruine et brume, je n'ai pas ce sentiment d'abandon devant l'infinitude du monde et de la nature, je ne retrouve pas ce point de repère lointain, fixe et apaisant qui a été celui de toutes mes années d'adolescence ...

Je prenais mon vélo et j'allais trouver le haut d'une colline herbeuse, embrassée d'un horizon de blés et seigles encore verts au sortir du printemps et je m'asseyais là les cheveux en bataille, goutant d'une eau fraîchement dégringolée de cieux en deuil ...

Les éclairs naissaient, les vents se levaient d'est en ouest pour réaffirmer leur domination sur la campagne désertée et, tout en bas aux fenêtres, les vies s'encadraient dans des petits carrés de lumière, réfugiées devant la chaleur et le confort rassurant de l'âtre diffusant sa douceur sous les toits en ardoises ...

Et moi, tout là-haut j'étais l'hôte de ces lieux sans frontières, j'étais seul avec moi-même et ma terre aux couleurs de craie brodée des tons clair-obcurs de la flore sauvage ...

C'était mon jardin, mes allées dévorées de verdure, mes arbres ployant sous la brise, mon air ennivrant lorsque d'une roue incertaine je dévalais dans les ornières à flanc de colline ...

J'aimerais vous montrer, j'aimerais te montrer ma terre tandis qu'Haydn lutterait contre les grondement d'un ciel majestueux, que les violons s'envelloperaient des sifflements du vent ...

 

L'homme n'a pas inventé la noblesse, il l'a seulement déchiffrée au sommet d'une colline ...

 

Prose de Songe, a 10:37 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Dimanche (18/04/04)
Un peu pour toi ...

Juste quelques mots un peu pour toi ...

Prose de Songe, a 15:21 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Jeudi (25/03/04)
Le portail perdu ...

(The gate)

 

Il y a ces moments de ma vie où j'ai ce sentiment de retrouver un sentier oublié, de ceux qui cheminent secrètement sous les frondaisons, de ceux qui se révèlent aux paupières fermées, aux coeurs ouverts ... des sentiers qui ne sont entâchés de la furie humaine, de sa rage et sa haine. C'est un sentier paisible où chantent les muses oubliées. C'est là qu'à travers les temps elle ont jalonné la bruyère d'harmonies légères tandis que silencieusement, discrètement passaient les pas des rêveurs envoûtés ...

Là il n'est de construction humaine qui dérobe à la nature son droit sur la terre, là il n'est de cris humains qui déchirent le silence paisible de la flore millénaire. L'herbe foulée se redresse derrière les pas, les branches ployées ne se cassent pas et c'est tout l'être qui s'emplit d'une charmante mélodie. Ceux qui passent là n'ont de tyraniques désirs à assouvir, seulement des plaisirs simples à recueillir ...

Un jour au détour d'une errance solitaire je me suis pris à fermer les yeux pour découvrir ce qu'ils dissimulaient derrière eux et il m'est apparu dans l'obscurité ce petit sentier de lumière, ce petit espoir inscrit dans mon être et mes chairs jusque dans les jours les plus amers.

En mes nuits comme mes jours il m'accueille dans la lumière troublante des lunaisons, s'empare de moi avec la chaleur des rayons de l'astre, tamisés par une luxuriante végétation. Et je sais alors qu'il est en moi une dimension qui fera toujours l'objet d'incompréhensions, qu'il est en moi un sentier que bien peu ont appris à découvrir, à explorer, où bien peu sont ceux qui prennent ce plaisir à sereinement y cheminer ...

Il mène à une clairière isolée, à un portail à lui-même abandonné. On y trouve lumière plus belle qu'en tout autre lieu, on y trouve air plus pur qu'en tout autre endroit ... car c'est là que se trouve la grande arche qui conduit à la source originelle de la vie, celle qui abreuve le merveilleux, celle qui sublime la foi ...

L'accès à cet abri, ce refuge pour mes rêveries est un secret que je conserve précieusement, il ne se dévoilera qu'à l'âme qui sait préserver ou restaurer pleinement son enchantement ...

* Castle Kelly - Celtic Harp Music *

Prose de Songe, a 16:22 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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La fille aux nénuphars

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(Ruth Sanderson)

La jeune fille noie ses regards perdus dans la marre aux nénuphars

 

Elle a toujours pensé qu'un jour elle partirait, elle ne pensait pas que c'est elle qui demeurerait. Elle ne pensait pas que la marre aux nénuphars accueillerait encore ses pensées lorsque ses jardins par tous les soupirants auraient été désertés. Aux premiers temps elle a noyé ses idées noires, ses regrets, ses incompréhensions et ses soupirs amers dans la marre aux nénuphars, aujourd'hui elle en contemple paisblement les reflets, se plaît à y voir le dessin de ses désirs renaissants, de ses envies florissantes ...

La jeune fille apprend que le bonheur se dissimule aussi dans le regard qu'elle porte sur ces nénuphars. Elle apprend à goûter la sérénité de la flore sauvage et délaissée ...

Les cris sont retombés, les passions se sont envolées, le silence est revenu sur des lieux qu'il n'aurait voulu quitter ...

Et le jeune fille se reprend à doucettement rêver ..

 

* Travis - Flowers in the window *

Prose de Songe, a 14:03 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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Mercredi (24/03/04)
Le sens ...

Le sage dit au jeune homme: "Rapportes-moi la jarre que l'on voit dans l'eau de ce puit et je te livrerais une parcelle de mon savoir" ... le jeune homme plongea mais ne trouva point la jarre et s'en retourna bredouille auprès de son maître qui lui dit alors : "Mon enfant, la jarre que tu cherches se trouve dans les branches de cet arbre qui surplombe le puit et c'est son reflet que tu as poursuivi;  apprends de cela qu'il ne faut se fier aux apparences et plonger la tête la première dans des eaux troubles, à la poursuite d'une image incertaine"

En chaque jour les eaux troubles de nos vies semblent contenir les jarres de nos envies et à les poursuivre sans cesse, persuadé de pouvoir les trouver là où on se plaît à les imaginer, on néglige de poser sereinement et attentivement le regard sur ce qui nous environne et qui contient parfois bien des richesses susceptibles de répondre à nos désirs ...

***

Le sage s'adressa une fois encore à son disciple en lui demandant d'aller quérir la jarre déposée entre les branches, car il s'y trouvait une chose inestimable, et de la lui rapporter ... le disciple employa bien des efforts, sollicitant son imagination de biens des manières jusqu'à parvenir enfin à la jarre qu'il trouva scellée et qu'il rapporta ainsi à son maître, non sans difficultés pour la redescendre précautioneusement. Lorsqu'il y fut parvenu, le maître lui dit de l'ouvrir;  quelle ne fut la frustration et le ressentiment du jeune homme lorsqu'il la trouva vide. Son maître s'adressa alors à lui en ces termes : "Mon enfant, aurais-tu employé et la ruse, et l'endurance, et la persévérance et l'attention si tu l'avais pensée vide par avance ? Ne penses-tu pas que cette jarre contient une chose inestimable ? Ne penses-tu pas que le sens qu'elle a donné à tes actes est chose précieuse ? Ne penses-tu pas que ce sens t'a révélé à toi-même ?"

En chaque jour de nos vies nous pensons trouver des jarres vides là où nos désirs y avaient déposé des trésors mais tous les efforts que nous aurons déployé dans la quête de ces trésors nous dévoilent à nous-même et nous font découvrir les richesses que recèle notre for intérieur pour peu que la volonté en soit la prospectrice. Trop souvent nous quêtons le sens dans les choses qui nous entourent alors que le sens de la vie c'est peut-être simplement à nous de le produire ...

***

Il est important dans la vie de s'assurer que les choses auxquelles on donne du sens sont bien celles qu'elles nous semblent être; d'autre part ce n'est pas parce qu'une chose n'est pas ce qu'elle semblait être qu'il faut vider de leur sens tous les actes qui ont porté vers elle auparavant ...

 

(la première partie de ce texte est inspirée d'un conte)

Prose de Songe, a 03:49 dans la rubrique "Ecrits d'un jour ...".
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